SPERONE 1994 – Il fait nuit à Sperone lorsque ce dimanche 27 mars les militants du FLNC se trouvent nez-à-nez avec des inconnus en cagoule et combinaison noire. Bref instant de confusion vite dissipé. Le Raid ouvre le feu. Il se livre à d’inadmissibles brutalités. Un militant, ceinturé, ligoté, menotté mains derrière le dos, a été roué de coups. Lorsqu’il a déclaré qu’il avait une prothèse à la jambe, les coups ont redoublé et un agent du Raid lui a sauté dessus.
Mêmes brutalités sur d’autres militants. Les chiens ont été lancés à trois reprises sur l’un d’eux alors qu’il était solidement maintenu à terre et hors d’état de présenter le moindre danger envers les auteurs de brutalités gratuites. Michel Henry a été cruellement mordu à l’épaule.
Dès les premiers instants les militants revendiquent leur appartenance au FLNC et déclarent qu’ils n’ont plus rien à déclarer.
Et pendant des heures de garde à vue, la même litanie, sans cesse répétée : « Je suis un militant du Front, je n’ai rien d’autre à déclarer ». Elle se poursuivra à Paris devant Mme Laurence Le Vert promue juge d’instruction à la 14e section chargée des affaires de terrorisme. Entendus les uns après les autres, les treize militants refuseront de signer quoi que ce soit laissant ce soin à leurs avocats.
Il est 21 heures 20, ce jeudi 31 mars lorsque Michel Henry fait observer que sa garde à vue expire dans cinq minutes. Dernier à comparaître, il n’a pas encore été présenté à un magistrat. Or la juridiction est formelle : à l’issue de la garde à vue quiconque n’a pas été présenté à un magistrat doit être remis en liberté. Les cinq minutes écoulées, Michel Henry se trouve donc en état de séquestration arbitraire. Les avocats déposent des conclusions écrites, les font enregistrer par le greffier. L’incident est révélateur de la détermination des militants et de leurs défenseurs de ne rien laisser passer.
Au mois de juin qui suivit l’arrestation, Michel HENRY et Baptiste Antoine CANONICI faisaient valoir les arguments sur la non-conservation des scellés dans des conditions permettant de les attribuer de manière certaine, sur le fait que seuls ceux décrits comme trouvés en leur possession leur avaient été présentés, et leur étaient opposables, et sur la non-opposabilité des examens techniques pour violation des articles 54 et 56 du Code de Procédure Pénale, et ils demandaient l’annulation des cotes relatives à ces manques.
Les libérations de tous les membres du Commando SPERONE 1994 se sont passés un an après les interpellations
Michele Henry est décédé le 29 mars 1995 des suites d’un cancer ORL décelé peu après son incarcération mais jamais soigné en détention préventive. Son mal de « dent » était soigné avec des «Dolipranes» par l’administration pénitentiaire qui n’avait cure des souffrances de Michele Henry, parce qu’il était un Résistant Corse, Patriote de la Lutte de Libération Nationale.
« durant son incarcération, et malgré l’accroissement de ses douleurs, et ses demandes réitérées, le retard de soins adéquats a été constaté… «
Furiani 1995 : une minute de silence avant le coup d’envoi de la rencontre de division 1 Bastia-Nancy, à la mémoire de Michel Henry, militant du FLNC décédé des suites d’une maladie.
Quelques années plus tard, le cas de Michel Henry est repris pour défendre les prisonniers politiques dont l’état de santé est précaire, mais la justice n’écoute pas plus.
(article unità naziunale)