Les modalités du contrôle judiciaire m’interdisant tout contact avec Yvan Bourdiec, rédacteur en chef du Ribombu, je ne puis participer physiquement à cette conférence de presse.
Je tiens cependant à réaffirmer ma totale solidarité avec toute l’équipe du Ribombu au sein de laquelle j’exerce depuis longtemps les fonctions de rédacteur d’articles politiques et d’éditorialiste.
Au-delà d’une fantaisiste accusation fondée exclusivement sur les propos mensongers de Monsieur Pinot de Nouvelles Frontières, force est de constater que les enquêteurs et le juge ciblent la ligne éditoriale du Ribombu, accusant ce dernier de ne pas condamner l’action du FLNC. Si c’est bien cette ligne éditoriale qui est en cause, il nous faut rappeler qu’elle relève exclusivement de la liberté de pensée et de la liberté de la presse. D’ailleurs, le parquet de Bastia reçoit chaque semaine plusieurs exemplaires du journal et aucune poursuite n’a jamais été engagée de ce chef.
En ce qui me concerne, comme je l’ai déclaré au juge d’instruction, je contribue depuis des années à l’élaboration de cette ligne éditoriale, au demeurant proche de la ligne politique de Corsica Nazione.
Si l’on cherche à incriminer les positions de ce mouvement politique, je tiens à en assumer personnellement la responsabilité, car je suis, depuis plusieurs années, le chef de file de Corsica Nazione.
Dans ce cas, je demande à être officiellement mis en accusation sur ce fondement, à savoir sur mes propos et mes écrits, donc sur mes idées.
Cette affaire me semble révélatrice de l’état d’esprit prévalant aujourd’hui et de l’aspect inquisitorial des procédures ouvertes actuellement contre les nationalistes corses. Elle touche à des enjeux considérables en termes de libertés publiques, ce qui nous conduit à interpeller solennellement à ce sujet les premiers concernés après U RIBOMBU, à savoir les journalistes, corses et parisiens…
Bastia, le 7/05/2004
Jean-Guy TALAMONI