#Corse @EdmondSimeoni « SNCM, un scandale insupportable »

C’est une certitude que, pour tout Pays et pour une île, plus particulièrement,-la Corse en l’occurrence-, le fonctionnement de ses transports extérieurs, maritimes et aériens, est une donnée majeure de son développement.

L’évidence est indiscutable, aveuglante: en deux cents cinquante de présence française, l’Etat a été incapable d’organiser ce secteur majeur de la vie économique insulaire.

En 1812, -la Corse était déjà française depuis 1769 !!!-

la France a eu l’idée géniale de taxer les marchandises corses à l’export, asphyxiant l’économie locale.
Puis les compagnies privées, comme Valery, ont assuré le trafic ; ensuite, nous avons subi la compagnie Fraissinet dont on disait «qu’elle faisait partie des trois fléaux de la Corse dont les chèvres et le feu.»

Celle-ci a été transférée en 1948, à la Compagnie Générale Transatlantique, familièrement appelée Transat. Epoque héroïque avec des bateaux vieillots, des traversées homériques, des voitures chargées à la grue. Mais cependant, un système curieux et juteux a prévalu dans l’île ; les Présidents des Chambres de Commerce étaient présidents de la Transat !!!

Dès 1945 à 1973, la France vit – la Corse en bénéficie- dans l’euphorie avec la période faste des Trente Glorieuses ; ici, on assiste au développement du tourisme, du BTP tandis que la perte de l’Algérie, en 1962, amène 17.000 Rapatriés et génère, par la mise en valeur de la Côte orientale, un flux massif d’argent, par les aides financières aux rapatriés, les travaux d’infrastructures (barrages…..).

En 1975, la révolte d’Aléria a eu trois conséquences : la création de deux départements dans le but de diviser les Corses et appâter les notables, l’instauration d’une continuité territoriale viciée, l’installation de la Safer. Le développement extra-viticole, endogène, de la Corse est resté faible ; les transports aériens s’améliorent avec la création de la CCM en 1968 qui étoffe son partenariat avec Air-France tandis que les transports maritimes ont eu trop fréquemment une existence chaotique, coupée de grèves et assumant mal la desserte de la Corse.

La privatisation en 2006 de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) est un « gâchis épouvantable » qui a coûté environ 400 millions d’euros à l’Etat, selon un rapport d’une commission d’enquête de l’Assemblée nationale.

L’Etat, la Sncm, Veolia, la Caisse des Dépôts et Consignations ont joué un jeu trouble, souterrain ; la SNCM et Veolia ont mal géré les liaisons ; à telle enseigne que celles-ci, largement subventionnées, n’ont pas donné satisfaction, ont été pénalisées par des grèves encore et un service très moyen.

SNCM, un scandale insupportable

La Corsica Ferry, heureusement créée en 1968, a progressé sans aucune subvention ni grève ; elle s’est développée et a conquis des parts croissantes de marché ; elle a desserré le garrot maritime que le Port de Marseille, et les intérêts corporatistes ont infligé à l’île. Barcelone, Gênes, Rotterdam ont progressé ; Marseille a plongé et la Corse en a pâti.

LE STC, Syndicat nationaliste, créé en 1984, a toujours fortement agi en faveur des marins corses et tout autant en faveur des intérêts collectifs du peuple corse ; il réclame en vain, depuis des années la création, d’une Compagnie Régionale ; la CMN a correctement rempli son rôle de Co délégataire de service public tandis que la Moby Line a assumé, de manière responsable, une modeste partie du trafic.

La SNCM est en grande difficulté après que la Commission européenne ait ordonné à l’Etat de récupérer 440 millions d’euros d’aides reçues lors de sa privatisation et pour assurer ses obligations de service public.
Depuis près de deux ans, c’est un désastre, avec la grève de l’été 2014 qui a mis a mal le tourisme et l’économie de la Corse : incertitudes sur l’avenir de la SNCM (angoisses des salariés et des entreprises corses et non-corses) ; procédures interminables pour désigner un repreneur, palinodies….: incurie totale et lourdeurs de Union Européenne qui patauge sur ce dossier

L’Etat n’a pas réglé le problème en 2014, à cause des élections municipales et la crainte de voir s’embraser le port de Marseille ; la saison touristique a été médiocre. L‘étude de Guidoni-Simeoni révèle que le total des impacts sur l’économie corse a été de 135 Millions d’euros (valeur ajoutée perdue) et a surtout décrédibilisé la Compagnie et dévalorisé un peu plus son image de marque !!!! La nouvelle saison 2015 a été impactée, à cause la non-solution du problème. Et de son pourrissement.

L’Exécutif a multiplié les démarches formelles auprès des décideurs et du Tribunal de Commerce de Marseille qui est saisi ; mais il a été timoré et aurait dû mobiliser la population, manifester contre l’Etat, poser des exigences ;

il n’a pas assez utilisé le rapport sévère de la Commission d’Enquête parlementaire qu’il avait pourtant demandé, rapport qui dénonçait une privatisation catastrophique et mettait gravement en cause Veolia et l’Etat. L’Exécutif a demandé une étude –alibi, sans consistance, sur la faisabilité de la Compagnie Régionale –. Par contre, il s’est livré à des saillies publiques type « j‘achète la SNCM pour un euro » ; à des affirmations solitaires et sans suite « j’achète 5 Bateaux et je crée une société d’économie mixte »

Heureusement que Deux Collectifs « Dumane da Fà » et « Prubià : Portu vivu » se sont constitués et ont réagi en interpellant le Préfet, en rencontrant l’Urssaf, en aidant les commerçants contre le fisc, en faisant différer la fermeture de la ligne « Prubià-Sardaigne », in fine en protestant contre la fermeture de la ligne « Bonifaziu-Sardaigne ».

Il faut dire aussi que, dans ce énième conflit de 2014, les deux CCI alors en place, toutes les forces économiques, ont brillé par leur passivité, leur absence d’initiatives fortes dans le naufrage de la SNCM. A l’évidence, le changement intervenu à la CCI d’Aiacciu a donné plus de pertinence et de tonicité à son attitude dans ce conflit. ; il ouvre aussi des perspectives.

L’Affaire de la SNCM est pendante devant le tribunal de Commerce de Marseille , c’est une véritable comédie de mauvais aloi : lenteur, indécision, opacité, volte-faces, climat insupportable, examens de candidatures reformatées après échec, renvois suspects, c’est l’ensemble qui fait peser des doutes sur l’équité de la décision qui sera rendue. On a l‘impression que des manœuvres ont pour objectif d’écarter Corsica Marittima.
Elle a largement les faveurs de l’opinion publique insulaire- sondage- lassée des échecs chroniques de la Corse et plus encore du mépris et de l’indifférence de Paris dans le domaine vital des transports. Elle n’a pas les faveurs, en tout cas du Président de l’Exécutif de la CTC qui a reçu récemment une délégation de Corsica Marittima, a minima ; il tient à rester « neutre », a-t-il précisé sans rire !!! Il faut rappeler que le groupe « Femu a Corsica » a, sans arrêt interpellé l’Exécutif pour l’inciter à un engagement accru, à davantage de détermination. En vain.

Corsica Marittima est née à la fin du premier semestre 2015 ; initiée par un groupe d’entrepreneurs dynamiques soucieux de maintenir un haut niveau de service « fret et passagers » entre la Corse et le continent avec ou sans une hypothétique reconduction de la DSP». Une centaine d’entrepreneurs corses, reconnus, adossés à Brittany Ferries par l’entrée du Président de cette compagnie dans le CA de Corsica Marittima, ont affiché un financement transparent et des objectifs intéressants.

SimeoniEdmondAssembleeCorseCorsica Marittima propose de reprendre 6 bateaux, 800 salariés, de maintenir le pavillon français, de rediscuter le temps de travail et propose un partage entre tous les salariés de 25 % du résultat. Corsica Marittima est disposée à exploiter l’éventuelle future DSP en co-délégataire avec la CMN un partenaire, solide et stratégique »

Si Corsica Marittima est choisie par le Tribunal de commerce de Marseille, on pourra juger de ses aptitudes à doter la Corse d’un service de transport maritime, efficace et surtout clair, efficace et équitable. Elle s’enracinerait alors dans une relation partenariale avec la Corse, dans le cadre d’une nouvelle DSP et d’une continuité territoriale repensée et tournée aussi vers l’export.

Dans le cas contraire, Corsica Marittima affrètera ses propres navires pour assurer la desserte de l’île et en particulier du fret insulaire dont elle détient plus de 50% dans le portefeuille des associés.
C’est une bataille obscure, biaisée, où il y a eu de gros perdants : la Corse surtout ; où les salariés et les entreprises ont été lésées et où nombre de marins perdront leur travail après un inévitable plan social, où Butler Partner a raflé, par connivence, des dizaines de millions d’euros de plus-value sans risque.

Ce désastre est symptomatique de l’inefficacité, de la passivité du système colonial et de son associé historique, le clan. La démarche de Corsica Marittima qui sera jaugée à l’aune de ses résultats, a l’immense mérite de clarifier le jeu, de situer les responsabilités et plus encore de créer une démarche d’autonomie de conception et de décision dans un secteur vital de l’économie corse ; elle nous permet de maitriser nos liaisons maritimes avec l’extérieur, de développer et de rationaliser les liens avec la Sardaigne, avec l’Union européenne et la Méditerranée (Arc latin, Italie…) . On espère un outil fiable et compétitif, au service de la Corse et de son peuple. Et non plus au service des monopoles et des intérêts particuliers.

On verra…

Blog EDMOND SIMEONI

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