L’actualité des blogs politiques, Campà Altrimenti – De la concertation naît la confiance : le cœur de ville en question(s)
« Le centre-ville est […] un lieu de résidence auquel les habitants contribuent à donner vie, et dont les besoins doivent être pris en considération. » : tel est l’avant-propos du rapport concernant la rénovation de l’accès sud et de la traverse de la citadelle, présenté en conseil municipal le 9/11 dernier.
Le Maire promet un lifting de la citadelle et des rues adjacentes et surtout un « développement harmonieux qui favorise l’équilibre entre l’habitat, le commerce, les services, la culture, le patrimoine et l’activité touristique » pour ce qu’il considère comme le dossier (encore un !) « le plus important de la mandature ». Vaste programme. Et idée enthousiasmante au regard d’un centre-ville qui se meurt depuis des années au profit d’une périphérie qui ne cesse de s’étaler à grand renfort de hangars. Le centre-ville de Portivechju est pourtant le joyau historique et patrimonial de la cité et, paradoxalement, un point noir en termes, notamment, d’accessibilité. Les effets d’annonce relayés par la presse contrastent souvent avec la dure réalité des personnes qui, au quotidien, luttent pour maintenir leur activité, souhaitent se loger confortablement, aiment à se retrouver dans un cœur de ville qui ne semble appartenir aux porto-vecchiais que quelques mois dans l’année. Or c’est là que se trouve l’âme d’une ville, son identité, dans les villes de Méditerranée : un lieu de vie, de socialisation, de partage.
La Municipalité nous annonce donc des travaux, pour une durée de quatre années (!), dont la première tranche va débuter dans moins d’un an. Une décision brutale et plutôt étonnante quand on sait que les riverains eux-mêmes n’ont nullement été associés – ni même informés – au projet ; seuls quelques commerçants (pourquoi pas tous ?) ont été invités en amont à répondre à un petit questionnaire… qui n’a par ailleurs donné lieu à aucun retour d’informations.
Dès lors, un certain nombre d’interrogations traverse l’ensemble de la population :
Dans quel cadre s’inscrit le projet et à quels impératifs répond-il ? Quelle en est la vision globale et pourquoi n’est-elle pas présentée aux premiers concernés ? Où sont la maquette de présentation, l’exposition au public, les projections des lieux ?
Quelle est la nature exacte des travaux ? Y a-t-il eu des études préalables ? Quelles seront les éventuelles nuisances ?
Quel est le calendrier exact ? Comment les lieux de vie (places, monuments, marché des producteurs locaux, etc.) seront-il intégrés au projet et surtout valorisés ?
Avant d’entamer des travaux si importants, pourquoi ne pas se pencher sur le problème récurrent de l’accès au centre-ville ? Où sont les parkings ? Où sont les transports en commun ? Où est la voie de circulation pertinente ?
Nous n’en savons rien… Et pourtant, nous en avons des interrogations, des inquiétudes et des attentes, comme bon nombre de porto-vecchiais, riverains du centre-ville ou pas. Mais en choisissant d’exclure de toute reflexion sur les projets structurants les élus de l’opposition, l’exécutif refuse de facto tout débat, toute contradiction, tout échange. Nous rappelons que le groupe Campà Altrimenti a demandé à plusieurs reprises à être associé à la réflexion sur le cœur de ville à travers une commission ad hoc qui, près de deux années après la mise en place de la nouvelle mandature, ne s’est toujours pas réunie ! Alors : omission, négligence ou rétention d’informations ?
Nous demandons simplement de la transparence, de la confiance, une réflexion concertée, ouverte et efficace. Car le centre-ville meurt peu à peu. Les services disparaissent. Les commerces souffrent du manque de stationnement et du manque d’initiative. Le constat est là, il est partagé. Il convient aujourd’hui d’associer tous les porto-vecchiais à la définition du remède à adopter.
Groupe Campà Altrimenti au Conseil municipal de Portivechju