Alors que la crise perdure, que le chômage stagne et que l’économie ne repart pas, la jeune génération est, comme d’habitude, l’oubliée des politiques européennes. A Bruxelles, ces jours-ci, on parle beaucoup du sauvetage de la Grèce, des banques ou celui de l’économie. Chacun apporte son commentaire, son idée, sa proposition. Ceux qui ont rempli le réservoir d’essence, mis le feu à celui-ci et rajouté de l’huile, viennent ensuite nous donner des leçons. Et pendant ce temps-là, à côté, des masses de jeunes partout en Europe expriment, crient et hurlent leurs craintes, leurs peurs et leur désespoir.
Car, s’il y a bien un sauvetage à faire, c’est celui de la jeunesse! Condamnée au supplice suprême pour n’avoir rien fait, elle refuse, avec raison, de boire seule le calice jusqu’à la lie. A Madrid, à Athènes ou à Londres, mais aussi chez nous en Corse, ces mouvements de jeunes expriment un ras le bol complet. La jeunesse en général, et celle d’Europe en particulier, refuse d’être, les maudits de la fable, les pestiférés de la société, les oubliés de l’Histoire. Or, la jeunesse devrait être le cœur des politiques à venir. Car la jeunesse est l’avenir d’un peuple, le futur d’une nation. La laisser au bord de la route c’est lâchement abandonner son peuple, sa terre, ses valeurs.
La jeunesse, une vraie priorité!
D’abord, la jeunesse n’est en rien responsable des crises actuelles. Le modèle de développement que nous subissons et qui se traduit par la financiarisation de l’économie, par le chômage de masse, qui est, rappelons-le, deux fois supérieur en moyenne chez les jeunes par rapport aux moyennes nationales, par la surconsommation des ressources naturelles ou par la destruction de notre patrimoine culturel et linguistique est un modèle qui a été imposé par les générations précédentes. Les responsables de ces catastrophes économiques, sociales, écologiques et culturelles ne seront jamais amenés devant les tribunaux mais la facture elle devra bel et bien être supportée par la jeunesse d’aujourd’hui.
Néanmoins, il serait faux, et même dangereux, de condamner toute l’ancienne génération et de dire que nous sommes, nous, les jeunes, victimes du crime de tous nos anciens. Car beaucoup d’entre eux se sont battus à leur époque, et se battent encore aujourd’hui, pour offrir un monde meilleur à leurs enfants. Non, nous ne vivons pas dans une gérontocratie mais dans un monde où la jeunesse n’est plus écoutée et entendue. Si nous voulons reprendre le flambeau de ceux qui se sont battus avant nous, c’est autant contre les responsables de ce grand désastre que pour nous préserver nous-mêmes contre les futures erreurs! Nous devons nous mettre à l’abri de notre propre vanité pour ne pas tomber dans la facilité et faire vivre le calvaire à la génération suivante, en lui faisant porter, sur ses seules épaules, le poids des problèmes de nos anciens que nous aurions reçus et alourdis par nos erreurs.
Enfin, une politique résolument tournée vers la jeunesse a un double avantage. D’une part, elle offre un horizon possible d’ascension sociale au jeune qui est encore dans le système scolaire, ce dernier voyant cet horizon, peut-être lointain et difficile, mais bel et bien possible, et il retrouve la motivation et le goût de la vie. D’autre part, cette politique diminue considérablement l’anxiété des parents et des grands-parents qui n’ont qu’une envie, celle de voir leurs enfants et petits-enfants bien vivre et voir mieux qu’eux. Cette anxiété diminuée, les tensions intergénérationnelles (jeunes/anciens) autant qu’intra générationnelles (jeunes/jeunes) sont atténuées et les liens qui tissent un peuple, une société sont retendus. Ainsi, tout le monde a sa chance et chacun a une part du gâteau.
La Commission européenne, comme le gouvernement français et l’Exécutif corse, doivent mettre la jeunesse au cœur de son projet politique. La jeunesse ne peut être la variable d’ajustement de l’austérité des budgets publics !
Faites passer l’information autours de vous en cliquant sur :