(Unità Naziunale Publié le 2 juillet 2018 à 15h14) On croyait la tristement célèbre phrase de Rocca-Serra disparue du paysage politique avec lui, eh bien non !
Monsieur Santini et sa majorité municipale la recyclent à leurs comptes. C’est en effet à une tentative de privatisation en règle de 3 000m2 sur la presqu’île de la Revellata que nous assistons à travers la demande de rétrocession faite par le Conseil municipal auprès du Conservatoire du littoral pour « sauver » la paillote Mara Beach.
Arc-boutés sur la défense des profits d’une minorité au détriment de l’intérêt général, droits dans leurs bottes pour défendre « le travail, la famille et leurs amis », les tenants économiques de la ville recourent à tous les fallacieux discours possibles et imaginables afin de masquer la réalité de leur démarche.
On nous parle de défense de « l’activité économique », mais quelle économie prétend-t-on au juste défendre ? Celle de la précarité par la saisonnalité ? Celle du tout tourisme prédateur et dévoreur d’espaces naturels collectifs qui profite en tout et pour tout à moins de 10% des Corses dans une île où près d’un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté ?
Et c’est au nom de ce modèle de développement dévastateur – sauf pour quelques nantis- que l’on en appelle à la Collectivité de Corse en cherchant très grossièrement à faire monter la pression ?
La méprise de la majorité municipale calvaise prêterait presque à rire quand on songe que depuis quarante ans, la famille politique à laquelle appartient la majorité territoriale actuelle, lutte contre la spéculation immobilière et foncière qui fait des ravages dans notre pays.
La cité balnéaire de l’Ouest balanin n’a que trop pâti de cette spéculation qui la défigure chaque jour davantage contraignant sa population résidente à fuir la ville pour tenter de se loger décemment dans les villages alentour. Les « Ravages de Calvi » de sinistre mémoire, n’en demeurent qu’un exemple parmi tant d’autres. C’est ce modèle spéculatif que porte depuis vingt cinq ans une municipalité aux choix calamiteux pour les classes populaires.
C’est à ce modèle accapareur, summum de l’aliénation par le profit capitaliste effréné, qui condamne les Corses à l’exil sur leur propre terre que les citoyens et patriotes que nous sommes doivent résister.