La conférence internationale réunie lundi au Pays basque espagnol a demandé au groupe armé ETA de déclarer publiquement « l’arrêt définitif de la violence », après plus de 40 ans de lutte armée pour l’indépendance basque.
« Nous appelons l’ETA à faire une déclaration publique d’arrêt définitif de l’activité armée et à demander le dialogue avec les gouvernements espagnol et français », a déclaré l’ancien Premier ministre irlandais Bertie Ahern, lisant les conclusions de cette réunion.
« Si une telle déclaration est faite, nous demandons aux gouvernements espagnol et français de bien l’accueillir » et « d’accepter d’engager un dialogue », ajoute le texte.
« En troisième lieu, nous demandons que soient adoptés des pas importants pour avancer vers la réconciliation, reconnaître, accorder des compensations et assister toutes les victimes », affirme le communiqué final.
Cette conférence associant des personnalités étrangères, dont l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan et le président du parti nationaliste nord-irlandais Sinn Fein ainsi que des acteurs politiques basque avait pour but d’avancer vers une fin de la lutte armée menée par l’ETA.
Selon un responsable du parti nationaliste basque PNV, l’ETA, qui observe une trêve depuis janvier, a déjà pris « une décision » sur l’arrêt définitif de la violence et pourrait l’annoncer dès cette semaine.
« La décision finale est prise » et cette conférence « est la mise en scène qui ouvre la voie à cette décision finale », a-t-il déclaré.
« Quand une véritable occasion de paix se présente, elle doit être saisie », a déclaré Bertie Ahern à la fin de la réunion.
« Les demandes grandissantes des citoyens de ce pays et de leurs représentants politiques pour résoudre ce conflit à travers le dialogue, la démocratie et une totale non-violence ont créé cette occasion », a-t-il ajouté.
« Pour toutes ces raisons nous croyons qu’il est possible aujourd’hui de mettre fin à plus de 50 ans de violence et de parvenir à une paix juste et durable ».
Selon la presse espagnole, cette réunion pourrait inciter l’ETA à annoncer dans les jours qui viennent une avancée décisive.
Cette conférence constitue « une étape très, très significative », avait déclaré avant la conférence Gerry Adams, rappelant qu’un certain nombre de « faux espoirs » avaient jalonné le conflit basque.
Il a toutefois estimé que l’ETA comme le gouvernement espagnol devaient répondre « de manière significative » et opter pour le dialogue.
Cette réunion réunissait également l’ancien chef de cabinet de l’ex-Premier ministre britannique Tony Blair, Jonathan Powell, très impliqué dans le processus de paix qui a mis fin à la lutte armée de l’IRA en 2005, l’ancien ministre français de l’Intérieur, Pierre Joxe, et l’ex-Premier ministre norvégien Gro Harlem Brundtland.
L’ETA avait décrété le 10 janvier dernier une trêve jugée insuffisante par le gouvernement socialiste espagnol, qui réclame l’abandon définitif des armes et sa dissolution.
Toute négociation est interrompue entre le gouvernement espagnol et le groupe armé depuis un attentat qui avait mis fin à une précédente trêve de neuf mois, le 30 décembre 2006.
Ces derniers jours, les déclarations se sont multipliées pour réclamer la fin du groupe basque, à l’approche des élections législatives du 20 novembre qui devraient voir la victoire de la droite conservatrice du Parti populaire.
L’ETA de son côté fait plusieurs gestes, dont l’annonce le 23 septembre par un collectif de 700 prisonniers qu’ils adhéraient à un accord réclamant l’abandon des armes.
Considérée comme une organisation terroriste par l’Union européenne et les Etats-Unis, l’ETA est tenue pour responsable de la mort de 829 personnes en plus de 40 ans de lutte armée pour l’indépendance des territoires français et espagnols du Pays basque, et de la Navarre.
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