Le 10 juillet 2004 (unita-naziunale.org) Des milliers de personnes ont défilé samedi 10 juillet en fin d’après-midi dans les rues d’Ajaccio à l’appel de la quasi-totalité des organisations nationalistes pour réclamer « une solution politique » au problème corse.
(la police a compté 700 à 800 manifestants, tandis que les nationalistes en dénombraient 4.000 à 5.000)
De crainte de débordements, le député-maire d’Ajaccio Simon Renucci avait lancé un appel au calme et les autorités avaient mis en place un important service d’ordre. Sur fond de reprise des attentats, le ministre de l’Intérieur, lors de sa deuxième visite en Corse jeudi et vendredi, a délivré un message de fermeté de l’Etat républicain.
Le cortège, qui s’est formé à l’entrée sud de la ville, a remonté l’artère principale jusqu’à la préfecture de région, en scandant des slogans indépendantistes: «Statu francese assassini», «Libertà», «soluzione pulitica» et «FLN FLN», en référence au Front de libération national de la Corse.
Corsisation des emplois, officialisation de la langue corse, et regroupement des prisonniers corses à la maison d’arrêt de Borgo, tels furent les revendications des manifestants
Parvenu devant les grilles de la préfecture autour de laquelle un important dispositif policier était déployé, le militant politique et syndical Alain Mosconi (STC) a pris la parole pour critiquer l’attitude du ministre de l’Intérieur Dominique de Villepin qui a réaffirmé jeudi et vendredi au cours de sa deuxième visite officielle sur l’île la fermeté du gouvernement à l’encontre de la violence armée.
«Si vous cherchez des mafieux, ne vous cassez plus la tête, cherchez-les à l’UMP, vous allez les trouver» ALAIN MOSCONI
« Regardons en face la vérité des choses, une vérité simple, qui est que la violence en Corse est d’abord la conséquence du banditisme et des dérives mafieuses » NICOLAS SARKOZY quelques jours auparavant.
Plusieurs banderoles étaient déployées, réclamant, outre une solution politique, la libération des prisonniers nationalistes et l’arrêt de «la répression».
Le leader indépendantiste Jean-Guy Talamoni, qui se trouvait en tête du cortège, a estimé que «le gouvernement se parjure en refusant le dialogue». «Il serait bon que Paris entende notre message pour éviter une situation difficile», a-t-il martelé. « Les promesses publiques n’ont jamais été tenues, nos frères prisonniers politiques n’ont toujours pas été transférés dans les prisons corses »
Le cortège s’est ensuite disloqué sans incidents à 19h45.
Organisation : Unione Naziunale, Corsica Nazione, Indipendenza, PNC, PSI, ANC, Chjama Naziunale, Rinnovu, Verdi Corsi, STC, Ghjuventu Paolina, Ghjuventu Indipendentista, ALC, APC, Strada Corsa, Comitatu contra a Riprizzione et CSC.