Sites d’enfouissement saturés, systèmes de tri dans l’impasse, cout exorbitant des transports, investissements inappropriés, factures de plus en plus lourdes pour les collectivités locales et donc les usagers … le blocage que la Corse a connu et va connaître encore en matière de traitement des déchets a pointé très clairement l’incurie de plusieurs années et a ciblé les responsabilités.
FEMU A CORSICA attendait que le nouveau Plan de prévention et de gestion des déchets non dangereux (PPGDND) qui venait en discussion ce 17 juillet à l’Assemblée de Corse, annonce enfin le changement radical de politique des déchets dont la Corse a besoin en urgence.
Parce qu’il détermine les orientations pour 10 ans, ce Plan était l’occasion de traduire dans les textes, par des objectifs ambitieux, le « changement de braquet » annoncé récemment par l’OEC et le Syvadec devant les élus des communes et intercommunalités et dans la presse, avec de grands effets de manche…
On allait voir ce qu’on allait voir…Hélas, on n’a rien vu ! La « révolution » promise attendra.
La fuite en avant
En session, le Président de l’OEC et celui du Syvadec, solidaires, ont confirmé la fuite en avant : ils se sont accrochés à la lettre du texte, acceptant seulement les amendements de Femu a Corsica actant le principe général de tri à la source et les modes de mise en œuvre (méthodologie, formation). Ils ont refusé net de modifier l’objectif de tri et de limiter drastiquement les possibilités d’installer des usines de tri mécano-biologique (TMB).
L’objectif de tri à 2024 reste très bas (40%) ce qui signifie qu’on continuera d’enfouir très probablement 60% de déchets résiduels (mais où ?) tout en construisant, loin des villes, des installations de TMB dont on sait qu’elles sont peu performantes, qu’elles produisent des composts de très mauvaise qualité inutilisables en agriculture, et coûtent très cher – les contribuables paieront !
La Corse otage des opérateurs privés
Les usines de TMB n’étant plus subventionnées, seuls les opérateurs privés pourront les financer, mettant notre île en coupe réglée ; ils détiendront toute la chaine : transport, traitement, enfouissement !
Les masques sont tombés : la « révolution » des déchets attendra ! Et les opérateurs privés peuvent se frotter les mains…
L’argument invoqué de fragilité juridique du Plan en cas de modifications significatives est fondamentalement irrecevable eu égard à l’enjeu : qui aurait attaqué le Plan modifié ? L’objectif de tri que nous proposions, 60% à 2024, est en deçà des objectifs de la nouvelle Loi sur la Transition énergétique (65% à 2025). Aucun Tribunal administratif ne l’aurait annulé. Il faut d’ailleurs que les Corses sachent que cette loi écarte l’option TMB au profit du tri généralisé à la source.
Au passage, nous réfutons avec force les déclarations fallacieuses du Président de l’OEC qui a laissé croire que notre remise en cause de la politique de l’OEC en matière de déchets ces dernières années était une attaque contre la qualité de ses personnels : c’est proprement scandaleux et indigne.
FEMU A CORSICA réaffirme sa volonté de se battre contre l’opacité de certains choix qui tournent le dos à l’intérêt général et pour une autre gestion des déchets : sous maîtrise publique, sans installations industrielles inutiles et couteuses, au plus près des gisements et adaptée à chaque forme d’habitat – collecte sélective au porte à porte partout où c’est possible, tarification incitative suivant le principe « Plus on trie, moins on paye ».
Ses élus s’engageront dans cette voie.
FRAZU PIÙ, LOZZU MAPIÙ !
Contact :
Delphine Grimaldi
Chargée de communication du groupe Femu a Corsica à l’Assemblée de Corse
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Femu A Corsica