« L’ignorance d’autrui est ce qui a rendu impossible l’unité jusqu’à aujourd’hui ».
Malcom X. Malcom X- l’homme et son temps
Il y a peu, Jean Felix Acquaviva – secrétaire général de Inseme per a Corsica – interrogé par le site « Alcudina » mettait en évidence, le temps d’un interview, les « foyers d’incompréhension » censés subsister sur Portivechju. Une mise en évidence concernant les réalités relationnelles des organisations investies dans la démarche de « Femu a Corsica », et au delà, selon un aspect plus général, la situation du mouvement patriotique dans la cité du sel.
Ces « foyers » concernent prioritairement les rapports internes entre structures de « Femu a Corsica ». Rapports quelque peu dissonants depuis les dernières élections municipales de mars 2014. La récente position publique sur les élections cantonales – Grand Sud et Bavedda – de « Inseme per a Corsica » affichait une toute autre position que celle d2fendue par le P.N.C .
Ce dernier présentant dans les cantons concernés des candidat(e)s avec la particularité – somme toute pas nouvelle – d’essayer de contrer pour « Bavedda », l’aire d’influence de la section porto-vecchiaise de « Corsica Libara » et de sa démarche d’ouverture municipale, « u Riacquistu di Portivecchju »…
Jean Félix Acquaviva situe les enjeux. Il fait le constat que, en l’état, « Femu a Corsica » est avant tout un groupe d’élu(e)s à la Collectivité Territoriale de Corse. Groupe qu’il faut dépasser pour mettre en marche un réinvestissement du terrain politique et une feuille de route pour les futures territoriales. Avec à la clé un « contrat politique avec les Corses ». L’approche de ces territoriales nécessitant des « débats de fond qui depuis cinq ans n’ont pas eu lieu. »
La genèse des « incompréhensions » et autres « Illisibilités » provenant de cette absence de débats.
Sans chercher naturellement à m’immiscer dans ces considérations internes – rendues publiques – propres à « Femu a Corsica », force m’est de constater que le comportement du « P.N.C. » lors des dernières élections municipales, à travers « Portivecchju Altrimenti » et « Campà Altrimenti », à l’egard de « u Riacquistu di Portivecchju » et de ses propositions, participe également de ce contexte exposé par Jean Felix Acquaviva. Avec en filigrane la conception des rapports stratégiques entre chaque organisation.
Les alliances « incomprises » ou « illisibles » des dernières municipales porto-vecchiaises ne peuvent l’être que parce que elles n’arrivent pas au résultat escompté pour la demarche « Campà Altrimenti ». Le résultat obtenu par la Droite libérale – dès le premier tour (49,51 % des suffrages exprimés) – met en évidence les limites – pourtant prévisibles – de ce que j’avais alors qualifié pour l’époque de « bricolage ». Notamment à travers cette entente avec cette partie – austère – de la gauche française au détriment d’un accord plus audacieux, avec » U Riacquistu di Portivechju ». Le tout dans un schéma résolument progressiste et social, sans exclusive aucune.
Un choix – hélas – pas nouveau. U Riacquistu avait déjà éprouvé cette tentative d’exclusion (Elections municipales 2008). J’avais en mon temps prévenu dans ce blog, l’erreur de ce choix erratique. Malgré bien des assurances son principal promoteur le renouvellera avec le résultat qu’on connaît…
La répétition d’un tel comportement tient lieu non seulement d’un très mauvais calcul ( on ne nous prêtait que 200 voix…), mais aussi et surtout d’une volonté d’isolement politique visant à confiner sinon affaiblir le concept de Lutte de Libération Nationale et ses militant(e)s… Particulièrement dans cette région ou dépossession et spéculation sont notre – triste – quotidien… Une réflexion stratégique à actualiser, au moment où les prochaines territoriales appellent à de nouvelles convergences, sur le rôle et la place du Mouvement de Libération Nationale dans cette configuration.
Cette volonté d’isolement politique a certes échoué sur Portivechju. Mais non sans laisser de graves traces…Quant à l’avenir, parce qu’il reste toujours à construire, il nécessite beaucoup plus des clarifications que des postures déjà éprouvées…
Jean Félix Acquaviva a certainement raison quand il affirme que « chacun a pris conscience de l’enjeu de décembre », privilégiant bien sur la mise en ordre de « Femu a Corsica » puis la discussion avec « Corsica Libera ». Un choix logique dont l’aboutissement reste à déterminer : L’ensemble des composantes du Mouvement Patriotique privilégieront – elles les convergences entre elles?
A Portivechju, nous avons essayé de promouvoir ces convergences patriotiques. Paradoxalement nous avons essuyé des volontés d’exclusion et d’isolement. Au moment où bien des débats nationaux appelleront à cette énième « entente nationale », force est pour moi de constater que historiquement, bien des tentatives ont attaqué le Mouvement de Libération Nationale pour le contenir, le réduire sinon l’exclure du champ politique…
A Portivechju, parce que justement nous avons connu et subi l’analyse précédemment évoquée, il me sera naturellement objectif d’écrire qu’aujourd’hui, sur le sujet des convergences nationales, bien des questions demeurent sans réponse…
Au delà des « incompréhensions » et des « Illisibilités ».
Ulivieru SAULI
Document : interview de Jean Felix Acquaviva sur la situation porto vecchiaise .