17h : « Construire la paix en Europe : actualité des processus, autodétermination, droits humains. Présentation de la démarche pour une loi d’amnistie.» Avec Sortu, Sinn Fein, Associu Sulidarità, LDH Corsica, Collectif des avocats des prisonniers politiques corses.
Voici l’intervention de la Vice-Présidente de l’Associu Sulidarità :
Salute à tutti, alors avant de commencer, il convient de remercier les personnes qui ont contribué, voire mené la campagne Amnistia.
Nous voudrions en premier lieu saluer notre président, élu territorial et ami Jean-Marie Poli, qui regrette de ne pas pouvoir être avec nous aujourd’hui pour raison médicale. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement et tenons à le remercier chaleureusement pour le travail qu’il effectue aussi bien à l’assemblée qu’à l’Associu.
Ensuite, nous souhaitons remercier la LDH Corsica qui par sa présence de tous les instants à nos côtés s’est fortement impliqué, pour la reconnaissance des droits des prisonnier politiques corses , que ce soit au travers de la plate-forme revendicatrice ou lors de rencontres ministérielles.
Nous saluons le courage et la dignité des familles des patriotes corses et basques, qui sont confrontés à l’injustice permanente, et qui peuvent s’honorer de n’avoir jamais renoncé à assumer leurs droits et leurs devoirs, et ce malgré l’adversité,et de nombreux sacrifices engendrés par le non respect des lois que l’état français continue honteusement d’imposer.
Enfin et surtout, nous saluons fraternellement les militants qui, par leur lutte et le sacrifice de leur liberté, ont assumé dans un conflit ouvert par la France il y a 247 ans, la volonté de résistance du peuple corse, à s’opposer à sa disparition programmée.
S’ils ne peuvent aujourd’hui être présents à ce rendez-vous, de la conscience nationale corse que constituent e ghjurnate internaziunale, ils en sont au cœur, et ils sont les premiers concernés par notre démarche.
Votre mobilisation quotidienne peut faire en sorte que l’an prochain, ils y reprennent toute leur place.
Parlu ben intesa di i nostri patriotti incarcerati ò ricercati, e vi dumandu di sciaccamanà per eddi !
Pour débuter mon intervention, je voudrai vous présenter ce que l’on a appelé la campagne AMNISTIA.
Dès le début de l’année 2015, et faisant suite à la prise de position historique du F.L.N.C, nous avons décidé face au nouveau contexte politique en Corse de porter nos revendications à la hauteur du geste effectué et donc de lancer une campagne en faveur d’une loi d’amnistie, seule à même de construire une paix durable en Corse.
En ce sens, en Mars, en collaboration avec la coordination pour une voie politique, initiée par Corsica Libera et dont sulidarità est partie prenante, Nous avons organisé à Aiacciu un congrès sur ce thème qui a réuni plus de 500 personnes dont différentes personnalités, nationalistes et progressistes, de Corse.
Ce congrès n’était que le début d’une campagne d’envergure pour populariser la revendication d’une amnistie.
Souhaitant pérenniser cette mobilisation au sein de la classe politique Corse mais également au sein du peuple, l’initiative à été prise début Avril, le 4 exactement, de contacter l’ensemble des mairies de Corse, en proposant à celles-ci de voter au sein de leurs conseil municipaux une délibération en faveur de l’amnistie des prisonniers et recherchés politiques.
La tache était effectivement ardue et la somme de travail fourni à été à la hauteur, si bien qu’aujourd’hui nous sommes fiers de pouvoir vous annoncer que plus de 150 communes, soit prêt de la moitié de l’ensemble des communes de Corse, ont voté une délibération AMNISTIA.
Dans le cadre de cette campagne « institutionnelle », d’autres assemblées délibérantes ont apporté leur soutien à notre revendication.
La Collectivité Territoriale de Corse,
Le conseil Général de Haute-Corse,
L’Università di Corsica Pasquale Paoli,
Le Conseil Communautaire des Cinque Pieve di Balagna
Le Conseil Communautaire d’e TrèPieve
Le Conseil Communautaire du Fium’orbu Castellu
Au vu de la réussite incontestable de cette démarche, nous avons estimé que le temps était venu de populariser la campagne amnistia au sein du peuple Cores en sollicitant de multiples Associations, Groupes Culturels, Personnalités et Grandes entreprises de Corse , représentant la société dans son ensemble.
Ainsi, il y deux semaines nous avons rédigé un manifeste et l’avons envoyé à ces divers acteurs de notre pays.
Une fois de plus, la mobilisation autour de cette question s’est faite sentir, puisque aujourd’hui nous pouvons vous présenter une liste de plus de 80 signataires !
Tout en se félicitant de ces résultats, nous sommes conscients qu’il nous reste encore une route à parcourir pour atteindre notre objectif, que malheureusement aujourd’hui force est de constater, que les seuls positionnements politiques constructifs, dans la volonté de résoudre le conflit, ont été avancés et actés par les corses, tandis que l’état français, s’enferme dans un mutisme provocateur, dans un déni de démocratie, et dans la transgression de ses propres lois.
Pour notre part, nous réaffirmons, qu’il est temps que le gouvernement français s’engage réellement, par des actes forts, d’une portée politique irréversible dans un processus de paix, souhaité par l’ensemble du peuple corse dans chacune de ses composantes.
L’importance de cette question nécessite la mobilisation de tous, qui doit s’amplifier au cours des mois à venir.
L’engagement massif des corses, est la condition de l’aboutissement de notre combat pour la justice, pour la liberté, et pour la paix.
Une telle unité du peuple Corse autour d’une question, ne s’est manifestée que très rarement dans notre histoire et Paris ne peut plus feindre de l’ignorer.
Nous attendons de ce gouvernement une réponse claire et rapide, nous attendons un geste fort.
Nous serons attentifs dans les jours à venir à l’attitude de l’état et à ses réelles intentions.
Mais d’ores et déjà, nous pouvons affirmer que si Paris continue d’ignorer, nos légitimes revendications, nous saurons très rapidement prendre nos responsabilités et adapter nos actions, au niveau que cette intolérable situation exige.
L’expérience de plusieurs années de lutte nous a enseigné, qu’il est parfois difficile de construire la paix, et que cette perspective relève d’un véritable combat.
Ce combat nous devons le mener tous ensemble à son terme, jusqu’à ce que le dernier prisonnier politique soit libéré, car comme le disait Ghandi « Nul homme qui aime son pays ne peut l’aider à progresser, s’il ose négliger le moindre de ses compatriotes. »
E sin’a pariggi purtaremu sta ghjusta parola :DI L’ AMNISTIA E DI A LIBERTÀ !!!
KATTY BARTOLI, VICE PRESIDENTE DE SULIDARITA