La réunion du Comité de pilotage en date du 21 mai 2015 sur le projet de Grand Port de la Carbonite a confirmé le bien fondé des positions défendues par Inseme per Bastia depuis sa création.
Nous avons toujours affirmé que des questions essentielles restaient sans réponses et qu’il fallait donner aux Bastiais et aux Corses tous les moyens d’un choix éclairé sur un projet qui engagent l’avenir des générations futures. Notre travail de terrain pendant des années et notre accession aux responsabilités en mars 2014 à Bastia ont porté leurs fruits. Suite à l’intervention en session du Maire de Bastia, l’Assemblée de Corse a en effet ordonné, le 25 septembre 2014, plusieurs études nouvelles, et notamment :
– Une étude de courantologie et hydro-sédimentaire complète, confiée à un organisme indépendant, permettant de donner tous les éléments utiles sur l’impact de la création d’un Port à la Carbonite sur le linéaire côtier du Nord au Sud ( et notamment Ficaghjola, l’Arinella, étang de Chjurlinu, Lido de la Marana, etc..). Cette étude fait défaut à ce jour. Or, il est pour Inseme impensable de prendre le moindre risque de dégradation de notre littoral, qui est une richesse environnementale et économique majeure ;
– Une étude sur l’articulation des nouvelles infrastructures portuaires projetées avec les données actuelles et prévisible du trafic maritime et les choix de la Corse en matière de développement économique et touristique. Il importe en effet de dimensionner les infrastructures portuaires aux besoins et aux choix de développement de l’île, y compris en termes de projet de société et de refus du tourisme de masse.
– Une étude sur les moyens garantissant les conditions optimales de transport et de gestion des flux de passagers vers la Ville de Bastia ainsi que l’aménagement des plages de l’Arinella : les infrastructures, et notamment portuaires, devant être conçues pour permettre le renforcement de l’attractivité économique, touristique et commerciale de la ville. Il est notamment hors de question de prendre le risque de dériver les flux touristiques vers l’extérieur de Bastia ;
Le comité de pilotage a confirmé que ces études étaient indispensables, et que leur résultat conditionnait la faisabilité et l’opportunité du projet.
De même, Inseme per Bastia a toujours affirmé que le financement n’était pour l’heure pas bouclé et posait des questions majeures, tant en termes financiers qu’en termes politiques et stratégiques. Là encore, les faits et la réunion du Comité de pilotage ont validé notre analyse.
Force est d’abord de constater que les promoteurs du projet ont d’ores et déjà modifié substantiellement celui-ci. Il est désormais proposé de le réaliser en deux phases : une première, étalée sur une période de vingt années au moins, à hauteur de 350 M€ ; une deuxième phase, avec un agrandissement ultérieur, pour un coût total de 650 M€ .
Par ailleurs, le projet serait financé d’une part par des emprunts ou apports extérieurs (non encore acquis à ce jour mais un partenariat public/privé n’est pas exclu ce qui, là encore, demande des éclaircissements et un vrai débat de fond), d’autre part par des recettes provenant de la requalification projetée du port de commerce actuel. Ni le coût de cette requalification, ni son contenu (plaisance, grande plaisance, croisière ?) ne sont pour l’heure connus.
Le comité de pilotage a reconnu l’existence de ces inconnues majeures. Tout comme il a admis que les carences, défauts ou retards du projet, dix ans après son lancement, ne sont nullement imputables à ceux qui, comme notre mouvement, n’ont eu de cesse de poser les véritables enjeux.
En l’état actuel du dossier, deux évidences s’imposent :
– il y a urgence à sécuriser et à optimiser dans les meilleurs délais le fonctionnement de l’actuel port de commerce : la demande du Maire de Bastia de lancer sans délai l’étude ordonnée à ce titre par l’Assemblée en septembre 2014 a été prise en compte ;
– la ville de Bastia doit concevoir sa stratégie de développement en incluant l’existence du projet de la Carbonite, mais en ne la subordonnant pas à celui-ci et en réfléchissant à toutes les options alternatives lui permettant de générer de l’investissement public et privé, de créer des emplois directs et indirects, et de renforcer ses capacités portuaires et son rayonnement économique, touristique, et commercial.
Dans cette perspective, Inseme per Bastia appelle tous les Bastiais à se saisir des espaces de débat qui vont être organisés à l’initiative du Comité de pilotage dans les prochains mois, et demande que l’Università di Corsica et le Comité Régional des Pêches Maritimes et Elevages Marins de Corse (CRPMEM-Corsica) soient associés à cette phase de concertation et étroitement associés aux travaux du Comité de Pilotage.
INSEME PER BASTIA