L’ex-dirigeant nationaliste corse Charles Pieri, qui s’était volatilisé début 2011 durant sa libération conditionnelle, comparaîtra ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour port d’arme, après son arrestation le 19 juin en Corse. Charles Pieri avait été condamné en appel à Paris en février 2006 à huit ans de prison pour avoir pris le contrôle d’un réseau de sociétés destinées à financer son mouvement clandestin. Incarcéré depuis décembre 2003, il avait bénéficié en juillet 2009 d’une libération conditionnelle, régime qui lui interdisait notamment de retourner en Corse ou d’entrer en contact avec « un certain nombre de personnes » liées aux infractions commises et l’obligeait à exercer une activité professionnelle.
Cette mesure, qui devait prendre fin en juin, avait été révoquée par un juge d’application des peines en mars 2011 car il ne répondait plus aux convocations « depuis plusieurs semaines ». Il était inscrit au fichier des personnes recherchées et un mandat d’amener avait été délivré à son encontre.
Le 19 juin à l’aube, il a été arrêté en possession d’armes et de faux documents au domicile d’une de ses amies à San-Gavino-di-Carbini (Corse-du-Sud), un village des montagnes de l’Alta Rocca. Lors des perquisitions sur les lieux de l’arrestation, deux armes de poing de type Glock et des faux documents d’identité ont été saisis, conduisant le parquet de Paris à ouvrir une enquête confiée à la SDAT, la section antiterroriste.
Mercredi à 13H30, il sera jugé devant la 14e chambre correctionnelle au côté de l’amie chez laquelle les deux armes et les faux papiers ont été découverts. Tous deux comparaîtront pour détention illégale d’arme.
Né à Bastia, issu d’un milieu modeste, Charles Pieri signe un premier coup d’éclat en s’évadant en 1984 d’une prison avec Francis Mariani, membre présumé du gang de la Brise de mer. Il est appréhendé peu après.En 1989, il rejoint le bureau de la Cuncolta Naziunalista, avant la guerre fratricide des années 90 qui fait une vingtaine de morts parmi les nationalistes. Le 30 septembre 1998, il est arrêté après la découverte d’un arsenal à son domicile et condamné à cinq ans de prison. Il sera libéré en mai 2002.
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