Les accords de paix de Migliacciaru sans les militants proches d’Armata Corsa scellent la fin de la guerre fratricide pour un temps…
JANVIER 1999
Le 5 janvier 1999 : Quatre personnes ont été interpellées mardi matin par la Division nationale anti-terroriste, deux à Ajaccio et deux autres à Bastia. Les policiers anti-terroristes ont agi dans le cadre de deux commissions rogatoires distinctes, dont l’une relative à l’assassinat du préfet Claude Erignac. Trois des personnes interpellées ont été remises en liberté dans l’après-midi. En début de soirée, la quatrième personne était encore entendue au commissariat d’Ajaccio dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du préfet Claude Erignac. Les personnes interpellées sont présentées par les enquêteurs comme proches du monde agricole et du milieu nationaliste.
Dans la nuit du 5 janvier au 6 janvier 1999 : Deux personnes ont été légèrement blessées à Ghisonaccia (Haute-Corse), dans un attentat visant les locaux de la Direction départementale de l’équipement et l’Agence de tourisme de Corse. Une autre action a eu lieue une heure auparavant et visait l’Agence de développement économique de Corse.
Le 6 janvier 1999 : Etienne SANTUCCI libéré.
Le 8 janvier 1999 : M. Bergougnoux convie au ministère de l’intérieur le préfet Bonnet et le juge Bruguière
Le 9 janvier 1999 : les notes Bonnet sont enfin transmises à la DNAT et aux renseignements généraux
Le 11 janvier 1999 : Huit personnes sont entendus dans une affaire d(attentat. Tous proches du comité nationaliste du fiumorbu !
Le 12 janvier 1999 : 2 Personnes interpellées à Ghisunaccia (Un homme et une Femme). Le comité du fiumorbu annonce trois interpellations au lieu de 2.
Le 13 janvier 1999 : Les méthodes de l’administration de l’île ont été gravement mises en cause par le bâtonnier d’Ajaccio, Me Antoine Sollacaro. Selon lui, la présomption d’innocence est bafouée en Corse.
Le 14 janvier 1999 : La découverte des assassins du préfet Erignac est une cause sacrée a déclarée Jean-Pierre Chevènement, en visite officielle durant deux jours en Corse. Le ministre de l’Intérieur doit faire face aux critiques, de plus en plus vives, contre les méthodes de l’administration dans l’île. L’avocat Sollacaro, qui a persisté dans ses déclarations de la veille, a reçu l’appui de la fédération corse de la Ligue des droits de l’homme, qui dénonce les abus de la police.
Le 18 Janvier 1999 : Le FLNC-Canal historique, qui a revendiqué la plupart des attentats commis depuis un an, en Corse et en Provence-Côte-d’Azur, affirme, dans un communiqué, vouloir respecter une trêve « sur le territoire national corse » jusqu’aux élections régionales des 7 et 14 mars prochains. Le principal mouvement clandestin de l’île apporte son soutien aux candidats de Corsica nazione, qui sont aussi ceux du mouvement A Cuncolta.
Le 19 janvier 1999 : Arrestation 1 enseignant, militant du S.T.I
Le 21 janvier 1999 : Remise en Liberté de l’enseignant
Le 22 janvier 1999 : Mise en examen de Verdi Jean Martin. L’entreprise de convoyage de fonds Bastia Securita, proche du mouvement nationaliste A Cuncolta Indipendentista, s’est vue signifier la suspension de ses activités par arrêté préfectoral. Cette décision s’est imposée à la suite de la mise en examen du gérant de la société pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et infractions à la législation sur la réglementation des armes et des munitions ». Le préfet de Corse, Bernard Bonnet, a chargé les gendarmes d’assurer les transferts de fonds.
Le 27 janvier 1999 : Arrestation de trois responsables Agricole dont Joseph Galetti (maire de Lucciana)
Le 28 janvier 1999 : JOSEPH GALETTI et GUY MONTEIL mis en examen et laissés en liberté.
FEVRIER 1999
Le 01 février 1999 : PHILIPPE BOTTI a été remis en liberté et attends son jugement.
Dans l’édition du monde du 2 ou 3 février 1999 : Selon le journal Le Monde, les enquêteurs auraient « ciblé » les commanditaires et le commando criminel responsables de l’assassinat du préfet Erignac. Les premiers, basés en Haute-Corse, appartiendraient à la mouvance « enseignante » ultranationaliste. Le second, localisé dans la région d’Ajaccio, regrouperait cinq à six anciens activistes du FLNC auxquels se seraient joints d’anciens condamnés de droit commun et un ex-légionnaire. Les enquêteurs seraient à la recherche d’éléments probants leur permettant d’arrêter ces suspects.
Le 6 février 1999 : Un attentat à l’explosif a visé dans la soirée la direction régionale des impôts, dans le centre de Marseille. L’explosion a fait d’importants dégâts. Les enquêteurs privilégient la piste corse en raison de la date de cette action, premier anniversaire de la mort du préfet Erignac.
Le 9 février 1999 : le préfet Bonnet remet sa troisième note au Premier ministre.
Le 12 février 1999 : Les attentats qui ont visé, en moins d’une semaine, trois bâtiments publics à Marseille, Toulon et Aubagne, présentent des similitudes.
Le 13 février 1999 : Le Premier ministre Lionel Jospin a annoncé un « recadrage » des services de police et de gendarmerie et des juges antiterroristes dans l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac.
Le 14 février 1999 : Un artificier du FLNC-Canal historique, Jean-Sylvain Cadillac, dit Patrick, 35 ans, a été interpellé dans le village de Figari, en Corse du Sud. Condamné par contumace à la prison à perpétuité, en juin 1994, pour le meurtre par balles de Paul Albaladejo, il est considéré par la police comme l’un des spécialistes en explosifs du principal mouvement corse clandestin. Il pourrait aussi être impliqué dans plusieurs meurtres commis en Corse. Par ailleurs, l’un des deux prix Nobel de la paix 1998, l’Irlandais John Hume, a demandé, dans la soirée, à Bastia, aux nationalistes de « déposer les armes » car « la violence ne peut rien pour la paix ».
Le 14 février 1999 : JEAN SYLVAIN CADILLAC interpellé à Purti Vechju en même temps que sa mère.
Le 16 février 1999 : JEAN SYLVAIN CADILLAC est transféré à Paris, sa mère demeure en Garde à Vue.
Le 17 février 1999 : Interpellations de deux personnes du C.G.S (Corse Gardiennage Service), et 1 employé est convoqué en tant que « témoin »
Le 18 février 1999 : JEAN SYLVAIN CADILLAC est mis en Examen et écroué.
Le 18 Février 1999 : Le FLNC-Canal historique a revendiqué quatre attentats commis récemment à Marseille, Toulon, Aubagne et Paris. Dans son communiqué, le mouvement clandestin a annoncé la couleur : « Nous frappons quand nous voulons, où nous voulons ».
Le 19 février 1999 : DOMINIQUE RENUCCI (C.G.S) est transféré à Paris.
Le 21 Février 1999 : Le procureur de la République de Bastia a ouvert trois informations judiciaires sur la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Haute-Corse, pour « ingérences, prise illégale d’intérêt, violation des règles des marchés publics, recel et favoritisme ».
Le 23 février 1999 : Arrestation par la DNAT de trois personnes à Bastia.
Le 26 février 1999 : le ministre de l’intérieur convoque le préfet Bonnet, les responsables de la DNAT et des renseignements généraux pour clarifier le rôle de chacun.
MARS 1999
1er Mars 1999 : JEAN LOUIS Est en visite en Corse ! Tantu peghju !!
Le 2 Mars 1999 : Une unité du génie a commencé à détruire la terrasse d’un restaurant en bord de mer, à Ajaccio. C’est l’une des douze constructions illégales qui seront démolies en Corse-du-Sud dans le cadre d’une remise en état du domaine public maritime corse
Le 05 mars 1999 : Libération de DOMINIQUE RENUCCI : (Corsica gardiennage service) Dominique Renucci, 32 ans, gérant de la société Corsica gardiennage service (CGS) a été libéré, dix jours après son incarcération à la prison de la Santé. Dominique Renucci est soupçonné d’avoir apporté un soutien logistique et financier au leader nationaliste qui avait été salarié de CGS à Bastia, jusqu’à son arrestation. Mis en examen par le juge Bruguière pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, Dominique Renucci avait été écroué le 23 février. Son avocat, Me Pascal Garbarini avait fait appel. La chambre d’accusation de la cour de Paris a infirmé hier l’ordonnance du mandat de dépôt du juge d’instruction.
Le 07 Mars 1999 : Premier tour des élections régionales corses : douze listes sont en liste. Forte abstention : 42,71 % (le taux le plus élevé jamais réalisé). La liste RPR-DL, emmené par Baggioni et Rossi, est arrivé en tête avec 24,2 % des suffrages. La liste Zuccarelli (PRG) est en deuxième position avec 20,57 % (- 4,1 par rapport à mars 1998). Deux listes divers droite réunissent 9,1 % et 5,9 % ; deux listes divers gauche 6,75 % et 7,11 %. Une seule des cinq listes nationalistes peut se présenter au second tour : celle de Jean-Guy Talamoni, leader de Corsica Nazione, qui atteint 10,4 % contre 5,2 % l’an dernier. Sept listes seront présentes au second tour (cinq listes ont été éliminées au premier tour : quatre nationalistes et celle du Front national).
Le 10 mars 1999 : PAUL FILIPPI, président de la Caisse du Crédit Agricole, est mis en examen.
Le 10 mars 1999 : FRANCOIS SANTONI est condamné à un an de prison dont huit avec sursis.
Le 10 mars 1999 : Arrestation d’un policier bastiais par l’IGPN. Affaire Pieri Charles
Le 14 mars 1999 : CORSICA NAZIONE FAIT PRESQUE 17% AU SECOND TOUR DES TERRITORIALES. Second tour des élections territoriales. La participation est passé de 57,3 % à 67,3 %. La coalition sortante majoritaire RPR-Démocratie libérale arrive en tête avec 27,28 % des voix mais perd dix points par rapport à 1998 (17 sièges, – 4) ; la Gauche plurielle perd aussi des voix (2,26 %) et ne recueille que 22,70 % (11 s., – 5) ; arrivé en troisième position, la lister nationaliste Corsica Nazione a progressé de plus de six points en atteignant 16,76 % des suffrages (8 s., + 3). Outre ces trois listes principales, la nouvelle assemblée compte aussi deux divers droite : la liste conduite par Jean-Louis Albertini 6,43 % (3 s., + 3) et celle de Philippe Ceccaldi 9,41 % (4s., – 1) ; et deux divers gauche : celle de Simon Renucci 9,67 % (5, + 5) et celle de Toussaint Luciani 7,71 % (3, – 1). Les partis de droite comptent désormais 24 sièges (- 2), la gauche 19 (- 1) et les nationalistes 8 (+ 3). Il n’existe plus de majorité absolue. Par ailleurs, dans la soirée, un capitaine de gendarmerie a été violemment agressé par deux hommes alors qu’il tentait de ramener le calme chez des militants nationalistes qui saluaient à coups de fusil le score obtenu par Corsica Nazione
Le 15 mars 1999: Interpellations de 5 Personnes du Comité Nationaliste du FIUM’ORBU !! U sixième en Cavale…
Le 16 mars 1999 : Trois personnes interpellées à BASTIA !
Le 16 mars 1999 : Trois Personnes interpellées à AJACCIO
Le 16 mars 1999 : SIMON FAZI de nouveau interpellé
Le 16 mars 1999 : MARC FURFARO libéré…
Le 17 mars 1999 : Une des trois personnes de Bastia transféré à Paris.
Le 17 mars 1999 : Deux des cinq personnes du Comité présentés au Parquet de Bastia
Le 17 mars 1999 : REUNION INTER NATIONALISTE A MIGLIACCIARU !!! dès 15 heures, « Le mouvement nationaliste est à un tournant historique », a assuré Jean-Guy Talamoni, chef de file de Corsica Nazione. Ce qui s’est passé dans le Fiumorbu est plus important pour la Corse que ce qui se passe à l’Assemblée» territoriale. Pour la seconde fois depuis les guerres fratricides, toutes les sensibilités nationalistes (sauf Manca Naziunale, l’extrême gauche) se sont rencontrées mercredi à Migliacciaru, dans le Fiumorbu (Haute-Corse). «ont manifesté leur volonté de dialogue sans préalable et sans tabou, en vue d’une réconciliation (…) de l’union du mouvement national. Il a donc été décidé désormais de s’opposer, tous ensemble et de manière déterminée, aux agressions de l’Etat». On notait la présence de tous les leaders nationalistes : Jean-Guy Talamoni de Corsica Nazione, Edmond et Max Simeoni, Xavier Luciani du Rinnovu Naziunale, Achille Martinetti d’Uniti, Jo Sisti de l’ANC… En ce qui concerne les nationalistes, Jean-Guy Talamoni souligne que la réunion qui a eu lieu mercredi à Migliacciaru « est une étape historique pour le nationalisme corse. » Un dialogue » sans préalable et sans tabou » est en train de s’instaurer, avant tout » contre les agressions inqualifiables de l’Etat. »
Voici le texte rendu public à l’issu de cette réunion du 17 mars 1999 :
» A l’appel du comité nationaliste du Fiumorbu a eu lieu une réunion à Migliacciaru regroupant les nationalistes de toutes les sensibilités. En effet, dans le cadre du processus répressif engagé en Corse depuis la mort du préfet Erignac, des exactions policières répétées ont lieu dans la région du Fiumorbu. La dernière en date, intervenue au lendemain du second tour des élections territoriales, a visé plusieurs membres du cumitatu naziunalistu : portes défoncées à l’aube ; militants jetés à terre, menottés et roués de coups alors qu’ils ne résistaient pas à l’interpellation (…) . Ces comportements devenus habituels ont déjà été condamnés par la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme. Si ces agissements visent particulièrement les nationalistes du Cumitatu di u Fiumorbu, ce n’est pas le fruit du hasard : cela relève de la volonté délibérée de briser la dynamique d’union initiée dans la région. Nous n’en voulons pour preuve que le cas de Santu détenu depuis plus de trois mois sur le fondement d’un judiciaire totalement vide. Face à ces événements, les nationalistes ont répondu à l’appel du Cumitatu. A cette occasion, ils ont manifesté leur volonté de dialogue sans préalable et tabou, en vue d’une réconciliation et de la recherche volontaire réaliste de l’union du mouvement national. Il a donc été décidé désormais de s’opposer, tous ensemble, et de manière déterminée aux agressions de l’Etat et notamment : en ce qui concerne le démantèlement des droits historiques de la Corse (arrêtés Miot), le principe d’une manifestation populaire a été retenu. Par ailleurs, les militants et tous les Corses épris de dignité sont invités à manifester leur solidarité au Palais de Justice de Bastia, le 7 avril 1999, pour la comparution de René Canuti et de Jean-Michel Colombani. » Après la réunion du 20 février dernier, le comité nationaliste du Fiumorbu a une nouvelle fois réussi son pari de réunir l’ensemble de la famille nationaliste. Le texte signé en commun montre que de nombreux points d’accords ont pu être trouvés donnant au Comité de bons espoirs pour la suite de sa tentative de réunification du nationalisme corse. «
Le 17 mars 1999 : La chambre d’agriculture de Haute-Corse a été dissoute, tant l’utilisation de l’argent publique par les élus de la profession agricole était « fantaisiste ». Une délégation provisoire de trois membres assurera la direction de l’organisme jusqu’aux nouvelles élections, dans trois ou quatre mois.
Le 18 mars 1999 : José Rossi (DL) et Jean Baggioni (RPR) ont été réélus, respectivement, président de l’Assemblée de Corse et président de son conseil exécutif. Les deux hommes ont été élu avec chacun 20 voix sur 51 au troisième tour. Mais ils ne disposent que d’une majorité relative.
Le 18 Mars 1999 : Les marins de la Société nationale Corse-Méditerranée se sont mis en grève pour protester contre l’ouverture à la concurrence des liaisons entre la Corse et le continent.
Le 18 mars 1999 : JEAN MICHEL COLOMBANI et RENE CANUTTI sont emprisonnés à BORGU
Le 18 mars 1999 : SIMON FAZI incarcéré à BORGU.
Le 19 mars 1999 : JEAN LAURENT LECA, JOSEPH SANTONI et PIERRE CONFAIX ont été condanné à 10, 9 et 6 ans de prison ferme. L’ombre du juge bruguière planait dans les couloirs. Sa présence a été remarqué. Un véritable Scandale ! Il s’agissait du premier procès devant la Cour d’assise spéciale de Paris concernant une affaire à connotation terroriste corse.
Dans la nuit du 19 au 20 mars 1999 : Quatre attentats à l’explosif ont fortement endommagé le bâtiment du tribunal d’instance de Sartène (où une fillette a été légèrement blessée), la poste centrale de Bastia, la subdivision de l’Equipement à Calvi et le restaurant du centre de vacances du ministère de la Justice de Casabianda.
Le 21 mars 1999 : Le trafic maritime de la Société nationale Corse-Méditerranée a repris.
Le 22 mars 1999: Cinq personnes, dont certaines proches des milieux nationalistes, ont été interpellées lundi matin en Corse-du-sud dans le cadre de l’enquête ouverte sur les quatre attentats qui ont visé samedi des bâtiments publics de l’île. Ces cinq hommes étaient entendus dans l’après-midi au commissariat d’Ajaccio par les policiers du SRPJ de Corse.
Le 23 mars 1999 : Deux des cinq hommes interpellés lundi en Corse-du-Sud demeurent en garde à vue dans l’enquête sur les quatre attentats perpétrés samedi contre des bâtiments publics de l’île. Les trois autres, qui avaient été placés en garde à vue dans les locaux du commissariat d’Ajaccio, ont été relâchés.
Le 26 mars 1999 : José Rossi, président de l’Assemblée régionale réclame, au nom de « l’identité corse », le rétablissement du privilège d’exemption des droits de succession, supprimés par les députés de l’Assemblée nationale française. Cette revendication est aussi celle de la liste nationaliste Corsica Nazione.
Le 26 Mars 1999 : Le président de la caisse de Crédit agricole de Porto-Vecchio a été mis en examen pour détournement de fonds. Il a bénéficié de quatre millions de francs de prêts abusifs de la banque verte.
Le 28 mars 1999 : Dans la matinée, une charge de forte puissance a détruit l’entrée du secrétariat aux affaires corses (S.G.A.C.), situé au Parc du Belvédère, sur les hauteurs d’Ajaccio dans un immeuble d’habitation.
Le 28 Mars 1999 : L’assemblée de Corse a élu, pour la première fois, un nationaliste à la présidence d’une de ses cinq commissions. Jean-Guy Talamoni, qui conduisait la liste Corsica Nazione, présidera la commission de l’Europe.
Le 28 mars 1999 : Un attentat a visé en fin de soirée dans le centre d’Ajaccio, un bar-restaurant appartenant à la famille Bassani, dont les positions nationalistes sont connues dans la ville.
Le 28 mars 1999 – A Manca Naziunale « Nous n’étions pas présents, ni invités à la réunion de Migliacciaru et nous n’avons pas signé l’appel commun. Nous ne pensons pas que la crise que connaît le mouvement national puisse être réglée par une seule réunion publique, aussi louable soit-elle. Nous sommes prêts à discuter publiquement des problèmes de fond dans la clarté. Nous ne pouvons pas quant à nous signer un accord commun tant que le problème des groupes armés ne sera pas réglé. «
Le 30 mars 1999 : Levée du mandat de dépôt de Lorenzoni dans l’affaire Sozzi, M. Lorenzoni reste toutefois détenu à la maison d’arrêt de Fresnes en vertu d’un autre mandat de dépôt qui lui a été notifié en marge de l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac par le juge d’instruction Jean-Louis Bruguière. Egalement mise en examen dans ce dossier pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », la compagne de M. Lorenzoni, Fabienne Maestracci, était pour sa part toujours détenue mercredi.
Le 30 mars 1999 : Dans une interview au Figaro, José Rossi a tendu la main aux nationalistes. Pour répondre aux insulaires qui appellent très fortement à la paix et au développement, il faut, dit-il, « écarter des querelles d’étiquettes » et « rompre avec une organisation jacobine archaïque ».
Le 31 mars 1999 : La gendarmerie de Ghisonaccia (Haute-Corse) a été mitraillée, à 13h15, par des inconnus « cagoulés », circulant en voiture et en moto. Les agresseurs ont également lancé une charge explosive dans la cour de la caserne, mais elle n’a pas explosé.
Le 31 mars 1999 : : Cache d’armes d’Ajaccio, Les trois hommes toujours entendus. Les trois hommes entendus dans l’affaire de la cache d’armes découverte au mois d’octobre à Ajaccio étaient toujours en garde à vue dans les locaux du SRPJ. L’un d’entre eux arrivait au troisième jour de sa garde à vue, les deux autres étant entendus depuis 48 heures. Le juge Thiel devrait statuer sur le cas du premier aujourd’hui au plus tard.
AVRIL 1999
Le 01 avril 1999 : Quatre personnes, associées dans un Groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) en Haute-Corse, ont été mises en examen, à Bastia, pour « recel de détournements public et privé », dans le cadre de l’enquête sur les prêts abusifs accordés par la caisse régionale du Crédit agricole de Corse. Martin Higoa, Antoine Bartoli, et les frères Gabriel et Jean-François Valentini.
Le 06 avril 1999 : Le gérant de Corse Gardiennage Surveillance (CGS), Dominique Renucci, a été condamné à trois mois d’emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Bastia (Haute-Corse) pour exercice d’activité de surveillance et de gardiennage sans autorisation administrative préalable…
Le 06 avril 1999 : Avant le procès de René Canutti et Jean-Michel Colombani. Migliacciaru : conférence de presse de l’association Patriottu
L’association Patriottu a organisé une conférence de presse au local de la Cuncolta de Migliacciaru afin d’évoquer l’arrestation de René Canutti. M. Sauli, porte parole de l’association a évoqué sa version des faits : « Au lendemain du deuxième tour des élections territoriales, la brigade de gendarmerie de Ghisunaccia appuyée d’importants renforts, procéda à une nouvelle rafle dans la région du Fiumorbu. Parmi les nombreuses personnes interpellées, M. René Canutti, militant nationaliste (…). M. René Canutti présente une situation médicale particulière. Opéré au cerveau en 1975, et ayant perdu l’usage de son oeil gauche, suite à la compression de son nerf optique consécutive à son opération, il suit depuis un traitement régulier et conséquent. Cette situation n’a pas empêché les personnes chargées de son interpellation de le (traiter) sans aucune considération. En agissant de la sorte, ces individus font fi de leurs propres règles qui régissent normalement leur comportement en pareil cas. » Puis M. Sauli a insisté sur deux témoignages de la compagne de M. Canutti, Mme Michèle Guidicelli tout d’abord, puis de M. Lucien Rocchi, également auditionné dans le cadre de la même affaire. Selon M. Sauli « Le procès de M. Canutti démontrera la gravité de ces faits. Mais ils témoignent, au moment ou l’on assène à l’opinion publique, le retour à l’état de droit, que les forces de gendarmerie, qui sont en l’occurrence chargées de faire appliquer la loi, font fi de leurs propres prérogatives en matière d’interpellation et du respect moral et physique qui doit être dû à la personne auditionnée… » Pour conclure Patriottu « interpelle l’opinion publique corse et française, car à travers ce nouvel exemple, c’est la démonstration que les autorités militaires et policières dénie à un homme ses droits, dès lors qu’il s’agit de neutraliser à travers lui, un idéal politique, en l’occurrence le nationalisme corse. Le combat pour la défense des libertés continue. » L’association Patriottu sera bien évidemment présente ce matin pour soutenir René Canutti et Jean-Michel Colombani qui seront jugés à partir de 9 heures.
Le 07 avril 1999 : Un militant nationaliste corse de 56 ans, René Canutti, a été condamné par le tribunal correctionnel de Bastia à 18 mois de détention pour l’agression d’un capitaine de la gendarmerie de Ghisonaccia au soir du second tour des élections territoriales. Le tribunal qui a suivi les réquisitions du procureur de la République, Patrick Vogt, a également condamné Jean-Michel Colombani, 34 ans, à 6 mois de prison dont 4 avec sursis, pour avoir tiré des coups de fusil sur la gendarmerie le même soir.
Le 7 avril 1999: Arrestation de Mathieu FILIDORI et GERARD SERPENTINI
Le 8 avril 1999: Mathieu Filidori et Gérard Serpentini mis en examen, les deux exploitants agricoles corses, Mathieu Filidori et Gérard Serpentini, ont été mis en examen jeudi pour « recel de détournement de fonds publics » dans le cadre de l’enquête sur les prêts abusifs accordés par la caisse régionale du Crédit agricole. Les deux agriculteurs, interpellés mercredi dans la plaine orientale, ont été remis en liberté à l’issue de leur garde à vue et de leur audition par le juge Jean-Pierre Niel du Tribunal de Bastia. Mathieu Filidori et son associé Gérard Serpentini sont déjà sous le coup d’une mise en examen par la juge d’instruction parisienne Laurence Le Vert, en marge de l’enquête sur l’assassinat du préfet Claude Erignac. Ils sont poursuivis dans cette affaire pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Ils avaient été écroués et remis en liberté sous contrôle judiciaire à la fin de l’année dernière.
Le 9 avril 1999 : Trois hommes ont été placés en garde à vue quelques heures dans les locaux de la gendarmerie d’Ajaccio, puis relâchés, après s’être opposés violemment à la destruction d’un établissement de plage à « Mare e Sole », sur la rive sud du golf d’Ajaccio.
Le 9 avril 1999 : l’opération » plage d’argent » de destruction légale d’une paillote tourne au fiasco.
Le 9 avril 1999 : Le budget de Corse présenté par Jean Baggioni a été repoussé d’une voix : 20 pour (17 RPR-DL, 3 DVD), 21 contre (11 gauche plurielle, 2 DVD, 5 DVG, 3 SE), 9 abstentions (8 nationalistes et 1 DVD).
Dans la nuit du 10 au 11 avril 1999 : Une charge explosive de 5 kg a causé d’importants dégâts à la perception de Prunelli di Fiumorbu (Haute-Corse). C’est la 19e fois que cette perception est prise pour cible.
12 avril 1999 : Jean Castella a été mis en examen pour l’attentat commis le 4 septembre 1997 contre l’Ecole nationale d’administration (ENA), à Strasbourg, par le juge d’instruction parisien Gilbert Thiel. Jean-Philippe Antolini, ancien élève de cet enseignant nationaliste de Corte, a lui-même été mis en examen et placé sous mandat de dépôt par le juge Thiel pour « complicité de destruction par explosifs » dans le dossier de l’ENA.
13 avril 1999 : La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris a rejeté la demande de mise en liberté de Marcel Lorenzoni, mais la Chambre d’accusation a levé le mandat de dépôt de Fabienne Maestracci, sa compagne. Placée sous contrôle judiciaire, elle doit résider à son domicile d’Ajaccio et se présenter une fois par mois, à compter du 26 avril, au commissariat de cette ville, en justifiant de son domicile et de ses activités. De plus, Fabienne Maestracci, qui était incarcérée depuis octobre dernier, ne doit pas, sauf autorisation du juge d’instruction, entrer en relation avec son compagnon, Marcel Lorenzoni, 55 ans.
Le 13 avril 1999 : Le FLNC-Canal historique a revendiqué, dans un communiqué authentifié à Bastia, onze attentats dont des mitraillages visant des gendarmeries, commis en Corse au cours de ces dernières semaines. Le mouvement clandestin appelle à « l’unité du mouvement national » après la percée des nationalistes aux élections territoriales. Elle réclame une « négociation collective, sans exclusive aucune ».
14 avril 1999: Jean Castela a été placé sous mandat de dépôt à Paris pour l’attentat commis le 4 septembre 1997 contre l’Ecole nationale d’administration (ENA), à Strasbourg, par le juge d’instruction parisien Gilbert Thiel. Jean-Philippe Antolini, ancien élève de cet enseignant nationaliste de Corte, a lui-même été mis en examen et placé sous mandat de dépôt par le juge Thiel pour « complicité de destruction par explosifs » dans le dossier de l’ENA.
15 avril 1999 : Philippe Botti, 29 ans, a été condamné à quatre ans de prison dont un avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir mitraillé en plein jour la gendarmerie de Bonifacio le 24 octobre 1996. A titre de peine complémentaire, la 17e chambre correctionnelle l’a privé de ses droits civiques pour une durée de cinq ans. Philippe Botti, qui a déjà passé deux ans en détention provisoire avant d’être remis en liberé le 1er février, ne retournera pas en prison. Poursuivi pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », il encourait jusqu’à 10 ans de prison.
Le 17 avril 1999 : Peu après avoir neutralisé les gardiens dans la soirée, un commando de nationalistes s’est introduit dans les bâtiments d’un camp de repos de l’armée de l’air, près d’Ajaccio, et les ont fait sauter à l’explosif. Les auteurs de l’attentat l’ont signé avec une affichette.
Dans la nuit du 19 au 20 avril 1999 : des officiers du GPS tentent d’incendier le restaurant de plage » Chez Francis « . Un restaurant, l’un des plus côtés du golfe d’Ajaccio, promis à la démolition avant la fin de l’été pour avoir été construit abusivement sur le bord de mer, a été détruit dans un attentat.
Le 26 avril 1999 : Le colonel Henri Mazères, commandant la légion de gendarmerie de Corse ainsi qu’un lieutenant et un adjudant-chef du Groupement de peloton de sécurité (GPS) ont été mis en examen, dans la soirée, pour « destruction volontaire en bande organisée », et « incarcérés provisoirement, ayant sollicité un délai pour préparer leur défense. » Ils sont accusés d’avoir fomenté l’attentat qui s’est produit dans la nuit du 19 au 20 avril.
Le 27 avril 1999 : le préfet Bonnet est convoqué par le ministre de l’intérieur et rencontre Mme Valter et M. Christnacht, conseillers du Premier ministre
MAI 1999
Le 3 mai 1999 : le préfet Bonnet est placé en garde à vue. ans la soirée, après une perquisition de la préfecture. Le chef du GPS, Norbert Ambrosse, avait reconnu, peu avant, avoir mis le feu au restaurant sur ordre du patron de la gendarmerie en Corse, le colonel Mazères. Le préfet de Corse Bernard Bonnet est placé en garde à vue, après que le commandant régional du Groupement de pelotons de sécurité (GPS), ait reconnu par la voix de son avocat, avoir «volontairement mis le feu» à la paillote «Chez Francis», dans la nuit du 19 au 20 avril.
Le 4 mai 1999 : le GPS est dissous.
Le 5 mai 1999 : Préfet du Val-d’Oise depuis un an, Jean-Pierre Lacroix a été nommé préfet de Corse en remplacement de Bernard Bonnet.
Le 6 mai 1999 : A l’occasion du cinquantième anniversaire du Conseil de l’Europe, la France a signé la charte européenne des langues régionales, qu’elle considérait jusqu’alors comme contraire à la Constitution.
Le 6 Mai 1999 : le préfet Bonnet est mis en examen et écroué dans l’affaire des paillotes incendiées
Dans nuit du 7 au 8 mai 1999 : Quatre nationalistes ont été interpellés après des incidents les opposant à des policiers.
Dans la nuit du 10 au 11 mai 1999 : Deux attentats ont eu lieu sur le continent – l’un à Nîmes, l’autre à Avignon –. La police n’écarte pas la piste nationaliste corse. Une tentative a aussi eu lieu à Cannes.
Le 11 Mai 1999 : Le Comité Nationaliste du Fiumorbu : « L’ensemble des mouvements nationalistes s’est réuni à Corti à l’initiative du Comité du Fium’orbu. Au cours de la réunion, après un large débat, il a été unanimement décidé l’organisation d’une grande manifestation populaire le samedi 15 mai à 15 heures à Aiaccu. « Le défilé qui démarrera de l’hypermarché continent jusqu’à la préfecture se fera sous un unique mot d’ordre, « Per una sucietà corsa di dirittu : suluzione pulitica. » « Le Comité du Fium’orbu appelle toutes celles et ceux qui veulent construire un autre avenir dans la prospérité et la paix retrouvéees, à participer massivement, afin que la dignité du peuple corse ne soit plus bafouée. « Aujourd’hui, à la politique néfaste menée par l’Etat, les Corses tous ensemble doivent créer les conditions d’une réelle avancée politique pour maîtriser à travers un développement économique, social et culturel toutes les richesses de notre pays. » Par ailleurs le Comité informe que le séminaire prévu le dimanche 16 mai à Migliacciaru est reporté au samedi 22 mai.
Le 14 mai 1999 : Pas de nouveau statut politique en Corse, a déclaré Elisabeth Guigou, ministre de la Justice.
Le 15 mai 1999 : 5 000 nationalistes ont défilé à Ajaccio, « pour une société corse de droite, une solution politique ». Si, pour la première fois depuis longtemps, les nationalistes étaient unis, il n’ont pas réussi à rassembler au-delà.
Le 17 Mai 1999 : Le TCA (Tribunal de Commerce D’aiacciu) place la SARL QUID NOVI en redressement judiciaire sur assigntion de l’URSSAF
Le 19 mai 1999 : – Mathieu Filidori est interpellé dans le cadre de l’affaire Erignac. le Sénat décide, à l’initiative des présidents des quatre groupes de sa majorité, la création d’une commission d’enquête sur la conduite de la politique de sécurité menée par l’Etat en Corse. les groupes de l’opposition de l’Assemblée nationale déposent une motion de censure contre le gouvernement. Par ailleurs, le président de la Chambre des métiers de Corse-du-Sud a été placé en garde à vue dans la soirée. La police enquête sur des stages fictifs de la Chambre, subventionnés par l’Etat, et qui auraient servi à payer des joueurs des équipes de football d’Ajaccio. (Mathieu Filidori, agriculteur et militant nationaliste, est Soupçonné d’avoir rédigé la revendication des « anonymes », il clame son innocence. Il sera remis en liberté le 8 juin, après l’arrestation du commando)
Le 20 mai 1999 : Mathieu Filidori a été mis en examen pour complicité d’assassinat, dans le cadre de l’enquête sur le meurtre du préfet Erignac, et pour complicité d’attentats.
Le 21 mai 1999 : il est procédé à une première série d’interpellations des assassins présumés du préfet Erignac (la DNAT interpelle plusieurs membres du commando accusé d’avoir préparé et organisé l’assassinat)
Le 21 mai 1999 : Les policiers antiterroristes ont opéré, dans la matinée, un nouveau coup de filet dans les milieux nationalistes : quatre hommes et leurs épouses ont été arrêtés dans les localités d’Alata, Cargèse et Sagone, au nord d’Ajaccio. Ce sont des dissidents d’A Cuncolta. Un important document aurait été saisi.
Le 21 Mai 1999 : Entendu pour la première fois, à Paris, sur l’affaire de la paillote Chez Francis, Bernard Bonnet a maintenu qu’il n’avait « pas donné d’instruction formelle » pour l’incendier.
Le 22 mai 1999 : Yvan Colonna clame son innocence sur TF1.
Le 22 mai 1999 : Quatorze mouvements nationalistes réunis à Prunelli di Fiumorbu (Haute-Corse) ont réaffirmé leur volonté de « travailler en commun à la réconciliation du mouvement national ». (LeMonde) Séminaire du Comité Nationaliste du Fiumorbu. Ce « séminaire pour la réconciliation » suivait une première rencontre, en février, et la manifestation unitaire, à Ajaccio, le 15 mai, toutes deux dues à l’initiative du comité du Fium’Orbu. Le rendez-vous était donc prévu, mais il a commencé, vers 9 heures, par un contretemps. Une patrouille de gendarmes s’est présentée à la porte de la salle de réunion, cherchant la sœur d’Alain Ferrandi. La voiture est vite repartie… Peu après, des policiers sont venus interpeller cette jeune femme. On se mit d’accord : l’intéressée s’engagea à se présenter elle-même, ce qu’elle fit dans l’après-midi, après avoir quitté la réunion. François Alfonsi s’exprima au nom de l’Union du peuple corse (UPC), Pierre Poggioli pour l’Accolta naziunale corsa (ANC). Opposés à la violence clandestine, contrairement à Corsica Nazione, ils le rappelèrent avec fermeté. Edmond Simeoni, le rebelle d’Aléria, en 1975, qui fonda le mouvement nationaliste, et plus de deux cents militants avaient fait le déplacement. François Santoni, l’ancien dirigeant d’A Cuncolta, était absent, mais Jean-Michel Rossi, un de ses fidèles amis, était là. Chaque délégation a présenté sa position, y compris sur la nécessité ou non du combat clandestin – la question qui divise. Mais le seul vrai débat a porté sur l’apaisement entre nationalistes, « étape première et indispensable à la poursuite de la réconciliation ». A l’heure du déjeuner, certains, comme Edmond Simeoni, se sont rendus à l’église proche pour saluer Valentina Filidori, qui a commencé une grève de la faim en signe de protestation contre l’incarcération de son mari. Dans un communiqué final, les organisations ont condamné la « répression » de ces derniers jours et souligné leur entente. Un prélude à la signature d’« un protocole dans les prochains jours, où chacune [des organisations] va s’engager de façon solennelle devant l’opinion à arrêter définitivement la violence entre nationalistes », nous a annoncé Jean-Guy Talamoni, chef de file de Corsica Nazione. A l’évidence, et en dépit des turbulences policières de ces derniers jours, Corsica Nazione privilégie désormais le terrain politique. Ce mouvement, émanation d’A Cuncolta, qui dispose de 8 sièges sur 51 à l’Assemblée régionale, tient à « avancer dans le débat sur le statut de la Corse ». Sur le terrain syndical, cette tendance engrange aussi quelques succès. Joseph Colombani, maraîcher et porte-parole du comité du Fium’Orbu, a été élu à l’unanimité, vendredi 21 mai, président de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de Haute-Corse. En Corse-du-Sud, déjà, c’est un de ses amis politiques qui dirige le syndicat.
Le 22 Mai 1999 : Dans la soirée, un des membres présumés du commando placés en garde à vue passe aux aveux.
Dans la nuit du 22 au 23 mai 1999 : Un attentat à l’explosif non revendiqué a faiblement endommagé la villa d’un délégué CGT de Haute-Corse, Frédéric Turin, à Ville di Petrabugno, près de Bastia. La charge de faible puissance a légèrement blessé l’enfant du délégué syndical. C’est la quatrième fois que Turin est visé par un attentat.
Le 23 mai 1999 : – Yvan Colonna est » parti aux chèvres » lorsque les policiers se présentent à son domicile de Cargèse. il est procédé à une seconde série d’interpellations du commando des assassins présumés du préfet. (berger et fils d’un ex-député socialiste, Yvan Colonna, mis en cause par Le Monde puis interviewé le 22 mai au soir par TF1, a disparu quand la police vient l’interpeller à Cargese)
Le 24 mai 1999 : Quatre des huit hommes placés en garde à vue depuis cinq jours dans le cadre de l’enquête du préfet Erignac auraient avoué être les membres du commando. Il s’agit d’un groupe dissident du FLNC. Seul le présumé tireur, Yvan Colonna, est en fuite. (Didier Maranelli, « guetteur » présumé du commando, est mis en examen pour « assassinat » et écroué par le juge Laurence Le Vert. Un mandat d’arrêt est délivré à l’encontre d’Yvan Colonna.)
Le 25 mai 1999 : Un avis de recherche a été lancé à l’encontre d’un berger corse, auteur présumé du meurtre de Claude Erignac. Quatre autres nationalistes – Alain Ferrandi, Pierre Alessandri, Marcel Istria – ont été mis en examen pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste ». Il rejoignent l’agriculteur Matthieu Filidori, un nationaliste historique, mis en examen il y a cinq jours. (Alain Ferrandi, Pierre Alessandri et Marcel Istria, coordinateur et membres présumés du groupe, sont mis en examen pour « assassinat » ou complicité et écroués par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière)
Le 27 mai 1999 : Deux autres nationalistes ont été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac. Il s’agit de Martin Ottaviani, le chauffeur, et de Joseph Antoine Versini, qui a préparé l’embuscade. (Martin Ottaviani, chauffeur présumé du commando, est mis en examen pour « assassinat » et écroué. Le nationaliste Joseph Versini, soupçonné d’avoir participé à des actes préparatoires, est mis en examen et écroué pour « complicité d’assassinat »
Le 30 mai 1999 : l’enseignant Vincent Andriuzzi, soupçonné d’être membre de la cellule « intellectuelle » du commando, est mis en examen pour « complicité d’assassinat » et écroué. Il sera remis en liberté en janvier 2001, mais restera écroué dans d’autres enquêtes.
JUIN 1999
Le 1er juin 1999 : Les anciens président et directeur de la caisse régionale du Crédit agricole de Corse ont été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur les prêts abusifs accordés par la banque.
Le 3 juin 1999 dans Corse Matin : La veuve de Robert Sozzi publie une lettre :
« Il y a bientôt 6 ans, mon mari était lâchement exécuté par le Canal Historique. Et bien que n’étant pas armé, ses tueurs ne lui laissèrent aucune chance. Faut-il rappeler que mon mari, comme cela a été démontré par le comité Sozzi, était un homme intègre dont le seul crime a été son idéalisme. Déjà à l’époque, le comité Sozzi dénonça « l’exploitation médiatique et, encore plus ignoble, l’exploitation politicienne du cadavre de Robert Sozzi; les alliances présentes ou futures étant plus importantes pour les appareils politiques ».
En effet au bout de six ans, la situation apparaît de plus en plus inquiétante. Des événements récents ont donné lieu à des alliances « contre nature ». Les ennemis d’hier se retrouvent dans des manifestations communes et discutent autour de la même table. Comment est-il possible que l’on puisse être contre certains, quatre mois auparavant, et avec eux ensuite en passant sur des cadavres. Certains prétexteront « une paix essentielle et nécessaire ». Pour cela sont-ils prêts à oublier certaines phrases de la Cuncolta: « légitime défense préventive »… « À situation exceptionnelle; mesure exceptionnelle! » En préférant rejoindre ceux qui condamnent sans condamner la mort d’un préfet.
Alors que ces derniers continuent à assumer la mort d’un de leurs; comment les plus modérés se « prétendant démocratiques » peuvent-ils rejoindre certains membres de la Cuncolta alors qu’ils ont pris à un moment donné le meurtre de mon mari comme fer de lance de leur campagne, car, étant un des rares assassinats revendiqué à ce jour.
Quand on voit, aujourd’hui, les discours de certains comme M. Talamoni, qui devrait faire preuve d’un peu de pudeur… N’oubliez pas que vous avez renié l’un des vôtres et pire, vous avez cautionné son exécution, alors que vous étiez un membre à part entière de l’exécutif de la Cuncolta. Quant à la présomption d’innocence dont vous nous rabattez sans cesse les oreilles, vous êtes bien mal placé pour en parler car non seulement mon mari a été jugé par le Canal Historique, mais aussi exécuté par lui. Cela allant bien plus loin que des peines de prison.
Y a-t-il eu depuis une condamnation publique de la mort de mon mari par ceux de votre mouvement? Non!
Et le Canal Historique, que vous soutenez, alors qu’il se disait le défenseur du peuple corse (…) a assassiné mon mari, un enfant de ce peuple, pour qu’il ne puisse pas exprimer ses opinions, entraînant ainsi comme on le sait la Corse dans une spirale de violence.
Paradoxalement, l’ennemi n’était alors plus en ces temps troublés l’État mais les autres branches du nationalisme. Un État que vous avez pris plus tard comme « partenaire ». Vous ne manquez pas de culot en crachant aujourd’hui dans la soupe en rejetant toute faute sur lui.
Nous ne sommes pas dupes (…) Quand vous parlez d' »île de fous » ou plutôt de « l’île des justes » où vous situez-vous? Parce que quand on a une telle idée de la justice on peut se poser la question: que signifie le mot « juste » pour vous? (…) La dérive fasciste de certains doit être bien grande pour qu’aucune leçon n’ait porté.
À quinze jours de l’anniversaire de la mort de mon mari, bien que celui-ci ait toujours été de gauche, il est malheureux que seuls les partis politiques traditionnels socialiste ou communiste continuent à dénoncer son assassinat, donnant ainsi une leçon à certains qui feraient mieux de se remettre en question.Laetitia Sozzi »
Le 8 juin 1999 : la chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris remet en liberté Filidori Matteu !
Le 8 juin 1999 : Le président de l’Assemblée territoriale de Corse et président du groupe Démocratie libérale, José Rossi, a été mis en examen pour « détournement de fonds publics ». Les faits remontent à l’époque où il dirigeait le conseil général de Corse-du-Sud.
Le 13 juin 1999 : Elections européennes (entre parenthèses les résultats en France) : liste socialiste Hollande 21,85 % (21,95), liste RPR Sarkozy 19,95 (12,8), liste RPR dissidente Pasqua 12,8 (13,05), liste chasseurs Saint-Josse 8,95 (6,8), liste écologiste Cohn-Bendit 7,75 (9,7), liste communiste Hue 7,25 (6,8), liste UDF Bayrou 6,65 (9,3), liste Front national Le Pen 3,9 (5,7), liste extrême gauche Laguiller 3,9 (5,2).
Le 15 juin 1999 : Ancien responsable de la Cuncolta, Jean-Michel Rossi, estime que « les conditions de l’indépendance » de la Corse ne sont pas réunies. Il prône « l’interdépendance ». De son côté, le Mouvement pour l’autodétermination (MPA) a annoncé son autodissolution.
Dans la nuit du 20 au 21 juin 1999 : Un attentat à l’explosif a endommagé la trésorerie générale des impôts, à Ajaccio.
Dans la nuit du 21 au 22 juin 1999 : Un attentat à l’explosif a visé une perception du centre-ville d’Ajaccio.
Le 22 juin 1999 : Cinq proches d’Yvan Colonna, le berger de Cargèse recherché pour l’assassinat du préfet Erignac, ont été interpellés dans ce village du sud d’Ajaccio.
Le 23 juin 1999 : Dans un centre-ville d’Ajaccio transformé en camp retranché par la présence de plusieurs centaines de policiers et de gendarmes a eu lieu la reconstitution de l’assassinat du préfet Erignac, en présence des cinq personnes mises en examen.
nuit du 26 au 27 juin 1999 / OU Le 25 juin 1999 : Apparition d’une nouvelle organisation clandestine, Armata Corsa : Un nouveau mouvement nationaliste, « Armata corsa » (Armée corse), a revendiqué quatre attentats commis ces trois derniers mois dans l’île, lors d’une « conférence de presse clandestine » accordée dans le maquis, au quotidien Corse-Matin. Selon le journal, « une vingtaine d’hommes encagoulés, puissamment armés – fusils-mitrailleurs, tubes lance-roquettes – encadraient un porte-parole. (hypothèse de la presse de 1999 : Il s’agirait, en fait, du bras armé du mouvement politique nationaliste que s’emploient à fonder François Santoni et Jean-Michel Rossi)
Le 28 juin 1999 : En visite en Corse, le ministre de l’Education nationale, Claude Allègre, a notamment promis de développer la langue et la culture corse.
Dans la nuit du 28 au 29 juin 1999 : Le FLNC s’est adressé à son tour à la presse convoquée de nuit. Le principal mouvement armé clandestin a revendiqué six attentats récents sur le continent et dans l’île et une tentative.
JUILLET 1999
Le 2 juillet 1999 : le préfet Bonnet est remis en liberté.
Le 3 juillet 1999 : Treize organisations nationalistes corses se sont engagées « solennellement et irrévocablement à bannir tout rapport de force violent entre nationalistes ». Les divisions entre mouvements rivaux auraient fait une quinzaine de morts entre 1993 et 1996. Accord de Migliacciaru.
Le texte de réconciliation des différents courants du nationalisme corse, adopté le 3 juillet à Migliacciaru, s’ouvre ainsi :
« Les organisations du mouvement national soussignées, qu’elles affirment leur opposition ou bien leur soutien à la clandestinité :
1/ S’engagent solennellement et irrévocablement à bannir tout rapport de force entre nationalistes, et ce, en toutes circonstances ;
2/ Décident de poursuivre et d’amplifier le débat politique et le processus de réconciliation engagés depuis plusieurs mois dans le respect du pluralisme et de la sensibilité de chacun. »
La liste des organisations signataires :
- Accolta Naziunale Corsu, (ANC)
- A Chjama per l’Indipendenza,
- Associu per à Supranita,
- Corsica Nazione,
- Corsica Viva,
Cumitatu di u Fiumorbu, - Cuncolta Indipendentista,
- I Verdi Corsi,
- « Leva Dimucrazia e Liberta », créé par le leader nationaliste modéré Edmond Simeoni
- Partitu per l’Indipendenza,
- Rinnovu Naziunale,
- Scelta Nova,
- Unione di U Populu Corsu. (UPC)
Le 6 juillet 1999 : Huit membres présumés du FLNC-Canal historique ont été interpellés et leurs domiciles perquisitionnés sans résultat à Toulon, à propos des attentats du printemps dernier en Corse et sur le continent.
Le 8 juillet 1999 : Le préfet de Haute-Corse, Bernard Lemaire, a autorisé, par arrêté, la reprise partielle des activités – suspendues depuis janvier – de la société de transfert de fonds Bastia Securita, proche des nationalistes. Mais ses agents ne pourront pas être armés.
Le 20 juillet 1999 : le préfet Bonnet est entendu par la commission d’enquête du Sénat.
Le 20 juillet 1999 : Le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Sautter, a annoncé à Bastia que l’Etat consentirait « un effort financier exceptionnel » pour soutenir l’économie corse.
Le 21 juillet 1999 : Un commis boucher de 28 ans, Dominique Savelli, a été assassiné en Haute-Corse.
Le 27 juillet 1999 : La Division nationale antiterroriste a interpellé un garde-forestier de la région de Calvi, à la suite de diverses perquisitions menées pour retrouver la trace d’Yvan Colonna.
Le 28 juillet 1999 : La société Bastia Securita, proche d’A Cuncolta, a annoncé qu’elle allait cesser ses activités et déposer son bilan.
Le 30 juillet 1999 : La façade de la sous-préfecture de Corte a été mitraillée.
Le 31 Juillet 1999 : Déclaration à la Préfecture de Corse du Sud de l’Associu Sulidarità dont l’ogjet est « Défense et aide morale et matérielle à tous les prisonniers politiques corses et à leurs familles ». Jean-Marie Poli est le dépositaire.
AOUT 1999
du 7 au 8 août 1999 : Les nationalistes, réunis lors de « journées internationales » à Corte, sont bien décidés à oublier leurs querelles du passé, souvent meurtrières. Ils ont confirmé leur volonté de travailler désormais ensemble. Avec, pour premier objectif, d’élaborer un projet politique qui donnerait à l’île une plus grande autonomie. L’indépendance restant le but ultime. « L’objectif est d’inclure le pluralisme dans le mouvement national », a résumé Joseph Colombani, porte-parole du Comité de Fiumorbu, qui regroupe la totalité des quinze mouvements et partis composant la nébuleuse nationaliste corse. Pour autant, toutes les divergences, toutes les dissensions, n’ont pas disparu. Certains mouvements n’ont pas répondu à l’invitation lancée par A Cuncolta Indipendentista. D’autres ne sont venus qu’en observateurs.
Le 12 août 1999 : L’un des chefs historiques des autonomistes corses, Edmond Simeoni, réclame une « solution politique de la question corse ». Celui qui répète depuis 1976 que « la violence clandestine est inadaptée et mène à l’impasse » demande une large concertation au sein de la société corse, qui porterait sur les institutions, la fiscalité, la langue, la culture, la justice et la solidarité sociale. « Le projet politique issu de cette concertation pourrait avoir pour traduction institutionnelle un statut d’autonomie ».
Le 13 août 1999 : En trois jours, 80 départs de feux ont embrasé la Corse. Un berger a été mis en examen pour incendie volontaire.
Le 14 août 1999 : Tous les incendies sont maîtrisés en Corse. La secrétaire d’Etat au Tourisme, Michelle Demessine, s’est rendue sur les lieux de l’incendie de Palasca (nord-ouest), où elle a demandé à la justice de « faire preuve de fermeté pour les incendiaires ».
Le 20 août 1999 : Armata Corsa, un groupe nationaliste clandestin, a revendiqué l’assassinat d’un commis boucher Dominique Savelli, de 28 ans, en Haute-Corse, le 21 juillet. Dans son communiqué, Armata Corsa assure que la victime s’apprêtait à tuer un nationaliste « pour le compte d’un pseudo-responsable ».
Le 22 août 1999 : Un journaliste du quotidien Corse-Matin a été mis en garde-à-vue toute la journée, à Porto-Vecchio, dans le cadre de l’assassinat du jeune commis boucher.
Le 26 août 1999 : Le nationaliste Marcel Lorenzoni, mis en examen et écroué dans le cadre de l’assassinat du préfet Erignac, a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire.
Le 26 Août 1999 – « Suite à la revendication de l’assassinat du jeune Dominique Savelli par un groupe clandestin, les organisations du mouvement national réaffirment que le processus de réconciliation engagé à l’initiative du comité national du Fiumorbu est irrévocable et irréversible », selon le communiqué signé par les 13 organisations nationalistes qui ont conclu le 3 juillet dernier un pacte de non-agression sous l’égide du Comité national du Fiumorbu.
Le 27 août 1999 : Les treize organisations nationalistes membres du Comité de Fium’orbu, signataires du protocole de réconciliation du 3 juillet 1999, avaient prévu de ne poursuivre leurs négociations que le jeudi 26 août. Ce délais devait permettre à chaque groupe d’affiner la préparation des discussions « politiques » à venir, sur le thème notamment de la clandestinité, où les divergences paraissaient les plus profondes. Lorsque cette date avait été fixée, rien ne laissait présager que cet ordre du jour serait illustré par la revendication, le 21 août, par Armata Corsa, de l’assassinat, commis un mois plus tôt, d’un jeune commis boucher accusé par ses tueurs d’avoir été à la solde d’un des participants à ce protocole, dans le but de « remplir un contrat en assassinant un nationaliste pour le compte d’un pseudo-responsable ».
Le 30 AOUT 1999 : Occupation du rectorat par le S.T.I :
Le S.T.I communique :Une délégation du S.T.I occupe aujourd’hui le rectorat de Corse.
En effet, l’action menée par notre syndicat en faveur d’une politique d’affectation, de formation et d’enseignement tenant compte de notre spécificité culturelle et des exigences démocratiques de transparence rencontre aujourd’hui une fin de non recevoir.
L’attitude scandaleuse du ministère de l’éducation et de son relais local ne doit plus tromper personne quant à la politique éducative dans notre île.
Dans la logique jacobine du discrédit médiatique envers notre communauté, une décision corsophobe entérinée par le ministère.
En matière de recrutement le ministère de l’éducation est en train de licencier une jeune néo-certifiée, au seul prétexte de ses racines corses, alors que nous avons établi, document à l’appui, la vacuité du rapport xénophobe qui l’accable. Après avoir reconnu le caractère scandaleux d’une telle exclusion ethnique, le rectorat de Corse, médiateur obligé par sa solidarité inconditionnelle envers son ministère de tutelle, fait volte face et cautionne par son silence cette sentence corsophobe.
Le S.T.I ne tolèrera pas que l’on puisse exclure de l’éducation un de ses membres sur la base d’un rapport médical dont est avérée aujourd’hui la fausseté et les motivations politiques qui le sous tendent.
Une condamnation à l’exil.
Alors que cette année encore bons nombres de continentaux peuvent apprécier la beauté de notre île et se servir de celle-ci comme sas provisoire d’entrée dans des académies difficiles d’accès, l’indifférence institutionnelle à notre culture dont témoigne le refus d’une « mise hors norme « de l’Académie de Corse en matière d’affectation est accompagnée pour la première fois d’une exclusion radicale des cas portés par notre syndicat.
Après avoir refusé que soit considérés comme néo-certifié corses à maintenir dans l’Académie, les jeunes corses qui ont du s’exiler pour acquérir des compétences non dispensées dans l’île, le ministère par son relais local refuse l’affectation de deux jeunes corses maintenus dans des banlieues parisiennes lorsque des postes dans leur discipline sont encore vacants dans notre Académie au terme du mouvement intra-académique !
Face à la radicalisation de la politique gouvernementale en matière d’affectation, nous sommes plus que jamais déterminés à répondre publiquement par des actions démocratiques d’occupations et de mise en demeure. Devant la république des technocrates la communauté des enseignants corses attachés à l’idée démocratique refuse que soit gérer par d’autres et pour d’autres l’avenir de notre patrimoine culturel.
Le S.T.I ne peut accepter que ses membres soient condamnés à l’exil, lorsque des postes existent et seront pourvus cette après midi.
Un intégrisme linguistique et culturel derrière des affectations absurdes.
En marge de la non-ratification de la chartre des langues minoritaires mais répondant à la même logique archaïque de la langue et de la culture unique (un peuple, une langue, la culture) un de nos adhérents (encore !) qui a gagné le prix du défi jeune lui octroyant une somme de 50 000f pour la mise en place d’une école de chant et d’instruments traditionnels à Furiani s’est vu affecté à Sartene. Après discussion avec notre syndicat et identification au sein de celui-ci, les autorités rectorales ont résolu le problème en l’affectant à Bonifaziu !
Curieuse façon de promouvoir une langue que d’affecter à l’autre extrémité de l’île ceux qui déçus du rectorat n’en attendent plus rien et innove sur le terrain.
Ces sanctions pour délit d’opinion affectent aujourd’hui nos adhérents dans d’autres disciplines
, ainsi en Art plastiques un de nos membres, certifié stagiaire a été affecté sur Luri et Corte, alors que des heures sont encore disponibles au collège Simon Vinciguera à Bastia.Si la politique de développement des ateliers d’art et d’expression culturelle ne nous avait pas été indiquée comme un point fort de la rentrée 99 en France, nous aurions pu croire à une erreur ponctuelle de gestion, mais cela n’est pas le cas.
Le S.T.I n’acceptera pas les affectations disciplinaires dont sont victimes ses membres, à qui ont fait payer leur engagement sur le terrain de l’instruction et de l’innovation pour une appartenance politiquement incorrecte. Il rappelle au rectorat que c’est au terme d’une élection que son délégué siège en commission paritaire.
Un mouvement d’affectation trop souvent obscur.
Alors que les autorités rectorales ont présenté le nouveau mouvement d’affectation déconcentré comme étant un gage de transparence et de démocratie, nous constatons que des affectations entérinées en commission paritaire devant l’ensemble des syndicats ont été modifiées par la suite.
Ces modifications ont été obtenues à la faveur de tractations « discrètes » mais « républicaines » entre les autorités rectorales et les partenaires syndicaux et associatifs autorisés. Ainsi, alors que l’ensemble des partenaires syndicaux avait accepté que les certifiés stagiaires soient affectés avant les personnels mise à disposition du recteur, en E.P.S une adhérente de notre syndicat s’est vue appliquer un régime d’exception.
En L.C.C un autre adhérent du S.T.I a reçu une affectation sur le collège de Lucciana alors qu’il avait été affecté en commission paritaire au L.E.P Jean Nicoli.
Soyons clair, notre syndicat a toujours été favorable à une intelligence des règles qui président aux affectations, afin d’y déroger dans le cadre d’une discussion publique, lorsque cela ne porte préjudice à personne. Mais, nous ne pouvons tolérer que des personnels enseignants appartenant à notre syndicat ou non, soit victimes de tractations d’antichambre relevant d’une politique clientélaire que nous avons toujours combattu.
Comment peut-on affecter un certifié stagiaire sur un poste occupé par un enseignant dont on présuppose un éventuel congé de maladie, le recteur serait-il mazzeru ?Comment peut-on encore affecter des personnes sur un poste d’innovation pédagogique lorsque le pôle du même nom a été supprimé et que la seule production de ce poste se réduit à l’emploi qu’il crée ?
L’éthique fondatrice de notre peuple et la déontologie de notre profession nous interdisent de rester muet devant ces quatre problèmes scandaleux. La délégation du S.T.I qui a choisi aujourd’hui d’occuper le bureau du recteur pose ces problèmes et ne quittera le rectorat qu’après avoir obtenu satisfaction
Ajacciu, le 30 août 1999
Dans la nuit du 30 au 31 août 1999 : Un attentat à l’explosif a endommagé les locaux de la perception de Calacuccia, près de Corte. Vers 0h15, une charge de moyenne puissance a soufflé la porte et brisé les vitres. L’attentat n’a été ni signé, ni revendiqué.
SEPTEMBRE 1999
Le 1er septembre 1999 : En enquêtant sur un trafic de stupéfiants, la police du Nicaragua a mis la main sur cinq Corses dont trois – Marcel Zonza, Etienne Lovisi et Paul Giacomi – étaient recherchés par la police française. Les autorités nicaraguayennes les ont tous expulsés, mais trois seulement ont été renvoyés vers Paris. L’ancien chef du MPA Alain Orsini se trouvait aussi au Nicaragua mais il a faussé compagnie aux policiers de Managua qui ignorent où il se trouve maintenant.
Le 1er Septembre 1999 : Objet : occupation du rectorat et avancées institutionnelles. Prière d’insérer :
La délégation du S.T.I qui avait pris le contrôle du bureau du directeur du cabinet du rectorat de corse a levé son occupation mardi 31 août à 20h 30. Malgré le silence de l’ensemble des syndicats témoignant de leur absence de courage politique et morale devant une situation exceptionnelle, le rapport de force instauré par la probité et la détermination de nos adhérents a ainsi permis une discussion avec le ministère par le biais du recteur de l’Académie. L’apriori corsophobe qui présidait à la radiation de notre adhérente se trouve démontré à posteriori par la décision de rouvrir son dossier alors qu’elle ne faisait plus parti du ministère de l’éducation. Le même apriori xénophobe à l’œuvre dans le refus d’une mise hors norme de l’Académie, comme dans le refus de signer la chartre des langues minoritaires apparaît en pleine lumière dans la condamnation à l’exil d’un des deux néo certifié corses que nous défendions. En effet, alors que les recteurs de France trouvent normal d’intervenir personnellement auprès du ministère pour déroger aux règles du mouvement d’affectation et établir des passe-droits lorsque les conjoints des fonctionnaires français mutés en corse n’ont pas un barème voulu ou lorsque les postes sont insuffisants (les mutations en corse de fonctionnaires du ministère de l’intérieur sont légions), la culture et l’histoire d’une communauté vivante n’ont pas droit de citer .Le problème que nous avons posé est éminemment politique et ne peut en aucun cas se laisser réduire, comme ne manqueront pas de le laisser entendre les autorités rectorales, à une simple question technique (Support, barème, etc.). En choisissant le Premier ministre comme seul interlocuteur à la hauteur de ce problème, notre présence au rectorat n’avait plus lieu d’être. Cela nous a conduit à quitter celui-ci dont la médiation devenait insuffisante. Notre détermination reste entière avant la venue de Lionel JOSPIN, mais il n’appartient qu’aux mouvements politiques et à la société civile de poser le problème des droits de notre peuple face à la raison d’Etat. Pour le S.T.I, le bureau exécutif par son secrétaire générale.
Le 2 septembre 99 : Soutien au S.T.I du Cumitatu Naziunalistu di u Fiumorbu. Soutien aux occupants du rectorat. Le comité nationaliste du Fiumorbu nous prie d’insérer : « Le cumitatu nazionalistu di u Fiumorbu apporte son soutien fraternel au S.T.I. qui a occupé le rectorat pour la défense de jeunes enseignants corses victimes d’une politique discriminatoire de l’éducation nationale française qui refuse là aussi de prendre en compte la spécificité Corse. »
Le 2 septembre 1999: A Cuncolta Indipendentista appelle tous ses militants et sympathisants à participer à la manifestation organisée par le Cumitatu Naziunalistu di u Fiumorbu, samedi 4 septembre à Aiacciu (18 h, place du Diamant), pour signifier au premier ministre du gouvernement français, que seule une solution politique à la question nationale corse s’impose. Aucune logique répressive ne peut avoir raison de la détermination d’un peuple.
Le 2 Septembre 1999 : I Verdi Corsi participeront à la manifestation organisée samedi 4 à 17 heures à Aiacciu (place du Diamant) par u cumitatu naziunalistu di u Fiumorbu à la veille de la venue en Corse du Premier ministre Lionel Jospin. Tout en confortant la démarche de réconciliation des organisations du mouvement national corse qui ont engagé également un débat de fond sur des principes et des thèmes essentiels dans une perspective d’avancée politique majeure, ce rassemblement doit être celui de toutes celles et de tous ceux qui veulent pour la Corse un avenir de dignité et responsabilité. Lionel Jospin sera-t-il fidèle à ses propres engagements pris en 1996 concernant la Corse : « … s’inspirer de l’exemple d’autres îles méditerranéennes ou d’outre-mer, pour concevoir un statu original donnant à la collectivité de Corse des pouvoirs autonomes… » (déclaration au » Figaro « , mardi 28 mai 1996). Le premier ministre aura-t-il le courage politique dont a fait preuve le Premier ministre britannique Tony Blair en Irlande, en Ecosse et au Pays de Galles ? Samedi 4 septembre, le peuple corse doit se mobiliser pour dire clairement à l’Etat qu’il est grand temps de tourner le dos à la politique des coups tordus et construire la paix en débouchant sur un véritable règlement politique du problème Corse.
Dans la nuit du 2 au 3 septembre 1999 : Peu avant minuit, les locaux de l’Institut de gestion sociale des armées (Igesa), à Bastia, ont été endommagés par un attentat à l’explosif.
Le 03 septembre 99 : A Manca Naziunale ne se rendra pas à la manifestation d’Aiacciu. Elle ne participera pas à la manifestation d’aujourd’hui A Manca naziunale et «la jurisprudence Robert Sozzi». Dans une résolution politique, A Manca naziunale donne son analyse de la situation actuelle dans l’île, et du nationalisme en particulier.
L’énieme rejet par l’Etat d’une délibération de l’assemblée de Corse (celle lui demandant l’instauration d’une épreuve obligatoire de langue Corse au concours d’entrée a l’IUFM) pose un problème de fond à la démocratie dans notre pays. N’ y a-t-il pas un décalage entre le pays réel et le pays légal ? Longtemps on a reproché à la langue Corse d’être un enjeu politique partisan. Or, nous avons aujourd’hui un consensus (opinion publique/élus) autour de l’idée de sa généralisation à travers la mise en place d’un système obligatoire progressif. Nous savons tous que, comme pour toutes les autres langues du monde, sans le principe d’obligation et donc d’intérêt économique, notre /langue est destinée à disparaître. L’Etat est en train de gagner un temps précieux et pour cela, il sape les fondements même de l’idée démocratique. Cela aura forcément des conséquences dans la conscience collective de notre Peuple. Face à cette passivité coupable il nous reste à organiser la résistance culturelle autour d’un projet commun, c’est la seule garantie pour notre pérennité « . La récente revendication de l’assassinat d’un homme par un groupe armé confirme l’analyse que nous avions livrée concernant la démarche initiée par le Collectif nationaliste du Fiumorbu. Malgré la démarche louable de militants sincères, nous avions suspendu notre participation au motif que les mécanismes ayant aboutis aux dizaines d’assassinats de militants ces dernières années étaient toujours actifs. Nous étions persuadés que tout pouvait recommencer pour deux raisons principales :1) La jurisprudence « Robert Sozzi », confirmée par un avocat, concernant /a » Iégitime défense préventive » n’a jamais été annulée ni même remise en cause. Bien au contraire, elle a même été justifiée par des déclarations de /leaders nationalistes ces derniers mois. Le dernier assassinat en date a été expliqué par ce motif.
2) Les groupes armés sont toujours en activité et on peut penser que d’autres peuvent se créer par autolégitimation…. A notre sens, le Peuple Corse court un grave danger car il est maintenant largement prouvé que les groupes armés sont dirigés essentiellement contre ses enfants . Aujourd’hui, l’heure n’est pas de faire une manifestation anti-Jospin autour d’une unité factice, mais de mettre sur la table, publiquement, les véritables problèmes qui se posent à notre pays. Il est clair que seule une véritable solution politique est de nature a rendre notre nation sujette de son histoire. Mais encore faut-il que le mouvement national soit à la hauteur des défis actuels et que les différentes organisations soient capables de dire non à l’assassinat comme mode de régulation social et politique. Ce n’est pas le cas aujourd’hui ! Il est plus que temps de le faire car de graves dangers menacent la société Corse:
– L’appropriation privée de notre patrimoine national (mer et montagne) alors que beaucoup restent frileux dans la défense de la loi littoral. – L’accroissement des inégalités sociales du fait de la zone franche et d’un tourisme débridé, alors que certains se cantonnent dans la revendication d’avantages fiscaux pour une minorité. – Le retard considérable que nous prenons dans la politique de retraitement des déchets et dans la mise en place d’infrastructures de formation, de culture et de sport pour notre jeunesse. De grands déséquilibres économiques culturels et sociaux sont en train de s’installer pour longtemps, les conséquences seront terribles pour tous. Pendant ce temps, la vieille classe politique claniste renouvelle ses cadres et intègre déjà des slogans nationalistes vidés de leur contenu. Encore et toujours, on trompe notre peuple. Plusieurs organisations nationalistes ont abandonné le projet national, patriotique et social qui a présidé à la création du mouvement de libération national, cela, au profit d’intérêts corporatistes. A Manca naziunale ne se reconnaît pas dans une démarche égoïste et suicidaire. Nous considérons que nous ne pourrons avoir des relations normales avec les autres organisations nationalistes qu’à la condition que les groupes armés soient dissous. Nous estimons qu’une solution politique digne de ce nom doit mettre au centre de son projet notre peuple, tout notre peuple, surtout celui que l’on exclut peu à peu de la vie économique et politique. Nous manifesterons pour une solution politique le jour où chacune des organisations nationalistes définira clairement quel est son projet de solution politique, aujourd’hui ce n’est pas le cas ».
Le 04 septembre 99 : Un millier de personne à la Manifestation unitaire nationaliste.
Le 5 septembre 1999 : Explosion d’une bombe devant la Trésorerie d’Ajaccio dans la soirée.
Le 6 septembre 1999 : Le Premier ministre Lionel Jospin est arrivé en Corse pour son premier séjour dans l’île en tant que chef du gouvernement. Devant l’assemblée de Corse, il a réaffirmé que l’arrêt de la violence est un préalable non négociable. Une attitude approuvée par l’ensemble des élus de l’assemblée, à l’exception des nationalistes de Corsica Nazione. Un attentat à l’explosif a visé le tribunal d’instance de Porto-Vecchio.
Le 7 septembre 1999 : Lionel Jospin a quitté la Corse dans la soirée.
Le 7 Septembre 1999 : Le FLNC-Canal historique a revendiqué six attentats et deux tentatives d’attentats perpétrés récemment en Corse.
Le 10 septembre 1999 : Scola Corsa s’étonne : On nous communique : Lors de sa visite en Corse les 6 et 7 septembre, le Premier Ministre, Lionel Jospin, a déclaré qu’il n’était pas « envisageable d’imposer l’enseignement de la langue corse ; car ce serait une mesure contraire aux libertés individuelles ». Scola Corsa Bastia s’étonne et regrette que cet argument ne s’applique qu’à la langue corse puisque depuis l’année dernière l’enseignement obligatoire d’une langue étrangère est imposé aux élèves des écoles primaires françaises. Cette mesure, prise par le ministre de l’Education nationale, membre du gouvernement Jospin, n’a fait l’objet d’aucune objection. Doit-on en conclure que si la langue corse était considérée sur le territoire national comme langue étrangère l’argument serait caduc ? Si tel était le cas, Scola Corsa Bastia, qui milite pour un enseignement obligatoire de la langue régionale, se demande s’il ne faudrait pas appliquer dans son intégralité la loi Deixonne votée en 1951. En effet cette loi, toujours en vigueur, excluait le corse de la liste des langues régionales françaises au motif qu’elle était une langue étrangère. L’état de droit et la démocratie n’exigent-ils pas qu’on applique la loi ? Pour conclure Scola Corsa Bastia envoie son salut fraternel à tous les citoyens européens et canadiens opprimés par l’apprentissage obligatoire de leur langue régionale
Semaine du 10 septembre 1999 : communiqué pour le Lycée de SARTENE du Cumitatu di parenti in lotta :
Cumitatu di parenti in lotta
Face aux fossoyeurs du Lycée de Sartè, des parents se mobilisent. Le
Cumitatu di Parenti in Lotta vous informe de l’ouverture de son site web :
Rejoignez nous, soutenez nous, l’heure est grave !
Une mise à mort orchestrée par Paris et soutenue, tant à l’académie qu’au
lycée, par quelques commis fossoyeurs zélés se moquant totalement de
l’avenir de nos enfants et de notre micro-région.
95-96 : 550 heures d’enseignement
96-97 : 510 heures d’enseignement
97-98 : 480 heures d’enseignement
98-99 : 410 heures d’enseignement
99-00 : suppression de la section méditerranéenne malgré son effectif normal
00-00 : ?
Pas d’option au baccalauréat dans les sections S.T.T.
De moins en moins de classes dédoublées.
Regroupement d’élèves débutants et confirmés en langue.
Plus d’enseignement de Grec, bientôt plus de Latin.
Suppression d’options en langue en terminal L.
Devrons nous envoyer nos enfants étudier ailleurs ?
Notre micro-région doit elle renoncer à son avenir ?
Sartène n’a t-il pas perdu assez d’emplois ?
Nous sommes tous concernés !
Démontrons le par notre détermination !
Le 13 Septembre 1999 : Grogne au Lycée maritime et aquacole. UPC et Scelta Nova solidaires de l’action du personnel et des parents. On nous communique : Depuis de nombreuses années, l’école de marine de Corse située à Bastia fonctionne dans des conditions indignes d’une structure d’enseignement. Onze postes sur vingt, soit plus de la moitié des postes, sont des emplois précaires : 4 CDD, 4 vacataires, 3 CES/CEC. L’UPC et Scelta Nova condamnent ce mépris des règles sociales élémentaires, confinant depuis toutes ces années dans un sous-emploi des enseignants volontaires et dévoués. On compte ainsi sur ce dévouement pour pallier aux carences et assurer un enseignement de qualité. Cette attitude de l’administration est proprement scandaleuse. Qu’est-ce qui pousse à entraver la mission et le développement de l’école de marine de Corse ? Est-ce faire une fois de plus de l’anticorsisme comme on le constate actuellement dans de nombreuses autres administrations d’Etat ? Une structure de formation comme l’école de marine est en effet essentielle pour une île comme la Corse et ses 1 000 kilomètres de côtes au coeur de la Méditerranée. Cette année, 88 jeunes seront formés aux métiers de la mer. Les enseignants, et les parents d’élèves solidaires de leur action, ne peuvent supporter davantage la situation. Ils occupent depuis trois jours les Affaires Maritimes de Bastia pour attirer l’attention de l’administration. L’UPC et Scelta Nova condamnent l’attitude du ministère qui refuse d’accorder des moyens décents pour l’école de marine et ses 88 enfants en attente d’une formation pour leur avenir. Nos deux mouvements se déclarent solidaires de toute action pour faire aboutir leurs justes revendications et demandent aux services de l’Etat en Corse d’intervenir pour débloquer cette situation.
Le 13 septembre 1999 : Communiqué d’A MANCA NAZIUNALE : Palazzu Naziunale. Suite à l’appel de l’association des amis de la bibliothèque du palazzu naziunale, a Manca Naziunale apporte son soutien à toutes celles et ceux qui veulent défendre cet indispensable outil, lieu de mémoire et d’enseignement dont la symbolique ne peut échapper à personne. Les choix actuels de politique universitaire ne peuvent que signifier à court terme l’arrêt de mort pour de telles structures. En effet, dans une optique de professionnalisation et d’insertion sociale, tous les endroits susceptibles d’éveiller le sens critique sont de fait obsolètes, voir même subversifs aux yeux de futurs partenaires. Nous estimons que le fonds régional et le centre de recherche corse doivent être maintenus au Palazzu Naziunale. Les formations « classiques », n’en déplaise à certain, doivent être développées. Pascal paoli n’a pas ouvert à corti une école de commerce, mais bel et bien une Université digne de ce nom qui accordait une large place aux sciences humaines. Les orientations actuelles de l’université de Corse tournent fondamentalement le dos à cette philosophie et constituent une régression historique. Au nom du néolibéralisme européen et des intérêts de classe du patronat corse, on s’apprête à transformer notre seule université en simple centre de formation professionnel qui produira une main d’oeuvre de techniciens dociles et fonctionnels. Ce choix politique est irresponsable et s’oppose à ce que l’université soit un lieu où se développe l’esprit critique et où le savoir puisse être largement partagé. L’université de Corse, acquis des mobilisations populaires, est l’affaire de tous et ce n’est pas une minorité qui doit décider de son avenir.
Le 15 septembre 1999 : UNITI communique : Uniti (Corsica Viva, Partitu per l’Indipendenza, I Verdi Corsi) communique : » Fidèles aux engagements pris devant notre peuple en mars 1999 au sein de la démarche Uniti, Corsica Viva, u Partitu per l’Indipendenza, I Verdi Corsi veulent en ces jours tourmentés réaffirmer les bases et les valeurs de leur union. 1) le respect de la vie humaine. 2) l’éthique et la morale en politique. 3) le changement des hommes, des pratiques et des comportements. 4) le respect de la parole donnée et la confiance mutuelle. L’intégralité des valeurs de référence de la plate-forme électorale de mars 1999. De ces principes, loin de tous calculs politiciens, est né un accord politique que nous nous sommes engagés à pérenniser et à amplifier avec l’ambition affirmée de préfigurer l’union du mouvement national dans le respect de l’identité de chaque structure. Dans cet esprit, nous participons activement à la dynamique initiée par le comité du Fiumorbu autour des thèmes de la réconciliation et de la normalisation des rapports entre nationalistes. Pour autant, la réconciliation ne peut en aucun cas constituer une finalité, mais au contraire être un moyen, une étape nécessaire du processus d’union du mouvement national dans la perspective d’un projet politique commun. Afin de privilégier l’efficacité, jetons les bases d’une structure fédérative ouverte sous la forme d’une » federazione d’unione naziunale » au fonctionnement pluraliste et démocratique ne se limitant pas aux seuls appareils. L’alternative que nous avons l’ambition de construire doit s’articuler autour d’un programme politique institutionnel, économique, social et culturel commun. Simultanément, pour permettre la mobilisation et l’expression de la base militante, il faut impulser, partout où cela est possible des collectifs régionaux à l’instar de celui du Fiumorbu, correspondant à des réalités militantes ou géographiques. Cette démarche d’union fédérative devra se concrétiser aussi sur le terrain par l’organisation de la mobilisation populaire autour des thèmes prioritaires ou porteurs : la fiscalité, le développement économique, la culture, l’évolution institutionnelle, l’attitude commune face à la répression etc. Cette fédération s’efforcera de porter sur le plan international le message de la lutte du peuple corse et rechercher tous les appuis politiques ou économiques nécessaires pour échapper au poids du jacobinisme français. «
Le 16 septembre 1999 : Conférence de presse de l’Associu pè a Suvranità à Ajaccio » Regrouper les structures. « Conférence de presse de l’Associu pe a Suvranità à Ajaccio. » Regrouper les structures » Née récemment d’une scission au sein du Rinnovu Naziunale, l’Associu pe a Suvranità tenait hier une conférence de presse à Ajaccio. Afin de se positionner clairement et de définir sa démarche. D’entrée de jeu l’Associu s’est élevée contre l’interpellation d’un de ses militants par la DNAT dans les suites de l’affaire Erignac : » Paul Leonetti a été retenu 24 heures en garde à vue pour un motif futile. Son frère qui habite l’Alsace et n’a jamais été nationaliste a été interpellé en même temps alors qu’il était en congé ici. Il faut que cesse le traitement criminel du nationalisme en Corse… » En fait, l’Associu pe a Suvranità souhaite aujourd’hui faire le bilan : » La seule porte de sortie c’est l’unité, déclaraient hier ses porte-paroles. Notre but n’est pas d’être un énième mouvement mais de participer pleinement à la démarche de reconstruction nationale… » L’Associu estime que les avancées sont indiscutables et que la possibilité de sortir de la bipolarisation est aujourd’hui envisageable à condition que le dialogue entre les organisations se poursuive sans tabou ni préalable. L’Associu affirme » Nous voulons oeuvrer dans un premier temps pour le regroupement avec les structures qui nous sont le plus proches pour aller dans un deuxième temps vers un accord politique de fond de l’ensemble du mouvement national concerté au sein du Cumitatu Naziunalistu… » On sait que d’ores et déjà des contacts ont été pris – notamment avec les composantes d’Uniti – et que les discussions doivent se poursuivre avec l’ensemble des mouvements. La plus grande crainte de l’Associu vient aujourd’hui d’une possible division : » Il est clair aujourd’hui que ceux qui s’isoleront au prétexte d’un nationalisme » différent » ou » politiquement correct » ne rendent pas service à la cause… « . L’Associu estime que les divisions feraient la part belle, une nouvelle fois à l’Etat et aux partis traditionnels. Quant au débat sur la clandestinité, L’Associu estime qu’il doit avoir lieu mais elle rappelle avec réalisme qu’il ne suffit pas de condamner de manière formelle pour que les choses n’existent plus. » Quand bien même les structures existantes se dissoudraient, rien n’empêcheraient que d’autres se créent… » (Corse Matin).Dans la nuit du 16 au 17 septembre 1999 : Attentat contre le rectorat d’Ajaccio.
Dans la nuit du 17 au 18 septembre 1999 : Une série d’attentats à l’explosif a secoué la Corse, sans faire de blessés. Ces actions ont frappé simultanément cinq bâtiments abritant des services de l’Equipement dans cinq villes différentes (Corte, Calvi, Ajaccio, Porto-Vecchio et Sartène). Ces actions n’ont pas été revendiquées. Au cours de la même nuit, une famille d’agriculteurs d’origine bretonne a été victime d’une opération commando à Porto-Vecchio : un hangar a explosé.
Le 20 septembre 1999 : Le FLNC-Canal historique a revendiqué quatre attentats commis en Corse, notamment celui contre la famille bretonne. Par ailleurs, un engin explosif de vingt kilos, dont le système de mise à feu n’a pas fonctionné, a été découvert par des enfants dans la cour d’un immeuble de la direction départementale de l’Equipement à Bastia.
Dans la nuit du 21 au 22 septembre 1999 : Six avions, deux de tourisme et quatre planeurs, ont été mis hors d’usage dans l’explosion d’un hangar sur le petit aérodrome de Ghisonaccia.
Le 22 septembre 1999 : Le collectif antiraciste corse « Ava Basta » a condamné l’attentat perpétré contre les agriculteurs bretons.
Dans la nuit du 26 au 27 septembre 1999 : Deux attentats ont été commis contre des bâtiments de la gendarmerie et d’EDF à Propriano, en Corse-du-Sud. Deux véhicules rangés dans le garage attenant à la gendarmerie ont été endommagés Une tentative d’attentat a également été découverte devant le bâtiment des douanes.
Le 28 septembre 1999 : Deux nationalistes corses ont été mis en examen pour le meurtre d’un militant de l’Accolta naziunale corsa (ANC), tué de onze balles dans le dos à Lucciana, en août 1998. Stéphane Braggia et Christophe Pieri sont en détention provisoire pour association de malfaiteurs depuis le 4 octobre 1998.
Le 28 septembre – 1er octobre : la commission d’enquête du Sénat se déplace à Ajaccio en formation plénière pour compléter ses investigations.
Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 1999 : Cinq attentats ont été commis en Corse-du-Sud : contre la Caisse d’Epargne de Porto-Vecchio, une agence EDF d’Ajaccio, la trésorerie de cette ville ainsi qu’un bureau de poste à Porticcio. Une action commando a été également menée dans une résidence secondaire appartenant à un continental, près de Bonifacio. Ces attentats n’ont été ni signés ni revendiqués. Attentats par explosif perpétrés le 30 septembre 1999 à l’encontre de l’agence EDF-GDF à Ajaccio (n° 99-274 390210), à l’encontre du Trésor public d’Ajaccio (n° 992-74300319) et contre la Caisse d’épargne de Porto-Vecchio (99274390418).
le Jeudi 30 septembre 1999, 13h38 : Incidents à Ajaccio à l’arrivée de de Courson. Des heurts entre syndicalistes et forces de l’ordre ont marqué jeudi matin l’arrivée à Ajaccio (Corse du Sud) du député UDF Charles de Courson, rapporteur de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, ont rapporté des témoins. Ce dernier doit mener sur l’île une mission de contrôle à la Mutuelle sociale agricole (MSA). Des manifestants, à l’appel des syndicats CGT, FO et STC, ont voulu empêcher le député UDF de pénétrer dans les locaux de la MSA, en bloquant l’entrée du bâtiment dès 8h00 du matin. A l’arrivée du parlementaire, à 11h45, des gendarmes mobiles et des agents de la police urbaine ont délogé les manifestants, dont une cinquantaine de femmes qui faisaient un sit-in. Après une brève bousculade, le député de la Marne a pu rencontrer le directeur de la MSA. Charles de Courson doit examiner le budget annexe des prestations sociales agricoles en Corse. Il avait rédigé en juin 1998 un rapport sur le fonctionnement de la MSA dans l’île, rapport jugé méprisant et sévère par les syndicats. Dominique Lanfranchi, porte-parole de l’intersyndicale, a déclaré que le personnel de la MSA avait besoin « de travailler dans la sérénité ». De son côté, la FDSEA de Haute-Corse a annoncé, en signe de protestation, qu’elle ne participerait pas aux élections de la MSA en Corse. « En l’état actuel des choses – tutelle parisienne, menaces de saisie d’agriculteurs », la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles dit refuser de « cautionner les démarches d’une mutuelle qui n’en est plus une ».
OCTOBRE 1999
Dans la nuit du 1er au 2 octobre 1999 : Deux attentats ont détruit un hangar et un bâtiment de l’office d’équipement hydraulique, dans la plaine orientale de la Corse. Il n’y a pas eu de blessés mais une cinquantaine de brebis ont péri dans l’explosion du hangar appartenant à un berger éprouvant de la sympathie pour les idées nationalistes. Ces deux actions n’ont pas été revendiquées.
du 5 au 7 octobre 1999 : Une quinzaine de personnes ont été interpellées en Corse et en région parisienne, dans le cadre d’une enquête sur un réseau de trafiquants d’armes. Le 6 octobre 1999 : le directeur central adjoint de la police judiciaire apporte à la commission d’enquête du Sénat des révélations sur les circonstances de la fuite de l’assassin présumé du préfet Erignac.
Le 6 octobre 1999 : Ange Mancini, 55 ans, nommé préfet en Conseil des ministres, prend les fonctions de préfet adjoint pour la sécurité en Corse.
Dans la nuit du 6 au 7 octobre 1999 : Une dizaine d’hommes armés et cagoulés, appartenant au FLNC-Canal historique, a tenu une conférence de presse clandestine dans une maison isolée dans le maquis, près d’Ajaccio. Répondant négativement à Lionel Jospin, ils ont répété qu’il n’était pas question d’abandonner l’action violente avant toute discussion sur le statut de la Corse. En outre, ils ont revendiqué deux attentats. Le 7 octobre 1999 : Visite en Corse de la ministre de l’Intérieur, Elisabeth Guigou.
Le 7 Octobre 1999 :La perception de Vescovato (Haute-Corse) a été détruite, peu avant 21h30, par l’explosion de deux charges, à deux minutes d’intervalle. Le bâtiment est inutilisable.Dans la nuit du 7 au 8 octobre 1999 : Vers minuit, un attentat a provoqué des dégâts importants dans un bâtiment de l’Office nationale des forêts, à Corte.
Le 8 octobre 1999 : Apparition d’une nouvelle organisation clandestine, le Front patriote corse, qui revendique six attentats et trois tentatives d’attentats en Corse. Un groupe clandestin inconnu à ce jour, le « Fronte Patriotu Corsu » a revendiqué six attentats et trois tentatives d’attentats commis dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre. Par ailleurs, deux nationalistes ont été mis en examen et écroués, dans la soirée. Ils ont reconnu avoir participé à l’attaque d’un lycée niçois, en 1994, au cours d’une épreuve de l’agrégation. Cette action avait été revendiquée par le FLNC Canal historique.
Le 9 octobre 1999 : Le Premier ministre Lionel Jospin a appelé de nouveau les élus nationalistes corses à condamner la violence « en préalable » à toute discussion sur les institutions de l’île. Ce que se sont refusés jusqu’à présent à faire les élu de Corsica Nazione à l’assemblée territoriale corse.Le 13 octobre 1999 : Corsica Nazione rejette l’appel du premier ministre à condamner la violence
Le 21 Octobre 1999 : A Manca Naziunale communique : CCM : conférence de presse. Quelques éléments clarificateurs. La question de l’avenir de la CCM fait l’objet d’un débat qui intéresse l’ensemble des Corses. Il est vrai que c’est encore une fois dans l’urgence que se traite un problème aisément prévisible. Pour l’ensemble des groupes politiques qui siègent à l’Assemblée de Corse en passant par l’actuel gouvernement et sa majorité plurielle, l’opposition parlementaire et enfin les mouvements politiques non représentés au sein des institutions locales, tous savaient que l’adhésion aux principes de Maastricht passerait par des privatisations et donc un démantèlement du service public socialement utile. Personne ne peut donc se retrancher derrière une prétendue ignorance. Est-il encore nécessaire de rappeler que le dogme libéral signifie encore plus de concurrence et toujours plus de déréglementation. Avec en corollaire de désastreuses conséquences sociales. Lors du référendum portant sur la ratification du traité de MAASTRICHT, le vote exprimé en Corse a été majoritairement pour le NON, preuve que les Corses exprimaient leurs doutes et leurs craintes. Les majorités régionales et départementales sont passées outre, accompagnées dans la manoeuvre par une partie de leurs oppositions. Paradoxe entre Partis et opinion: l’avis de notre pays n’est pas pris en compte. Il faudra donc que les responsabilités soient logiquement partagées. Nous voyons désormais une large partie de la classe politique insulaire être dans l’obligation de clarifier ses positions car dans les faits et ce malgré le flou entretenu jusqu’alors, les options libérales et leurs variantes extrémistes l’emportent. Les Corses vont donc pouvoir se faire une idée plus nette et le débat politique y gagne déjà en clarté. Le service public des transports en danger. Aujourd’hui le secteur aérien et demain les secteurs maritimes et ferroviaires, tous sont d’ors et déjà menacés. Menacés car il faut d’emblée tordre le cou à une idée hélas trop souvent propagée. Les privatisations déjà effectuées en France et plus largement en Europe n’ont en rien amélioré la qualité des services proposés. La course à la rentabilité et aux profits, ne fait pas arriver les trains plus à l’heure, pas plus que les avions. Elle ne se traduit pas pour les personnels par des améliorations, voir le sort réservé aux équipages de nombreuses compagnies de transports maritimes. Elle ne se traduit pas non plus, contrairement aux mensonges assénés, par des créations d’emplois stables et convenablement rémunérés. Pour les usagers, cette course effrénée aux profits, occasionne des effets contradictoires. Dans un premier temps et afin d’appâter la clientèle on opère quelques baisses de tarifs et dès que les monopoles privés s’instaurent (car la concurrence ne fait pas disparaître les monopoles) les prix sont alors corrigés à la hausse. S’il fallait étayer ces propos par un exemple récent, nous prendrions la triste affaire des trains Britanniques ou pour de sordides raisons d’intérêts ont été négligé des règles de sécurité. Les privatisations sont aussi des cadeaux somptueux faits aux investisseurs privés. L’argent public investi depuis des années afin de construire et d’entretenir les compagnies n’est jamais récupéré car les secteurs passés au privé ont toujours été systématiquement sous évalués. La concurrence enfin provoque de la casse au sein même des adeptes du tout libéral. Le récent exemple de la Kyrn-Air devrait en inciter plus d’un à la prudence, à moins de considérer la disparition de quarante emplois comme un phénomène « naturel »… Le chômage n’est pas toujours fait pour les autres. En outre, au nom d’une logique de rentabilité à tous prix, les consortiums peuvent sans avoir à rendre de compte, purement et simplement en arriver à se désengager de lignes, jugées de leur seul avis quantité négligeable. Maintenir le service public socialement utile. Entre le gaspillage et la gabegie de la bureaucratie claniste et le tout libéral, il ne faut pas choisir. Une autre voie est possible; celle d’un développement durable au service de l’homme. Pour notre pays cette perpective peut se dessiner à une condition expresse: celle d’une maîtrise par l’ensemble des Corses de leur avenir. Concrètement cela implique une volonté politique et des moyens afférents. Un bras de fer s’engage donc entre ceux qui veulent sacrifier l’avenir de la Corse à des intérêts privés, au seul bénéfice d’une minorité, et celles et ceux, la majorité des femmes et des hommes de notre pays, qui exigent des conditions de vie et de travail dignes de ce nom. Un appel à la mobilisation. Il est tout à fait possible de faire reculer l’État français, l’actuel gouvernement et les instances Européennes. U Muvimentu di a Manca Naziunale lance un appel aux personnels des compagnies aériennes, maritimes et ferroviaires, aux syndicats et aux usagers, afin de créer les conditions d’une mobilisation d’ampleur pour exiger tous ensemble, le droit pour de maintenir et d’améliorer un vrai service public.
Le 27 octobre 1999 : Le FLNC Canal historique a revendiqué six attentats à l’explosifs commis depuis début octobre. Il s’agit des attentats commis contre les perceptions de Sartène, Corte et Vescovato, les bureaux de l’Office national des forêts à Corte, le domicile d’un inspecteur des impôts à la sortie de Bastia et un garage de la police dans la zone industrielle de Bastia.
Dans la nuit du 27 au 28 octobre 1999 : Un attentat a été commis contre l’hôtel des impôts du XIIe arrondissement de Paris. Deux enfants ont été légèrement blessés et trois passants projetés au sol par le souffle de l’explosion. La police pense à la piste corse.
Le 28 Octobre 1999 : Sartè Le STC communique avec prière d’insérer : » Côté négociations, aucune avancée. Toujours le même refus de dialogue de la part de la direction régionale. Côté bâton : la direction régionale innove. » Une première en Corse : le chef d’établissement du bureau de Sartène, en grève avec l’ensemble de ses agents, a reçu un avertissement plus ou moins voilé d’un représentant des pouvoirs publics : » s’il continuait son action, il pourrait se voir traduit devant un conseil de discipline, avec une mutation d’office sur le continent, comme sanction ». Après plusieurs tentatives infructueuses (pressions, coups de téléphone, désinformation), la direction régionale a, semble-t-il, passé la vitesse supérieure. Elle cherche l’incident pour justifier son immobilisme. » Pour le STC, ces méthodes d’un autre âge doivent être purement et simplement, bannies des rapports sociaux ; c’est une atteinte à la liberté d’expression et au droit fondamental de grève. » Les représentants du STC ont fait savoir au directeur régional que notre organisation syndicale s’opposerait, par tous les moyens, à de telles pratiques. » Monsieur le directeur serait plus inspiré de s’asseoir à la table des négociations « .
FIN Octobre 1999 : Cors’Ecunumia demande au gouvernement de » faire cesser la chasse aux sorcières » On nous communique : Afin que l’espoir des coeurs ne soit déçu et ne pérennise toute forme de violence Cors’Ecunumia propose à l’État de laisser l’initiative à la Corse pour réinventer la Corse du XXIe siècle, hors clivages et oppositions d’un autre âge et surtout bouter hors Corse les directives technocratiques inadaptables à notre région. Ce n’est pas en pratiquant l’injustice administrative, fiscale ou sociale et en jetant la Corse en pâture aux médias nationaux, qui s’en font les gorges chaudes, et tombent dans l’affabulation malsaine, que les problèmes posés seront réglés. La Corse ne doit pas servir l’enjeu de l’audimat présidentiel ou gouvernemental…. elle mérite mieux que ces combinaisons d’arrières cours… ! Cors’Ecunumia demande au gouvernement de faire cesser cette chasse aux sorcières, cette pratique du n’importe quoi qui est asséné au quotidien sur ceux qui travaillent dans de grandes difficultés, depuis des années, principalement dues aux carences de l’Etat, avant que le ras le bol général ne prenne le dessus, la rupture se dessine et jouer continuellement au père fouettard risque d’ancrer un sentiment de rejet préjudiciable à la paix et au développement. Cors’Ecunumia réclame aux élus régionaux la prise de conscience qu’ils sont baladés et menés en bateau. Le soit disant recadrage du plan Etat-région traîne en longueur car le gouvernement n’a pas la réelle volonté d’honorer son obligation d’aider la Corse, seule sa vision du développement et de l’aménagement de la Corse l’intéresse, que cela passe par la mise à genoux de l’économie actuelle pour mettre en place son choix à savoir le schéma envisagé depuis l’ère du préfet Bonnet, tous les faits et actes abondent dans ce sens il ne faut plus se masquer les yeux, c’est une évidence. Vouloir croire en la parole de personnes qui se sont discréditées dans toutes les discussions CEE, État-région et autres est suicidaire et considérer la population Corse comme « les moutons de panurge ». Au lieu de jouer au chat et à la souris, ne serait-il pas sain qu’une bonne fois l’ensemble du dossier Corse soit ouvert sans a priori, examiné globalement et non plus en saucissonnant le dossier dans des commissions où de véritables acteurs socio-économiques locaux ne sont ni consultés ni écoutés. Cors’Ecunumia exige qu’il soit mis fin à la pratique de coup de pied en touche systématique afin de renvoyer l’examen des vrais problèmes aux calendes grecques, car pendant que les querelles continuent de scléroser toutes initiatives, le temps passe et les socioprofessionnels sont dans la nasse où ils ont le choix entre disparaître avec son corollaire sur l’emploi ou se mettre en infraction avec le fisc et le social. Là aussi lors des renouvellements des différentes instances paritaires, Cors’Ecunumia se range derrière ceux qui ont le courage de contester les pratiques archaïques comme lors des futures élections aux chambres de métiers en demandant à ceux qui se reconnaissent dans cette démarche de se prononcer clairement pour le changement. Soyons des adultes responsables et ayons le courage de dire non quand cela s’impose au lieu de jouer aux marchands de tapis sous les lambris ministériels ou préfectoraux, nous souffrons tous du mal qui nous est fait et nous ne méritons pas d’être « des laissés pour compte ».
NOVEMBRE 1999
Le 4 novembre 1999 : Le FLNC a revendiqué l’attentat commis à Paris le 28 octobre dernier. Dans un communiqué, le mouvement clandestin explique que, « par cette action », il démontre sa capacité à agir au cœur même de la capitale malgré les mesures de sécurité renforcées « le jour de la venue du chef de l’Etat iranien ».
Le 4 Novembre 1999 : Le 4 novembre 1999 : Huit organisations nationalistes (ANC, A Chjama per l’indipendenza, Associu per a suvranità, Corsica Via, Corsica Nazione, A Cuncolta indipendentista, u Partitu per l’indipendenza, I Verdi corsi) se regroupent sous la bannière Unità . Huit organisations nationalistes corses ont présenté à Ajaccio un projet en quinze points dans lequel elles réclament la souveraineté nationale et « l’amnistie de tous les patriotes corses incarcérés, recherchés et poursuivis ». Les organisations rejettent « tout préalable au dialogue », opposant une fin de non recevoir à Lionel Jospin qui a fait du renoncement à l’action violente le préalable à une évolution du statut de l’île.
Dans la nuit du 11 au 12 novembre1999 : A Saint-Florent (Haute-Corse), trois continentaux ont été ligotés dans une résidence de bungalows par un commando d’une dizaine d’hommes se réclamant du FLNC-Canal historique. Trois autres attentats, ni signés ni revendiqués, ont touché des résidences secondaires en Corse-du-Sud (Porto-Vecchio, Coggia, Olmeto).
Le 14 novembre 1999 : Le ministre de la Fonction publique, Emile Zuccarelli, ancien maire de Bastia, s’est dit « atterré » par les derniers attentats en Corse. Il les a qualifiés de « racistes et fascistes ». Le ministre a estimé qu’ils devraient être « condamnés comme tels par tous les élus de Corse, sans faux-fuyants ni tergiversations ».
Le 17 novembre 1999 : Deux commissions d’enquête parlementaires dénoncent les « multiples dysfonctionnements » qui affectent, en Corse, les services de sécurité de l’Etat. En cause, notamment, des rivalités policières qui auraient favoriser la fuite du meurtrier présumé du préfet Erignac. Les juges sont aussi pointées du doigt.
Le 18 Novembre 1999 : Le STI communique :
Bastia, le 18 novembre 1999.
Prière d’insérer : Le S.T.I communique : U Sindicatu di i Travagliadori di l’Insignamentu (S.T.I) appelle l’ensemble de ces sympathisants et adhérents a confirmer la démarche de mise en demeure publique et de rapport de force démocratique, en boycottant la messe républicaine du 20 novembre. Fidèles aux principes des lumières et à l’esprit de Paoli nous savons les raisons de la violence et travaillons sur le terrain à les résorber. Comment peut-on encore, sans se mentir à soi même, succomber à la tentation obscurantiste d’une énième incantation magique contre la violence, lorsque le désert propice à celle-ci ne cesse de se développer ?
Le néant économique, l’accroissement des inégalités sociales, la perte de repères culturels et l’absence d’institutions démocratiques ne sont-ils pas avant tout le résultat d’un choix délibéré d’exclure les Corses non intégrés du partage des richesses qui gisent sous leurs pieds ?
Ce monopole de la violence légale exercée par l’Etat, aux seuls fins de reproduire la demande de sécurité et de légalité, en entretenant les maux nécessaires à sa légitimité, passe aussi par la résistance de ceux qui ont encore de la dignité.
Le 22 novembre 1999 : Ouverture devant la Cour d’assises spéciale de Paris du procès de deux nationalistes, Charles Santoni et Jean-Luc Orsoni, accusés de la mort d’un policier du Raid, le 16 avril 1996.
Le 22 Novembre 1999 : Le FLNC-Canal historique a revendiqué trois attentats contre des bâtiments publics (le Trésor public à Vico, la recette des douanes à Porto-Vecchio, l’Equipement à Corte) et plusieurs actions contre des personnes ou intérêts privés, notamment l’attaque de trois résidents ligotés à Saint-Florent dans la nuit du 11 au 12 novembre.
Le 25 novembre 1999 : Deux bombes ont explosé à quelques minutes d’intervalle, à midi, à Ajaccio, blessant sept personnes. Les explosions ont partiellement détruit les bâtiments de l’Urssaf et de la DDE. 25 minutes plus tôt, deux appels anonymes avaient annoncé ces attentats, fournissant une liste de cibles. Il s’agit des attentats les plus graves depuis l’assassinat du préfet Erignac, le 6 février 1998.
Le 25 Novembre 1999 : Charles Santoni a été condamné à 28 ans de réclusion criminelle par la Cour d’assises spéciale de Paris. Les juges l’ont reconnu coupable du meurtre du policier du Raid et de tentative de meurtre contre deux autres policiers, le 16 avril 1996, à Ajaccio.
Le 26 novembre 1999 : Dans la matinée, des agents de la fonction publique ont manifesté à Ajaccio et à Bastia pour « rejeter la violence terroriste ». Des fausses alertes à la bombe ont entretenu la psychose. Sur le plan politique, le conseil général de la Corse du Sud a tenu une session extraordinaire contre la violence. Une démarche semblable a eu lieu, dans l’après-midi dans le cadre de l’assemblée territoriale. Les autorités ont annoncé le rétablissement, le 29 novembre, du plan Vigipirate.
Le 26 Novembre 1999 : Après huit ans d’études et de débats, l’Italie, la France et Monaco viennent de créer le premier sanctuaire baleinier de l’hémisphère nord. Il couvre une superficie de près de 84 000 km² en Méditerranée, comprise entre Hyères (France), Grosseto (Italie), Capo Ferro et Capo Falcone (Sardaigne).
Le 27 novembre 1999 : Silencieusement, 2 000 personnes, dont plusieurs officiels, ont manifesté à Ajaccio pour protester contre la violence dans l’île.
Dans la nuit du 27 au 28 novembre 1999 : Une charge de vingt litres d’un mélange de nitrate et de fuel – l’explosif utilisé il y a deux jours, dans les deux attentats d’Ajaccio – a été découverte sur le bord d’une fenêtre de la mairie de Grosseto-Prugna (Corse-du-Sud). Ce bourg, à une vingtaine de kilomètres d’Ajaccio, a pour maire José Santoni. Selon les démineurs, la charge n’a pax explosé à cause d’un dysfonctionnement du système de mise à feu.
Le 29 novembre 1999 : Réactivation du plan Vigipirate en Corse.
Le 30 novembre 1999 : Lionel Jospin est désormais prêt à dialoguer sans préalable avec les indépendantistes corses. Il l’a déclaré à l’Assemblée nationale en invitant l’ensemble des élus de l’Assemblée de Corse à venir le rencontrer à Matignon.
Le 30 Novembre 1999 : Un groupe nationaliste corse jusqu’alors inconnu, Clandestinu, a revendiqué, dans la soirée, les attentats commis le 25 novembre à Ajaccio. Ce groupe, « issu de la lutte de libération nationale », déclare avoir « décidé d’occuper le terrain militaire pour forcer l’Etat français à engager le règlement politique de la question corse ». Et d’ajouter : « Si un signe d’ouverture n’est pas donné rapidement, nous serons dans l’obligation de porter nos coups sur le sol français ».
DECEMBRE 1999
Dans la nuit du 30 novembre 1999 au 1er décembre 1999 : L’Office corse de l’environnement a été mitraillé. Six balles de gros calibre tirées d’une voiture.
Le 1er décembre 1999 : Les élus nationalistes corses ont accepté l’invitation lancée la veille par Lionel Jospin. Ils rencontreront le Premier ministre à Matignon.
Le 2 décembre 1999 : Les élus corses seront reçus à Matignon le 13 décembre.
Le 2 décembre 1999 : L’enseignant nationaliste Jean Castela a été mis en examen, à Paris, pour complicité d’assassinat dans le cadre de l’enquête sur le meurtre du préfet Erignac. Déjà mis en examen et écroué dans d’autres dossiers, Jean Castela est soupçonné d’avoir été l’inspirateur de l’assassinat du préfet et d’avoir participé à l’élaboration et la diffusion du communiqué de revendication. (Jean Castela est mis en examen pour « complicité d’assassinat ». Il sera remis en liberté en décembre 2000, mais restera écroué dans d’autres dossier)
Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1999 : Un restaurant marocain a été totalement détruit à Porto-Vecchio. Une autre charge de forte puissance, dont le système de mise à feu n’a pas fonctionné, a été découverte devant la devanture d’une boucherie marocaine.
Le 6 décembre 1999 : Une déflagration provoquée par un explosif de faible puissance a provoqué des dégâts très légers au premier étage d’un lycée de Bastia.
Le 10 décembre 1999 : La Corse est coupée du continent : après les aéroports, les ports se sont à leur tour fermés à tout trafic, par solidarité avec les salariés de la compagnie aérienne CMM. Cette compagnie est en grève depuis plusieurs jours pour défendre le monopole dont elle dispose dans le ciel de l’île de Beauté.
Dans la nuit du 12 au 13 décembre 1999 : Cinq attentats ont été perpétrés en Corse, visant principalement des bâtiments publics. Deux personnes ont été interpellées en flagrant délit : l’une tirait contre la façade du tribunal d’instance de Corte ; l’autre venait de déposer une bombe devant la perception de Porto-Vecchio.
Le 13 décembre 1999 : Lionel Jospin s’est déclaré « plutôt confiant », dans la soirée, à l’issue d’une rencontre de quatre heures à Matignon avec 28 élus corses. A l’issue de cette réunion, les deux représentants nationalistes de Corsica Nazione, Jean-Guy Talamoni et Paul Quastana, ont appelé « solennellement » les Corses à « s’engager dans la nouvelle « démarche ». Si le Premier ministre a reconnu que l’Etat a « sans doute des responsabilités » dans les insatisfactions du peuple corse, « le gouvernement condamnera et combattra la violence toujours et en toutes circonstances », a-t-il ajouté. Dès la matinée, le FLNC-Canal historique prenait « acte de la volonté affirmée de dialogue du Premier ministre de la France, qui marque un changement radical d’attitude ». Ce mouvement se déclarait « en mesure de prendre une initiative historique » en cas de « processus de règlement politique global ».
Le 17 décembre 1999 : L’abrogation de l’arrêté Miot – il permettait l’exonération des droits de succession en Corse – devrait être suspendue pendant un an, dans l’attente d’une réforme plus globale de la fiscalité dans l’île. La décision de principe a été prise par Lionel Jospin, mais le dispositif concret n’est pas encore arrêté.