En juin 2014, l’organisation État Islamique, parfois appelée ISIS ou plus communément Daesh, apparait aux yeux du monde entier en proclamant son Califat, allant du nord de Bagdad, capitale irakienne, jusqu’au centre de la Syrie.
Cette organisation, dont la naissance remonte à 2006, s’appelait initialement État Islamique en Irak puis, suite à une fusion, État Islamique en Irak et au Levant, et était affiliée à Al Qaida. Elle a depuis pris son indépendance, adoptant une stratégie plus agressive et territoriale rompant avec les moyens d’action habituels du terrorisme islamiste, et les deux organisations sont aujourd’hui en concurrence. Ses méthodes de destruction, d’extermination et d’exécutions, particulièrement virulentes, ont provoqué une frénésie sans nom dans le monde entier.
Son expansion territoriale est dès ses débuts particulièrement brutale, notamment après la saisie d’une quantité importante d’armes et de matériel militaire aux force armées irakiennes, faisant trembler le pays jusqu’aux portes de sa capitale. Leur meneur, Abu Bakr al-Bagdhadi, s’autoproclame « calife Ibrahim » à Mossoul.
Ce raz-de-marée ne rencontre en général qu’une faible résistance, à l’exception des combattants peshmergas du Kurdistan irakien. Ces derniers ont peu à peu été rejoints par leur homologues de Syrie, les YPG (Unités Kurdes de Protection), et de Turquie, le PKK (Parti des Travailleurs Kurdes). Suite aux batailles de Kobané en juillet 2014 et de septembre 2014 à juin 2015, au Kurdistan syrien et à la frontière de la Turquie, les organisations kurdes se révélent comme les seules formations capables de résister à Daesh, sauvant même d’une mort certaine plusieurs milliers de Yazidis dans le nord de l’Irak, minorité ethnique considérée comme hérétique par les extrémistes.
Cédant sous la pression populaire de leurs peuples dégoutés par la monstruosité de Daech, une coalition internationale de pompiers pyromanes menée par les États-Unis et la France s’est mise en place et apporte a priori aux Kurdes une aide militaire (via des bombardements) ainsi que logistique, malgré le classement du PKK sur les listes de terrorisme de l’ONU, l’Union Européenne et d’autres pays, comme la Turquie. Cela ne suffit qu’à freiner l’expansion de l’État Islamique, sans parvenir toutefois à l’arrêter. Les seuls à sembler y parvenir restent une fois de plus les Kurdes, leur reprenant même du terrain, au prix de nombreux sacrifices.
Les Kurdistan syriens et irakiens obtiendront donc de facto une autonomie générale, réveillant le sentiment national sur l’ensemble de son territoire (partagé entre la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran).
La suite directement sur le site CUSCENZA
avec l’aimable autorisation d’Antò Colombani
Produit CORSU E RIBELLU
