#Corse AG du PNC, « interview de @Jc_Angelini sur La Corse, Votre Hebdo »

Votre Assemblée Générale se tiendra à la mi-juin. Pourquoi avoir choisi ce moment de l’année ?

L’Assemblée Générale est un moment privilégié pour se retrouver, établir les bilans statutaires et surtout, pour se projeter.Chaque année, il s’agit d’une séquence particulièrement forte pour le PNC, qui organise une tournée dans l’île toute entière. Ces dernières semaines, nous sommes allés à la rencontre de centaines de militants et de sympathisants. Nous prenons ainsi le pouls des territoires et approfondissons notre ligne politique. Pourquoi à la mi-juin ? Parce qu’il nous fallait prendre le temps de cette tournée régionale, que nous avons dû aussi harmoniser d’autres calendriers, liés notamment aux travaux de l’Assemblée de Corse. Et surtout, parce que la proximité des élections territoriales, et les enjeux qu’elles recèlent, doivent donner lieu à un large débat. Ce rendez-vous du 14 juin, à 14h, à l’Université de Corse (amphi Landry), est donc d’une importance cruciale. Chaque militant, et au-delà chaque Corse soucieux du devenir de notre pays, est invité à y participer.

Dans quel contexte se déroule cette AG ? Quelles sont ses particularités ?

Celui d’une volonté, traduite par de nombreuses délibérations de l’Assemblée de Corse, ainsi que par les demandes de la société civile, de donner à notre île une reconnaissance constitutionnelle, et des outils performants pour bâtir son économie. En même temps, celui d’un blocage totalement irrationnel de l’Etat, dans un monde où des millions de personnes connaissent des statuts de large autonomie. La situation est en train d’évoluer. D’une part, l’Assemblée de Corse vient d’ajouter la dernière revendication à négocier avec le gouvernement, celle de l’amnistie ; d’autre part nous allons bientôt affronter un scrutin capital dans le rapport de forces avec Paris. Femu a Corsica doit s’y préparer avec sérénité, détermination et une grande intelligence.

Vous intégrez une dimension jeunesse dans vos travaux. -PNC Ghjuventu – Pourquoi? Ce n’était pas le cas auparavant.

PNC Ghjuventù compte déjà quelques années d’existence bien remplie. Plus globalement, il s’agit du devoir de toute organisation politique de créer les conditions d’une meilleure implication pour ses jeunes militants. D’un côté, ces derniers conservent un lien très fort avec leurs aînés, puisqu’ils ne sont évidemment pas exclus des structures générales du parti. D’un autre côté, cela leur permet de développer des réflexions et des actions de façon autonome, sans risquer d’être trop timides ou révérencieux, face à des personnes ayant 20, 30 ou 40 années de militantisme derrière elles.

Entre les municipales et les départementales, quel est votre bilan avant les territoriales ?

Depuis sa création en 2010, Femu a Corsica n’a cessé de progresser à chaque nouveau scrutin. Signe de l’ancrage sur le terrain de nos différentes composantes, mais plus encore, de l’énorme attente du peuple corse. Toutefois, notre bilan n’est pas qu’électoral. Nous avons déployé une action très dense durant cette mandature à l’Assemblée de Corse. Le poids de notre groupe dans l’hémicycle est indéniable. Nous avons très souvent façonné les débats, en imposant notre rythme. Il y a bien sûr la réforme constitutionnelle qui reprend tous les fondamentaux du nationalisme. Même si le bras de fer reste engagé avec Paris, sur le plan strictement insulaire, les évolutions concernant l’officialisation de la langue, le statut de résident, la question fiscale, l’inscription de la Corse dans la Constitution, la collectivité unique, sont des avancées auxquelles notre groupe a contribué, de façon décisive. Les élus issus du PNC ont été naturellement très productifs, aux côtés de leurs partenaires. Notre groupe s’est impliqué dans tous les débats, comme une vraie force de propositions. Le bilan est incontestablement positif. Il conforte la place de Femu a Corsica au centre du jeu politique à l’Assemblée.

La dimension européenne sera présente dans les débats. Comment l’envisagez-vous ?

Le PNC est un parti profondément européen. Ce n’est pas un hasard si nous entretenons des rapports très soutenus avec des formations comme le Scottish National Party en Ecosse, ou ERC en Catalogne, qui sont désormais au pouvoir dans des régions d’Europe particulièrement puissantes, et qui viennent encore d’être confortées lors des derniers scrutins. François Alfonsi, membre de notre Exécutif et ancien eurodéputé, préside l’Alliance Libre Européenne qui rassemble 40 partis nationalistes européens. On parle là de millions de citoyens, qui aspirent tout comme nous à l’autodétermination de leur peuple. Le PNC met ses réseaux internationaux au service de la démarche Femu a Corsica. Et demain je l’espère, au service d’un Exécutif territorial qui inclura des nationalistes. Le regard des institutions européennes sur une Ecosse dirigée aujourd’hui par des nationalistes a complètement changé. Demain, il en sera de même pour la Corse, et tout ceci bouleversera nos rapports avec Paris. Alors oui, la dimension européenne est au cœur de notre projet politique. Elle l’est au plan du développement durable, des transports, de la coopération transfrontalière, des échanges économiques ou culturels. Elle l’est aussi sur un plan purement politique. C’est une autre façon de faire sauter le verrou jacobin.

Dans le cadre européen, être un petit territoire n’est pas un désavantage ; les petits États-membres sont plutôt en meilleure santé que les grands. Dès lors, l’affirmation toujours plus forte de nos droits nationaux, de notre capacité à décider de notre destin politique et de notre mode de développement n’est en en rien passéiste ou égoïste. Au contraire, elle peut être porteuse de solidarités nouvelles, entre des peuples qui auront davantage de choses à partager.

AssembleeGeneralePNC2015

Les forces alternatives sont désormais incontournables, en Espagne et en Catalogne. Qu’avez-vous à dire sur le sujet ? N’est-ce pas un espoir pour ceux qui refusent les clivages traditionnels droite-gauche ?

Le système politique espagnol a connu un incroyable chamboulement, mais le sentiment est mitigé. On ne peut qu’avoir de la sympathie pour des organisations qui placent au cœur de leur discours la lutte contre la corruption, la participation citoyenne, et la défense des laissés-pour-compte d’un modèle économique suicidaire. En revanche, je suis déçu du fait que Podemos soit incapable de se prononcer clairement sur la question de la réforme du modèle territorial, et qu’il ne soutienne pas le droit à l’autodétermination de nations telles que la Catalogne. De ce fait, on comprend très bien que les partis nationalistes aient souvent réalisé d’excellents résultats aux récentes élections locales et régionales, ce qui démontre que leur projet politique n’a guère perdu en intérêt. Par ailleurs, le bond des nationalistes, et particulièrement des représentants de l’ALE, est considérable. Il est passé sous silence dans la grande presse parisienne, mais il faut quand même souligner la progression d’ERC qui double en nombre de voix entre les scrutins de 2011 et 2015. L’autre parti nationaliste catalan (centriste) CiU est conforté comme le premier parti de Catalogne. Et une autre force indépendantiste (CUP) a également progressé. Au total, le nationalisme catalan est passé de 40% à près de 46% en quatre ans. En Pays Basque, Aralar, Navarre, Galice et dans le Pays Valencien également les nationalistes progressent et démontrent que l’avenir démocratique de l’Europe ne pourra se construire sans les nationalistes.

Quel sera le message fort de cette AG ? Sera-t-elle le point de départ d’une stratégie spécifique ?

Le message fort ? Soyons collectivement à la hauteur et tournons le dos au nombrilisme. Adressons-nous à nos alliés de Femu a Corsica, à nos frères nationalistes, et à tous les Corses qui veulent un destin différent pour leur pays. L’actuelle courbe du chômage n’est qu’un nouveau révélateur, indiscutable, d’un système politique et économique en faillite. Ne cédons pas à la tentation des vieilles recettes : on ne relèvera pas la Corse en opérant des centaines d’embauches de complaisance et en bétonnant nos côtes.

Les enjeux sont gigantesques, et le tout premier dans le calendrier, après notre AG du 14 juin, est d’ériger Femu a Corsica en force motrice du changement. Aujourd’hui, nous sommes face à trois défis essentiels. Bâtir un programme politique à la fois ferme sur nos fondamentaux, très réaliste et ambitieux, en direction de tous les Corses. Définir une stratégie commune en vue du second et du troisième tour, c’est-à-dire former une coalition à même de remporter la majorité absolue des sièges à l’Assemblée de Corse. Choisir les meilleurs candidats, sachant que notre succès politique a logiquement suscité de nombreuses vocations. Concernant ce dernier point, le fait que Femu a Corsica soit une fédération d’organisations rend la tâche plus compliquée, mais nous pouvons faire un choix clair et exemplaire. Soit nous nous perdons en querelles d’apothicaires, illisibles y compris pour la plupart des militants, et nous le paierons très cher. Soit nous établissons un mode de désignation démocratique des candidats, en tenant compte des compétences, des territoires et bien sûr, de la représentativité politique et électorale. Tout ceci dans un seul intérêt : l’intérêt national. Choisir cette seconde solution, c’est déjà gagner.

JEAN CHRISTOPHE ANGELINI

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