Voici la tribune du groupe « Campà Altrimenti » au journal municipal de Portivechju. Campà Altrimenti a choisi ce mois-ci (parution en septembre) de dénoncer les modalités de négociation de l’Exécutif avec le groupement candidat, dans le cadre de la procédure de négociation directe, pour l’extension et la gestion du port de Portivechju.
Le 28 juillet dernier se réunissait, en mairie, la commission chargée d’étudier les offres des candidats à la Délégation de Service Public pour l’extension et la gestion du port de Portivechju.
Ce grand dossier, le « bébé » de l’exécutif, a connu – c’est le moins que l’on puisse dire – plusieurs remous. Le dernier en date : le retrait du principal délégataire choisi par la municipalité, celui-ci « ne parvenant malheureusement pas à trouver de rentabilité au projet ».
Après ce « couac », l’exécutif a choisi, non pas de relancer un nouvel appel d’offres, mais une solution plus rapide, permettant d’éviter de nouvelles procédures. Il s’agit de la négociation directe avec les autres entreprises du groupement, reconstitué autour d’une nouvelle entité.
Alors, évidemment, s’ouvre une séquence inévitable de pourparlers, de propositions, de tractations avec la confidentialité, les procédures à respecter… Tout ceci nous oblige donc à un minimum de retenue.
Mais tout de même…
Que dire lorsque le groupement candidat émet une offre de 30 millions d’euros en deçà de l’offre initiale et que l’exécutif nous répond qu’il n’y a eu que quelques modifications « à la marge »?
Que dire lorsque ce même groupement ne fournit pas les garanties nécessaires, demandées par la collectivité dans son appel d’offres ?
Que dire lorsque plusieurs entités du groupement omettent de livrer leurs dernières liasses fiscales et présentent leur bilan en… livres sterling !
Que dire lorsque des éléments recommandés par les études techniques, réalisées il y a tout juste quelques mois et présentés comme étant absolument indispensables au projet, pour en garantir la sécurité, disparaissent aujourd’hui au prétexte qu’ils limitent la rentabilité des candidats ?
Que dire lorsque l’on s’apprête à donner en concession durant 40 années notre port, notre patrimoine, sans se soucier de réunir les garanties nécessaires ?
Que dire enfin lorsque le délégataire-candidat propose généreusement une redevance annuelle trois fois moins élevée que celle initialement avancée ? Que cette redevance couvre à peine de moitié l’excédent réalisé au cours du dernier exercice ?
A tout ceci, nous disons non.
Non, sur la forme : compte tenu des modifications majeures annoncées, et des frais globaux reconsidérés, nous demandons qu’un nouvel appel d’offres soit lancé.
Non, sur le fond : tous ces revirements, ces arrangements nous confortent dans l’idée qu’une extension plus raisonnable du port est incontournable.
Nous militons depuis des années pour une extension mesurée, globale et équilibrée du port de plaisance et de pêche. Nous ne pouvons donc cautionner un tel projet, démesuré et inadapté. Nous avons choisi de livrer nos inquiétudes au Préfet de Corse, à l’Assemblée de Corse (qui votera dans quelques mois son PADDUC), à la Chambre Régionale des Comptes, au Ministère de l’Environnement et à toutes les entités concernées par le développement de la plaisance, de la pêche et du nautisme sur le territoire.
Tout ceci afin de dire notre refus d’un projet incertain pour Portivechju. Les porto-vecchiais sont plus ambitieux et demeurent dans l’attente de vraies perspectives de développement, bien loin des intérêts partisans.
Groupe Campà Altrimenti au Conseil Municipal.