Pierre Bianconi est un footballeur corse né le 16 novembre 1962 à Bastia, et porté disparu le 29 décembre 1993 dans la même ville.
(Article d’unità naziunale reprenant le site des Ultras Bastiacci ) Cari fratelli, chose promise, chose due ! A l’heure où les porteurs du maillot agissent comme des farfalle, où nous recherchons desesperement ce qui a fait notre IDENTITE et notre FORCE, je voudrais ici faire revivre quelques instants celui qui a été l’IDOLE de toute ma génération, et de tout Furiani : je veux bien sur parler du regretté et MYTHIQUE Pierrot Bianconi.
Né au début des années 60, originaire du Fiumorbu (Petrapola, tout un programme !), PIERROT fit toutes ses classes dans les équipes de jeunes de l’EFB. Nanti par la nature d’un physique impressionnant (bien que ne mesurant qu’1m70), et d’un temperament de feu, sa réputation fut rapidement faite sur les terrains de Corse (à une époque où il fallait jouer avec le ceppu dans le short).
En 1986 (je crois), ne trouvant pas d’opportunité au Sporting, ô Pè fit ses bagages pour l’AS CANNES. Seduits par ce battant, à la pointe de vitesse et à la hargne hallucinantes, les dirigeants cannois (D2) le placèrent arrière droit (bien qu’il eut pu jouer ailier). Autant le dire d’ emblée sa carrière azuréenne fut METEORIQUE !!!
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En effet, lors des premiers matches amicaux d’avant-saison, Pierrot devint vite l’idole des supporters du coin. Tout s’annoncait sous les meilleurs auspices, jusqu’à ce que Cannes ne conclue un match amical contre TOULOUSE (D1 à l’époque). Pierrot fit son début de match habituel, et ne tarda pas à se frotter à l’argentin Beto MARCICO (une vraie rubaccia celui-là). Très vite, un azzuffu partit entre ces deux sanguins. Pierrot administra alors une rafale de cazzotti à Marcico, qui s’écroula pour le compte. L’arbitre intervint et sciaqua un carton rouge à notre futur héros. C’est alors que tout bascula: Que fit Pierrot ? vous demandez-vous tous ! Tenez-vous bien, il ne trouva rien de mieux que de DECHIRER le carton rouge que l’arbitre lui brandissait sous le nez, avant de lui asséner une … fantastique CAPATA !!!!! Inutile de préciser que l’arbitre fut sec pour le compte…
Les conséquences allaient cependant être énormes pour Pierrot. La Ligue le condamna en effet à la sanction jamais vue à l’époque (et pour un match AMICAL !!!)… de 6 MOIS de suspension FERME. Suite à ce match, Pierrot ne porta plus jamais les couleurs cannoises. C’est alors que le Sporting eut l’idée lumineuse d’aller le chercher : Pierrot signa un contrat de 3 ans. Il rata le début de saison enfievré de Furiani car il était toujours suspendu. Inutile de dire que le public de la Tribune EST, qui connaissait son histoire, l’attendait avec impatience. Et puis un jour, O Pè (qui n’était pas encore devenu Yul Brynner) fut enfin aligné dans le onze de départ.
C’est alors que nous pumes nous rendre de ce qu’était un VRAI joueur corse, bien dans la lignée des Tosi, des Gandolfi, des Orlanducci et des Marchioni. Tout le monde fut stupéfait par sa pointe de vitesse, et son comportement qui, sans exagération, tenait plus du TAUREAU, que de l’humain moyen. En 4-5 matches ( et quelques cartons), Furiani avait trouvé sa mascotte : chaque fois qu’il prenait le ballon sur son aile, le stade s’enflammait. La technique de Pierrot était d’une simplicité biblique : je prends le ballon, je le pousse devant moi, je cours derrière. 2ème étape: j’attends que quelqu’un vienne en opposition, et alors je rentre dedans LES 2 PIEDS EN AVANT. Le public hurlait son bonheur, alors que le joueur adverse (ailier ou arriere lateral) n’avait que deux alternatives: soit il mettait le pied et alors il prenait le risque de ne plus joueur pour longtemps, soit il ne le mettait pas (c’est toujours comme ça que ça se passait), et Pierrot debordait. C’est alors que notre furieux décidait de devenir « brésilien »: pas de dribbles, de passements de jambes et de feintes. Non ! Toujours à toute sbrimbe, il alternait des crochets de 10 mètres, ce qui nous permettait d’admirer de superbes zigzags ! C’est alors qu’arrivé à quelques mètres de la surface, il centrait, ou alors, emporté par son élan… IL S’EMPALAIT CONTRE LE GRILLAGE !!!
Quoi qu’il se soit produit, il entamait un sprint impressionnant pour défendre : comme il était vexé de s’être « scialbé », c’est souvent dans ces moments là que les attentats les plus HORRIBLES et jouissifs se produisaient ! Ce qui l’ont connu pourront vous le confirmer, à côté de lui, les Pat VALERY et PIOTR étaient de véritables Hervé VILARD ! Chi putenza !!!! Voici pour les présentations. Bientôt Pierrot (qui frequentait aussi bien le grand banditisme que le nationalisme), se rasa le crâne. Je m’en souviens fort bien, c’est de cette époque que date la mode pour les jeunes corses di « rascià si u capu ».
Passons maintenant si vous le voulez bien AU CONCRET. Je fais maintenant appel à ma mémoire vacillante (je ne me souviens plus exactement de années) afin de vous décrire quelques uns des plus hauts faits d’armes qui firent la LEGENDE. – Pierrot fut bientot le capitaine incontesté (et incontestable) de la fantastique année où sur 13 joueurs sur la feuille de match,les 13 ETAIENT CORSES (L’equipe était la suivante, ms il se peut que j’en oublie: CECCARELLI – BIANCONI, CERVETTI (ou OTTAVIANI), NATIVI, MARCHIONI (qui finissait sa cariere)- PIETRONAVE (fabuleux joueur avant son triste accident qui mit fin à sa carriere), MORACCHINI, ANTONETTI, DIFRAYA, BRACCONI, TESTA (remp : PANTALONI, LEVENARD, GOTTARDI, et… TRIKI (qui est né à Conca et qui a été le seul joueur de l’Histoire de la Coupe à avoir porté un brassard de capitaine (du Maroc) à … TETE DE MAURE ! (authentique)).De purs moments de bonheur cette année-là !! (il était tout simplement inimaginable à l’époque que des petits PINZ comme Sedan ou Rennes s’imposent à Furiani comme dans notre epoque…).
BASTIA – RODEZ : On joue la 70ème minute, et le Sporting est (incroyable)… mené 0-1 par ces tristes sires ruthenois. Pierrot est passablement énervé, et part sans arrêt à l’abordage. Son ailier, est, comme d’habitude, transparent (pas fou, le pinz…) C’est le moment où l’entrenair de Rodez décide de faire s’échauffer son joker. Les bancs de touche étaient à l’époque situés en cçoté SUD. Or, il s’avera que ce joker était une sorte de noir ignoble, court sur pattes et à tresses. Il commence à s’échauffer le long de la ligne de touche (il ne pensait meme pas une seconde à s’approcher de la EST !), et comme de coutume se fait agonir d’injures imprononcables par les scimuliti de cette tribune. Au début, Pierrot ne remarque rien, il est dans le match. MAIS il ne va pas tarder à en sortir: il y avait en effet à tous les matches les amis d’O Pè (la fine fleur de la Place Saint-Nicolas) en SUD. Tres souvent, on pouvait les entendre exhorter Pierrot à « Fali fallà (i colpi) » et ils étaient souvent entendus. Mais ce soir là, les macagnoni étaient très en forme: ayant en effet remarqué que le noir portait un bandeau pour soutenir ses tresses, il en deduisirent que ce dernier se prenait pour…la TETE DE MAURE, et qu’il faisait surement cela pour PRENDRE EN MAIN notre fiumurbacciu !!!!! Des que le noir entra, on sentait qu’il allait se passer quelque chose : tout le monde avait les yeux sur O Pè, qui essaya immediatement d’arracher le bandeau de cet imposteur-« provocateur ». L’africain eut alors la mauvaise idée de se débattre : il reçut alors à ce moment là une TITANESQUE CAPATA !!!! Etalé pour le compte, l’importun (qui n’avait meme pas touche le ballon) fut evacue sur une civiere, et Pierrot expulsé ! Tel l’Empereur Auguste O Pè fut acclamé par le cirque Maxime (pardon…tout Furiani) et se retira comme un seigneur.
L’année suivante je crois, on se prépare à jouer un BASTIA-ORLEANS (ou CUISEAUX). Comme d’habitude, Pierrot est suspendu, et, vétu d’un somptueux treillis de chasse, il s’amuse à coté du tunnel des vestiaires (sous la EST). Jamais en manque d’imagination, il se saisit alors d’une fronde et se fait allumer une BOMBE AGRICOLE par un de ses comparses. Doué d’une force herculéenne, O Pè, lance son projectile qui atterit ….au CENTRE DU TERRAIN, où Christian Bracconi et Amara Traoré (si, si, celui de Gueugnon) se préparent à donner le coup d’envoi ! La bombe explose sans que personne ne s’y attende : nuage de fumée habituel, et le public sideré découvre Bracconi e Traoré….. EVANOUIS !!!!!! Hilare, Pierrot se regale de sa cocasserie sous l’oeil goguenard de la Tribune EST (coup d’envoi reporté de 5 minutes !).
BASTIA-BORDEAUX : match importantissime pour la montée (chaque année on frisait les barrages). Coté Bordeaux, on trouve Lizarazu, Huard, Gernot Rohr, et la jeune trompette de DUGARRY, qui faisait ses premiers pas (il n’avait pas encore sa prétention et sa tete de singe). Le match est apre (il finira par un nul 0-0). DUGARRY est sur l’aile de Pierrot, et celui-ci lui administre un tel traitement que, je l’avoue sans honte et pour la SEULE FOIS DE MA VIE, j’ai eu mal au coeur pour le futur minet de ZIdane. A un moment donné, le brave christophe avait tellement peur et était tellement stumagué, qu’il laissait purement et simplement le ballon à Pierrot, qu’il sentait arriver sur lui comme un fauve ! (j’ai revu ensuite tres souvent cette scene avec maints adversaires). Dugarry finit par sortir, mais il était décidé que ce match serait un match de poetes : à la 75 minute en effet, une fusée éclairante partie de la Sud-Ouest atteint en PLEIN VISAGE le bordelais MILOSEVIC, qui s’ecroule… sous les lazzi de Furiani qui criait au …comédien ! (La ligue nous donnera d’ailleurs match perdu, puis grace à quelques pressions « amicales » confirmera le résultat).
BASTIA-DIJON, (Pantaloni jouait en face), en 1989 (je jouais alors au Sporting) : Pierrot déchainé roue de coups dans les vestiaires l’arbitre M. NOUET qui s’étaitt déjà reçu une raclée MEMORABLE sur le terrain (il faudra bientot que je fasse un compte rendu spécial de cette atroce boucherie !!!!!).
PIERROT, arrivé au terme de son contrat, plonge l’année suivante Furiani dans la consternation en signant au PSG, qui veut batir une grosse équipe autour du stratege yougoslave Safet Susic et de l’entraineur Tomislav IVIC. Pierrot, qui était malgré sa férocité un très bon joueur de ballon, fait un début de saison TONITRUANT. Il devient vite le chouchou du Parc des Princes (beurk), et, bien qu’en frappant obtient deux fois 5 étoiles et une fois…6 étoiles !!!! A la 7ème journée il est d’ailleurs en tête du classement FF. La presse GAULOISE commence à s’interesser à cet « animal furieux qui court le 100 mètres en 11 secondes », lorsque Pierrot est repris par les démons de furiani et accumule moults cartons jaunes.. et surtout ROUGES ! Ecarté de l’équipe par IVIC, il est remplaçé par l’INFAME TANASI (une véritable horreur, une merguez cramée qui n’avait RIEN du ballon). Incazzatu, O Pè se rend un matin au Camp des Loges : à l’entrainement il ROUE DE COUPS TANASI (bien fait !) et est convoqué par IVIC. Le ton monte et Pierrot souleve le bureau, qu’il jette…. sur la tête de l’entraineur !!!!!! Autant dire que l’aventure parisienne est terminée et que à notre grande joie Pierrot revient au Sporting pour de nouvelles aventures….
BASTIA – CLERMONT : nous sommes toujours en D2 (Pierrot ne connaitra malheureusement jamais la D1 avec son club), et notre héros a déjà une palanquée de cartons à son actif (j’ai bien dit « actif » et pas « passif » !). C’est l’hiver, et le peuple bleu présent (stoique et exemplaire, pas des chochottes complexées qui défilent en Armani comme aujourd’hui) se gèle allègrement les couilles. Nouvellement promue, l’équipe de Clermont, coachée par l’ex-joueur d’Auxerre Andrejz Szarmach, nous mène la vie dure, et le match est très heurté. Il ne reste plus que 10 minutes à jouer, et la Tribune EST, qui continue à encourager, n’y croit plus vraiment. Les attaques bastiaises se brisent toutes sur la défense ultra-renforcee des gaulois, qui croient tenir le résultat, lorque O Pè se porte aux avants-postes. d’ordinaire notre fiumurbacciu se risquait peu à tirer et se contenait de centrer (je n’ai souvenir que d’ 1 seul but auparavant inscrit par lui: lors d’un derby gagné 2-0 contre le Gaz à Furiani). Plein de rage, Pierrot vient s’empaler contre la défense adverse, met le pied, profite du contre, et d’une spendide frappe sèche, loge le ballon dans le petit filet ! La EST, (qui depuis quelques minutes avait décidé de se réchauffer en allumant quelques comme dans le Bronx), n’en revient pas, acclame son joueur préféré et croit maintenant à la victoire. C’est alors qu’une nouvelle fois la LEGENDE de Furiani allait s’opérer. Nous étions ce soir-là que 3500 à tout casser, et nous fimes du bruit comme 10000. Sur le terrain les azzuffi se multiplient, Pierrot est déchainé, et l’entraineur de Clermont fait son entrée pour rassurer ses troupes. Cependant les clermontois ne touchent quasiment plus le ballon, et en 3 ou 4 occasions les bleus manquent d’un cheveu de reprendre l’avantage. Nous sommes dans les arrêts de jeu, lorqu’un attaquant bleu est bousculé à l’entrée de la surface. La EST s’emporte et réclame le coup-franc que l’arbitre n’avait ds un premier temps pas sifflé. Rendu très prudent par la mesaventure(pour ne pas dire la CONCIA) subie quelques années plus tôt par son ex-collègue M. NOUET lors du fameux Bastia-Dijon, notre homme se ravise et siffle la faute. Les gaulois protestent, gros azzuffu, et au milieu on trouve un Pierrot SURVOLTE. Comme un seul homme Furiani hurle à gorge déployée « BASTIA!…BASTIA ! », pendant que Christian Bracconi s’apprête à frapper : son tir, puissant, traverse une forêt de jambes, file vers le burt, lorsque le gardien effectue une parade exceptionnelle !… le cuir est repoussé vers le point l’angle des 6 mètres dans les pieds de…Ö Pè, qui avait suivi, et qui d’une fulgurante PASTILLE, loge le ballon dans le coin gauche du but !!!!!!! Je ne vous explique même pas le DELIRE de la Tribune EST, qui scande le nom de Pierrot, son idole. ce dernier venait en effet d’inscrire plus de buts en 10 minutes que dans toute sa carrière !
La prochaine étape de nos aventures se trouve à NICE, à l’occasion du MYTHIQUE match de 8ème de finale de la Coupe de France de 1992. La queue aux portes, des corses venus de toute la Gaule et le bateau rempli à rabord, les vols de la CCM multipliés par 3, font que nous nous retrouvons à 4000 dans le Pesage OUEST (voir E Cazzuttate in Nizza dans les 70’s ) + 500 étudiants corses de Nice en Tribune Nord. Le match en lui-même n’a que peu d’importance, mais comme TOUS les Nice-Bastia, il s’avère être une vraie SOUFFRANCE. Le Sporting l’emporte finalement 1-0 (penalty du gros Piotr Rzepka). C’est du délire dans toute la tribune des bleus qui avait été décrétée WAR ZONE. Votre serviteur (j’avais 18 ans) et ses furieux amis se précipitent comme tous les autres au grillage pour envahir le stade lorsque nous subissons un matraquage en règle de la part de vigiles de l’OGCN en survet bleu taillés comme des Rambo. du côté des étudiants corses de Nice, un bleu reussit à pénétrer sur le terrain pour demander son maillot à O Pè. Mais le bleu ne va pas loin, sous nos regards furieux, un CRS le rattrape, le roue de coups (clavicule cassée et visage tuméfié). Alerté, PIERROT,( qui se dirigeait vers notre zone pour partager son bonheur avec ses frères) entame alors un sprint scimitu vers le CRS, auquel il assene un formidable ATTENTAT en se jettant les 2 PIEDS DANS LE DOS de cette crevure ! Un grand moment ! Ce soir là toute la jeunesse fêtera la victoire (+ moults bagarres) et chantera la gloire de son icône.
5 MAI 92 : demi-finale BASTIA/ OM. Inutile de m’étendre, vous connaissez tous le film. Cependant les gens oublient souvent deux choses. D’une part Pierrot avait déclaré, de manière très serieuse, qu’il se réjouissant d’être au marquage de Chris Waddle, car comme ça il pourrait lui CASSER la jambe ! Effrayé, l’anglais se fera porter pâle (vous pouvez vérifier). Ensuite, pendant l’echauffement, ô Pè, s’en prit directement et TOUT SEUL à la racaille marseillaise installée en Sud-Ouest. Un pur moment de scimita, que je n’oublierai jamais! (comme le reste d’ailleurs…).
Suite à la catastrophe, comme ses ADMIRABLES coequipiers (que je n’oublie pas), accepte de rester au club (salaire revu à la baisse) et de s’embarquer dans la galère que le Sporting presque mort doit affronter. Il fait partie de l’équipe de CORSE qui affronte la Juventus à Aiacciu à l’occasion du seul match de bienfaisance organisé pour les victimes de la catastrophe. Aux côtés d’Ettori, d’Olmeta, de Di Fraya et consorts, O Pè fait son match habituel, plein d’aggressivité. Il se rendra même coupable (c’est le seul reproche que je lui ait jamais fait) de véritables abominations sur le jeune prodige de la Juve Roberto BAGGIO.
Nous voici maintenant arrivés aux ultimes faits d’armes de Pierrot. Comme vous le savez, furiani étant fermé, le Sporting recevait à Mezzavia. A la fin de l’Ete eut donc lieu un mémorable derby contre le GAZ. Les bleus, qui étaient une fois descendus de tous les villages de Corse, se retrouvent à plus de 2000 dans la tribune Coté Route. Il va sans dire que le public du Gaz ne soutient pas la comparaison. Avec les fratelli nous encourageons à pleins poumons nos joueurs, lorsque d’entrée de match PIERROT, adepte du kung-fu, décolle à plus de 2m de hauteur afin de mettre le pied dans la tronche de l’insuportable ajaccien S. MEILLEY. Pas habitué aux derbys corses, ce dernier se transformera, comme vous vous en doutez peu à peu en CASPER le fantôme. Très vite le Sporting prend l’avantage par Mangione, double la mise par l’excellent DiFraya, avant que le Gaz par Pelletier ne reduise la marque. La fin de match est tendue, lorsque O Pè, déborde comme un fou du côté de notre tribune. Follement acclamé, il sème son adversira, se retrouve à l’angle de la surface et adresse un magnifique centre…RATE, qui se fiche dans la lucarne du gardien !!!! Un grand souvenir.
1993: l’année du drame. Depuis longtemps PIERROT n’avait pas fait mystère de ses sympathies nationalistes. Il avait meme été candidat une année pour les Municipales de Bastia sur la liste UNITA. En 1993, ô Pè était, de part ses amitiés, assez proche du MPA. Cela nous rendait tristes (nombreux parmi les jeunes bleus étaient à l’époque plus proche de la Cuncolta), mais n’entamait en rien notre affection pour lui. C’est alors que le 28 Décembre 1993, O Pè disparut subitement. On retrouva sa voiture, mais on eu plus jamais de trace de lui. Tout Furiani se faisait du souci, lorsque la rumeur qu’il avait été assassiné se répandit. Nombreux étaient ceux qui ne voulaient pas y croire, tant O Pè leur semblait un surhomme. selon la versionn fournie par F.Santoni et feu J-M. Rossi dans leur « Pour solde de tout compte », il semblerait que Pierrot soit entré en violent désaccord avec la présidence du Sporting. J-F. Filippi lui aurait alors intimé l’ordre de restituer la voiture de location qu’il avait mis à sa disposition. Que fit O Pè , il rendit la voiture…DETRUITE A COUPS DE MASSUE !!!! toujours selon les mêmes auteurs, des représailles auraient été organisées par des cuncoltaghji afin de faire disparaître Pierrot, qui devint sans doute ainsi une des premières victimes de la guerre fratricide qui allait secouer la Corse. PERSONNE parmi nous, mêmes les plus engagés dans un camp, ne se rejouit JAMAIS de ce malheur. Fauché dans la fleur de l’âge, O Pè laissait derrière lui une charmante épouse et une petite fille de 2 ans, SERENA, qui ne connut donc jamais son papa. Toujours selon la rumeur, (et par une cruelle ironie du sort) le corps de Pierrot se trouverait aujourd’hui sous… la Tribune EST.