L’Assemblée de Corse a demandé jeudi au président François Hollande et au gouvernement « l’ouverture d’un dialogue démocratique sans tabou et sans surenchère » pour pouvoir mettre en oeuvre les réformes votées par les élus insulaires et envisager une amnistie pour les prisonniers.
« Nous demandons aux plus hautes autorités de l’Etat de prendre la mesure de la situation nouvelle et de l’importance de cette volonté réaffirmée », a déclaré l’Assemblée dans une « déclaration solennelle ».
Ce texte a été voté par une majorité de 48 des 51 élus territoriaux, seuls trois élus de gauche n’ayant pas participé au vote.
Après avoir rappelé que « après des décennies de conflits et de violence, la Corse s’est engagée sur le chemin de l’apaisement », l’Assemblée a souligné avoir « grandement contribué » à cette évolution « par ses décisions unanimes ou largement majoritaires ».
La « déclaration solennelle » mentionne notamment la fiscalité, la protection de la terre, la lutte contre la spéculation, la défense et la promotion de la langue corse et « la reconnaissance des spécificités de la Corse, fondées sur son identité ».
Elle a souligné avoir voulu « consacrer son pouvoir institutionnel à travers sa demande de création d’une collectivité unique et de révision constitutionnelle pour se voir reconnaître et concrétiser ses compétences d’adaptation législatives et réglementaires, aujourd’hui fictives ».
Dans ce contexte, l’assemblée s’est réjouie que l’annonce en 2014 de l’engagement d’un « processus de démilitarisation » par le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) ait été tenu et que « les attentats de nature politique ont cessé« .
« Il faut transformer cette situation en paix durable » et « créer les conditions du développement économique, social et culturel », a ajouté l’Assemblée.
Elle a souligné à cet égard que « ce processus global doit inclure la mise en oeuvre du rapprochement des détenus et la question de l’amnistie à laquelle la Collectivité territoriale de Corse est favorable sur le principe ».