Selon France 3 Corse il y aura à partir de 18h ce lundi soir, une discussion au conseil municipal d’Ajaccio sur la question de l’amnistie pour des « faits liés à la politique ». Une déposée par les 3 élus d’Aiacciu Cità Corsa / Aiaccini et une par l’élu communiste Paul Antoine Luciani.
I.45 Motion: Arrêt définitif de la violence clandestine et amnistie générale.
I.43 Motion en faveur d’une loi d’amnistie pour les faits liés à la situation politique de la Corse.
Deux motions ont été déposées : l’une par Paul-Antoine Luciani, l’autre par Josepha Giacometti pour les nationalistes, rejoints par Maria Guidicelli, Dominique Richaud et Alain Falzoi. Deux motions qui appellent à une loi d’amnistie « mais dont les mots et les chemins divergent pour arriver à un même but », a souligné Paul-Antoine Luciani qui, contrairement à la motion « nationaliste », demande gages et preuves supplémentaires de la sortie de la clandestinité et de l’abandon des armes par le FLNC.
Depuis que l’Associu Sulidarità, Corsica Libera et les membres de la « coordination pour une voie politique » ont mis en place cette ancienne demande du mouvement national, les délibérations sur l’amnistie ont été votée aussi bien à l’Assemblée de Corse, qu’au Conseil Départemental de Haute-Corse que dans une centaine de Conseils Municipaux à travers toute la Corse, sans parler des réunions publiques et des mobilisations dont la dernière manifestation populaire sur Aiacciu s’en est fait l’écho.
Des mairies de toutes obédiences politiques se sont exprimés sur le sujet dont Bastia le 12 mai
Reste Ajaccio…
Le 16 avril le Député Maire Laurent Marcangeli s’exprimait sur l’amnistie dans le quotidien Corse-Matin :
« C’est un sujet extrêmement complexe. Nous ne sommes pas dans le même contexte politique des années 1980. Je pense que le gouvernement n’actionnera pas ce levier et qu’il n’est pas approprié d’entamer ce débat? En revanche, une loi a été votée sur le rapprochement des détenus mais elle n’a jamais été transmise au Sénat. Il s’agirai de mettre un terme à la situation cruelle des familles condamnée à la double peine.Je n’ai pas le sentiment que l’ensemble de la population corse appelle à une amnistie. Je ne commente pas les actes qui ont été commis par les personnes incarcérées, je laisse cela à la justice.Il s’agit de respecter l’état de droit et je pense que ce n’est pas aux politiques de juger de gracier.Des décisions de justice ont été prononcées et je les respecte ; même si parfois elles ne me conviennent pas. »
Le 30 mai dernier Selon le site Corse Net Infos : « Dans un courrier adressé au maire, José Filippi, conseiller de l’opposition demande au premier magistrat d’Ajaccio une délibération en faveur d’une loi d’amnistie relative à la libération des prisonniers et l’arrêt des poursuites.
Le 1er juin 2015 le groupe « Aiacciu Cità Corsa et Aiaccini » avait sollicité le Maire, Laurent Marcangeli, dans ce sens : « Dans le droit fil de ces délibérations, les élus nationalistes du Conseil municipal d’Aiacciu, vous sollicite en vue de l’inscription de cette question à l’ordre du jour du prochain conseil municipal. En effet, il est important qu’Aiacciu, une des principales villes de Corse, par la voix de son conseil municipal se prononce sur cette question. Celle-ci s’inscrit dans un processus global de règlement politique auquel, au-delà de nos opinions, nous avons tous le devoir de participer. »
Le 10 juin 2015 le groupe des 3 élus nationalistes de l’opposition (Josepha Giacometti, Josée Grimaldi d’Esdra, Paul Leonetti), a adressé un courriel au Député Maire d’Ajaccio lui demandant d’inscrire à l’ODJ du prochain conseil municipal la question de l’amnistie. Monsieur le Député Maire s’est dit favorable à cette demande et à annoncé qu’une délibération sur le sujet serait soumise lors du prochain conseil municipal.
Ce 6 juillet verra donc le vote, ou pas, d’une amnistie complète ou partielle, votée par le conseil municipal d’Aiacciu. Au delà des divergences politiques, « l’amnistie prend toute sa place dans le processus de paix »
Motion
Proposée par : Madame Josée Grimaldi d’Esdra, Madame Josepha Giacometti, Monsieur Paul Leonetti
Objet : Motion en faveur d’une loi d’amnistie pour les faits liés à la situation politique de la Corse.
CONSIDERANT que la Corse a connu quatre décennies de conflit, lequel avait pour enjeu l’avenir politique de l’île.
CONSIDERANT qu’indépendamment de l’avis que l’on peut avoir sur les différentes positions exprimées durant cette période, un constat peut être fait aujourd’hui de façon commune : la Corse est désormais entrée dans une nouvelle phase.
CONSIDERANT que durant cinq années à l’Assemblée de Corse, les points de vue se sont rapprochés et de nombreux votes sont intervenus – à de fortes majorités – sur les sujets les plus importants : langue, patrimoine foncier, développement, environnement, évolution institutionnelle…
CONSIDERANT qu’ayant pris en compte cette démarche de dialogue et de cohésion des élus de la Corse, le FLNC a annoncé il y a bientôt un an sa décision de sortir de la clandestinité, et ce afin de faciliter cette démarche de construction commune.
QUE depuis, aucun événement n’est venu contredire l’annonce de l’organisation clandestine.
CONSIDERANT que par ailleurs, le gouvernement de la France a souhaité ouvrir des discussions avec les élus corses, particulièrement sur la question institutionnelle.
CONSIDERANT que les élus insulaires favorables à la réforme ont déclaré attendre une ouverture de dialogue plus large et ambitieuse.
CONSIDERANT que dans le même temps, des arrestations de militants politiques ont lieu régulièrement, arrestations en relation avec des faits antérieurs à la décision du FLNC de mettre un terme à ses opérations.
CONSIDERANT que pour les Corses désireux de tourner la page du conflit, ces démarches constituent une entrave sur le chemin de la paix.
CONSIDERANT que dans tous les pays ayant connu une histoire troublée comme la nôtre, la sortie de crise a nécessairement été accompagnée par une mesure d’amnistie. Que la France elle-même y a eu recours à plusieurs reprises au XXe siècle.
CONSIDERANT qu’ainsi, de nombreux élus corses ont formulé officiellement cette proposition, que la « Coordination pour une voie politique » a largement relayée.CONSIDERANT que lors de sa session du 28 mai 2015 l’Assemblée de Corse, à une très large majorité de 48 voix sur 51, a adopté une déclaration solennelle sous forme de résolution, se prononçant en faveur du principe de l’amnistie, partie intégrante du processus politique global, aujourd’hui en cours.
CONSIDERANT qu’à ce jour suite à la demande de l’Associu Sulidarità plus de 80 communes de Corse se sont prononcées en faveur de cette amnistie par délibérations de leur Conseil municpal
QUE de nombreuses autres communes s’apprêtent à le faire dans les jours à venir,CONSIDERANT qu’Aiacciu, par la voix de son Conseil Municipal, se doit elle aussi de se prononcer sur cette question,
Le Maire, le Conseil municipal et la commune d’Ajaccio se prononce en faveur du principe d’une loi d’amnistie conduisant à la libération des prisonniers et à l’arrêt des poursuites envers les recherchés, dans les affaires judiciaires en lien avec la question politique corse.
Voici l’intégralité de la motion de Corsica Libera portée par Jean Guy Talamloni sur ce lien
La liste des Mairies ayant déjà voté pour l’amnistie
L’appel aux Mairies de Sulidarità sur ce lien
L’appel aux associations et groupes culturels de Sulidarità sur ce lien
Le dossier AMNISTIA sur CorsicaInfurmazione.org
I SCRIANZATI