Les Arrêtés Miot sont un droit imprescriptible, plus symbolique qu’efficace, du peuple corse qui n’a jamais cessé, depuis cinquante ans, de leur témoigner son attachement ; à la mesure de l’obstination de la France – tous gouvernements confondus- à nous en déposséder, par la brutalité, le mensonge.
Les mobilisations insulaires et de la diaspora n’ont jamais cessé depuis des décennies pour conserver cet avantage qui n’avait d’autre but que de compenser modestement les handicaps de l’insularité. Le manque à gagner pour l’Etat est dérisoire mais, pour lui, son sens est profond car empreint de spécificité, de dérogation au droit commun mortel donc sulfureux.
La palme revient à F, Hollande, Cahuzac, Cazeneuve et Valls dans la quintessence de la manœuvre. Ils ont incité la Corse, à constituer un dossier, sérieux – le énième- sur cette question sensible. Donc, Maître Alain Spadoni, président de la Chambre régionale des notaires et son complice Louis Orsini, enseignant à l’Université de Corse, avec le concours notamment du Conseil Supérieur d’Orientation du Girtec, se sont attelés à la tâche et, après un long travail de concertation avec l’Etat, ont produit un document d’une telle qualité que celui-ci en est devenu, co-signataire. Etait-ce le baiser de Judas ?
L’approbation a été totale jusqu’aux plus échelons de l’Etat ( Présidence et gouvernement), du Parlement, de l’Assemblée nationale… Jusqu’à ce que le Conseil Constitutionnel n’invalide la démarche. Ceci rappelle fâcheusement l’épisode ressemblant de la « reconnaissance du peuple corse, composante du peuple français » où Badinter, socialiste éminent, avait censuré le processus, levant ainsi une épine du pied à F Mitterrand !!!
Aujourd’hui les choses sont claires : l’Etat a la volonté de nous arracher les Arrêtés Miot contre la très large volonté populaire ; cette spoliation aura un effet de ciseaux sur les intérêts collectifs du peuple corse car elle est complétée par l’inertie et la mauvaise foi de la France qui, en dépit de désaveux en cascade du Tribunal Administratif concernant les PLU, persiste dans l’erreur délibérément en installant le désordre juridique et économique ; du moment que les Corses perdent leurs terres, leur maisons, leurs racines, leur substance humaine, il en est satisfait… au nom et cyniquement des principes fumeux d’égalité républicaine », « de démocratie » qui se sont toujours arrêtés à l’approche des rivages de notre île.
Soit nous cédons – ce qui totalement impensable car la défaite signifierait la mort de notre identité collective- soit nous nous y opposons par tous les moyens, sauf la violence,- ce qui est urgent et souhaitable, au nom du Droit imprescriptible du peuple corse à être reconnu, à être maître chez lui, dans le cadre d’un contrat renégocié avec Paris et dans le cadre européen.
Hè tempu di ribbelassi é hè più chè tempu. Simu di pettu à una sfida murtale. ( Il est temps et plus que temps de se rebeller ; nous sommes affrontés à un défi mortel)
Dr Edmond Simeoni
Aiacciu 11 Avril 2015