L’Associu Sulidarità tenait une conférence de presse de la plus haute importance afin de faire le point sur la situation des prisonniers politiques, l’état des lieux des revendications avancées depuis la rencontre avec la garde des sceaux en Mai, ainsi que le développement stratégique d’une série d’actions à venir . (photos sur ce lien, vidéos sur ce lien)
Voici l’intégralité du texte de la conférence de presse de ce mardi 15 septembre 2015
Depuis la réunion avec Madame la ministre garde des sceaux du 20 mai, 5 mois se sont écoulés, ce qui est un délai plus que largement suffisant pour, « comme madame Taubira s’y était engagée », prendre en compte la problématique des prisonniers politiques corses et y apporter les réponses nécessaires .
PHOTOS DE LA CONFERENCE DE PRESSE SUR CE LIEN
Au cours de cette réunion, la question de l’amnistie pour les prisonniers et recherchés politiques a été clairement posée avec la volonté, de notre part, de voir le gouvernement français s’engager vers une prise en compte de cette revendication.
Depuis ce jour , le peuple corse a officialisé sa volonté de voir aboutir cette légitime demande à travers une large adhésion, concrétisée par des votes massifs de résolutions et de délibérations de 170 communes , de dizaines d’organismes officiels du monde économique , culturel , associatif , sportif , qui composent l’ensemble de la société civile de notre île et enfin du monde politique par l’intermédiaire de la proclamation solennelle de l’assemblée de Corse .
Jusqu’à quand Paris, continuera d’ignorer volontairement cette importante démarche pour la paix que les Corses portent désormais et se proposent d’établir ?
Jusqu’où ce gouvernement, portera t-il la responsabilité, d’annihiler ainsi l’espoir d’entrer dans une nouvelle ère de relation et de construction politique prenant enfin en compte les aspirations des corses très majoritairement exprimées.
Pourtant cette possibilité existe, elle n’a jamais été aussi proche d’advenir et la volonté politique de règlement de la question des prisonniers et des recherches politiques, en est une étape incontournable et significative. Aujourd’hui, force est de constater que la réponse de l’état, que nous attendons tous, sur la question de l’amnistie des prisonniers et recherchés politiques corses, tarde à venir.
Tandis que d’autre part, La situation s’aggrave, tant sur le plan des conditions de détention qu’avec les dénis de justice et les blocages d’accès aux libérations sous contrôle judiciaire ou encore le non-respect des droits humains, car malheureusement les exemples ne manquent pas.
Nous devons dans un premier temps rappeler, que contrairement au droit, 16 d’entre-eux sont toujours maintenus en exil carcéral et que cette situation scandaleuse, aurait dû être réglée depuis longtemps par la simple application de la loi et donc par leur transfert immédiat à Borgu ou à Casabianda. Comme cela s’est justement produit, pour d’autres détenus corses, par exemple, pour ceux qui relèvent de la JIRS, qui ont pu rejoindre la prison de Borgu (et c’est bien ainsi), les mêmes dispositions doivent être mises en œuvre pour les prisonniers politiques définitivement condamnés, en fin d’instruction ou en préventive.
Nous dénonçons, l’obstruction systématique de l’appareil judiciaire en matière de liberté conditionnelle et les inadmissibles comportements du parquet, qui à plusieurs reprises s’est récemment opposé à des demandes de remises en liberté, dans des dossiers dont l’inconsistance de la teneur permet aisément des mesures d’élargissements a des assignations à résidence sous contrôle judiciaire, comme dans les trois cas précis que nous allons évoquer maintenant.
Si nous prenons le cas de Petru PAOLI, qui est assez éloquent en la matière, on s’aperçoit aisément de l’incohérence de sa mise en détention, sur la base d’éléments peu probants, liés à l’inconséquence et à la légèreté de la rumeur publique, à tel point que dernièrement son magistrat instructeur, a lui-même ordonné sa mise en liberté surveillée, avant que le parquet, représentant du ministère, ne s’oppose à cette décision. Dans ce cas il est clair que cette décision est marquée du sceau de l’acharnement politique, que nous dénonçons.
Celui de Stefanu TOMASINI est aussi significatif de l’acharnement des juges. En effet sa demande de liberté surveillée a été rejetée au motif fallacieux qu’une autre personne concerné par le même dossier est toujours actuellement soustraite à la justice. Quel rapport avec la situation de Stefanu. Aucun si ce n’est un prétexte insidieux, pour empêcher ce jeune corse de préparer et d’attendre dans d’autre condition que l’enfermement de la prison, son procès dont la date est proche puisque l’ordonnance de renvoi devant le tribunal à déjà été notifiée le 27 Août.
Le cas de Paul-André CONTADINI est symptomatique de la volonté de la Justice française de ne pas rapprocher, coûte que coûte, les détenus corses, en violation de ses propres dispositions régissant la détention, mais également en ne tirant pas les conclusions qui s’imposent des décisions rendues par ses propres juridictions. Face a ce traitement injuste, on comprendra pourquoi aujourd’hui Paul André, qui est père d’une petite fille de 3 ans et dont le père atteint d’une grave maladie ne peut pas se déplacer sur Paris pour lui rendre visite, à décidé d’engager un mouvement de protestation par une grève de la faim, accompagnée d’un refus de toutes visites. Ce mouvement d’ailleurs est soutenu par d’autres prisonniers politiques qui ont décidé de l’accompagner dans sa démarche par des jeûnes répétés.
Cette décision difficile et inquiétante démontre son état de désarroi, dont la responsabilité incombe exclusivement à madame Taubira, qui pourtant il y a quelques mois s’était engagée à traiter la question et à donner une réponse notamment aux élus de l’assemblée de Corse et qui désormais sont en droit de l’exiger. Si la situation n’évoluait pas dans le bon sens et par conséquence engendrerait la complication de l’état de santé de Paul André nous tiendrons pour responsable tous les décideurs concernés par cette affaire à commencer par Madame la Ministre garde des sceaux.
Dans la continuité de ce florilège d’injustices, nous alertons l’opinion publique des mauvais traitements que subit en détention, Jean Pascal CESARI. La gravité de sa situation carcérale qui hypothèque dangereusement sa santé, fera l’objet d’une communication spécifique de la part de notre associu en fin de semaine.
Aujourd’hui depuis le palais de justice d’Aiacciu, nous lançons par une action symbolique une campagne d’initiatives revendicatrices qui iront crescendo, jusqu’au rétablissement du droit des prisonniers et recherchés politiques corses et de leur familles.
Nous appelons l’ensemble des corses et au-delà toutes les personnes éprises de justice et favorable à l’avènement d’une situation apaisée en Corse à venir soutenir notre démarche, afin d’exiger du gouvernement qu’il mette un terme aux atteintes des droits humains, qu’il se départisse de son immobilisme hypocrite et de sa posture irrespectueuse envers les corses , pour qu’enfin une véritable solution politique soit mise en mouvement .
SULIDARITA INCÙ I DRITTI DI I PRIGHJUNERI PULITICHI CORSI
SOLUZIONE PULITICA, AMNISTIA E LIBERTA PER TUTTI I PATRIOTTI.
ASSOCIU SULIDARITA