Des locaux annexes du rectorat de Corse à Ajaccio ont été la cible mardi soir vers 20H45 d’un attentat qui a provoqué d’importants dégâts et a commotionné trois personnes, a-t-on appris de sources policières.
« Il s’agit d’une explosion sérieuse », a-t-on précisé de source proche de l’enquête. « C’est l’intérieur du bâtiment qui a été touché et on ne peut pas encore bien voir ce qui a été démoli », a-t-on ajouté de même source, précisant qu' »un auvent et un appentis ont notamment été démolis ».
Selon une source policière sur place, trois personnes -une femme et deux enfants- à bord d’une voiture ont été commotionnées par le souffle de l’explosion et ont été conduites à l’hôpital pour des examens.
Le procureur d’Ajaccio José Thorel, également sur place, a estimé qu’il s’agissait « d’une charge importante ». « Les dégâts rendent les locaux inutilisables pour le moment et un mur s’est effondré sur le cratère », a-t-il expliqué.
« L’immeuble présente des dangers, il faudra l’étayer avant de mesurer l’ampleur des dégâts », a poursuivi le magistrat, précisant que la section antiterroriste du parquet de Paris avait été saisie.
La charge explosive a fortement endommagé au moins un pan de mur de ces locaux, situés en périphérie de la ville et qui abritent les services de la formation continue, de l’information et de l’orientation des jeunes, ainsi qu’un observatoire de l’enseignement technique et professionnel, selon un photographe de l’AFP sur place.
Le souffle de l’exposion a aussi brisé les vitres d’une habitation voisine et projeté des débris dans les jardins alentours, sur des voitures stationnées et jusque sur la route en contrebas à une quinzaine de mètres.
Les enquêteurs évalueront la puissance de la charge mercredi matin quand le cratère pourra être déblayé.
Les démineurs se sont assurés qu’il n’y avait pas de deuxième charge et la police a instauré un périmètre de sécurité.
Le préfet adjoint à la Sécurité en Corse Christian Lambert s’est rendu sur place ainsi que l’inspecteur académique de la Corse-du-Sud Jean-Michel Hibon (bien Hibon).
« Choc, indignation, surprise, c’est ce qui me vient à l’esprit », a déclaré à l’AFP M. Hibon qui s’exprimait en l’absence de Paul Canioni, recteur de l’académie de Corse retenu à Paris.
« Dans ces locaux travaillent 30 à 35 personnes au service des jeunes, ce ne sont pas des locaux de décision », a-t-il fait valoir.
Le député maire de Bastia Emile Zuccarelli a « fermement condamné » cet attentat dans un communiqué et a dénoncé les « agissements irresponsables de quelques individus qui continuent à détruire notre île quand d’autres s’emploient à la reconstruire ».
Ces derniers mois, trois attentats ou tentatives d’attentat ont visé des locaux de l’Education nationale.
Le 10 octobre, l’explosion d’une bombe visant le bâtiment de l’inspection académique d’Ajaccio avait légèrement blessé trois membres de la famille du gardien: une fillette de douze ans traumatisée par la déflagration et deux adultes, blessés par des éclats de verre.
Le 5 septembre dernier, un engin explosif avait détruit l’entrée annexe du rectorat, une semaine après une première tentative avortée.
Le ministre de l’Education François Fillon avait condamné la tentative d’attentat du 28 août estimant qu' »au travers de l’école, c’est la République qui est mise en cause ».