L’Eusko Alkartasuna Eguna, -la journée d’Eusko Alkartasuna- est une manifestation annuelle qui rassemble les militants et sympathisants d’EA pour une journée à la fois conviviale et politique.
Plusieurs centaines de participants, venus de Navarre, de la Communauté Autonome et des trois provinces du nord ont assisté à l’édition 2015 tenue à Hendaye ce 19 septembre dernier. L’ALE y était présente à travers son président, François Alfonsi.
EA joue un rôle très important dans la vie politique basque. Ce parti membre de l’ALE depuis sa création il y a vingt ans par Karlos Garaitcoechea, le premier « Lehendakari » -Président- de la Communauté Autonome Basque qui a été créée après le franquisme, a été essentiel dans la mise place du processus politique qui a permis d’arriver à la fin de l’action armée d’ETA au Pays Basque.
En effet, « l’illégalisation » par Madrid de tous les mouvements proches d’ETA au nom de la lutte contre « l’apologie du terrorisme » faisaient que les électeurs de ces formations étaient interdits de voter pour les candidats de leur choix. En créant EH-Bildu, une union dans laquelle EA apportait sa crédibilité démocratique, l’espace politique s’est enfin ouvert pour permettre aux Basques de soutenir massivement par leurs votes le choix de l’arrêt de la violence. Ce qui a permis en 2012 d’enraciner et de consolider définitivement, grâce à un score de 25%, l’arrêt définitif de ses attentats décidé par ETA.
Depuis, la coalition EH-Bildu a connu des résultats en recul dans les derniers scrutins –municipales et provinciales de mai 2015-, tandis que l’autre mouvance du nationalisme basque, le Parti Nationaliste Basque, obtenait un des meilleurs résultats de sa longue vie politique, et reprenait les commandes des institutions dans la plupart des échelons, y compris en Gipuzkoa où, traditionnellement, EH-Bildu est mieux implantée que lui. La province a été perdue par EH-Bildu, ainsi que la mairie de sa capitale, Donostia (San Sebastian).
EA a décidé malgré ce revers de poursuivre au sein de EH-Bildu qui a souffert du manque d’expérience de gouvernement de ses leaders, encore trop habitués à une rhétorique révolutionnaire et à des pratiques hégémoniques. En fait, les forces politiques basques ont à évoluer comme ont su le faire les nationalistes catalans pour atteindre une maturité suffisante et créer les mêmes conditions politiques d’une Union nationale. Le potentiel existe, puisque les formations nationalistes regroupent 60% des voix. Reste à ouvrir les chemins de l’Union. Le rôle d’EA sera à nouveau essentiel.
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