« Université #corse à l’export ? » par @EdmiondSimeoni

Le fait peut sembler anecdotique, comique, risible a posteriori ; il ne l’est pas et révèle l’hostilité à notre Università dans les années soixante dix et l’état d’esprit colonial. Dont on ne peut oublier qu’elle avait été ouverte par Pasquale Paoli et fermée après la défaite de Pontenovu en 1769 !

Dès 1960, les premières revendications pour l’Università naissaient chez les étudiants corses de Paris puis, dès 1965, le Cedic et surtout en 1967 l’Arc, augmentaient la pression pour arracher sa réouverture tant nous étions conscients de la nécessité historique et impérieuse de cet outil à forte portée symbolique mais surtout, outil d’émancipation et de formation de notre jeunesse.

Ce sens évident était la raison pour laquelle, en 1969, la France avait fermé l’Université ; elle était toujours la même pour laquelle l’Etat, fortement ligué avec la coterie des clans Roca Serra, Giacobbi et Zuccarelli et devant une population désinformée, matraquée de sottises – il faut aller frotter sa cervelle ailleurs et sans doute revenir dans l’île à l’heure de la mort ou encore « une université pour quoi faire ?- retardait cette création qui était devenue de droit commun en France après la Loi d’Orientation de l’enseignement Supérieur de 1968.

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Puis devant la progression de la revendication forte que nous portions, tant au niveau de la population, des progressistes, des forces vives et de la diaspora, devant le succès des Universités d’été organisées par Fernand ETTORI et surtout Jean Jacques Albertini et son épouse, l’Etat et le clan, désespérés mais solidaires eurent l’idée géniale dont on se gargarise encore dans les chaumières indigènes et qui contribua fortement à les décrédibiliser, à les ridiculiser ; selon eux, il suffisait pour exorciser le mal, c’est-à-dire « la contagion autonomiste, le danger séparatiste, la montée de l’irrédentisme », créer à Nice une annexe universitaire réservée aux étudiants corses. La proposition était tellement saugrenue que nous n’eûmes pas à la combattre ; il était facile d’imaginer – et nous l’avions fait- ce que serai devenu cet outil de ségrégation, d’enfermement, antinomique de la vocation de l’Université, si le projet avait vu le jour, à Nice, à la Lanterne où le bouillonnement des idées d’émancipation était permanent, soutenu, turbulent ( occupations de bâtiments publics comme le Resto Universitaire) ; certains imaginaient déjà un mini « Fort Chabrol »…

Au fond, l’Etat et le clan, déjà déconsidérés, devraient nous remercier car involontairement, en les contraignant à un recul piteux, nous les avions sauvés d’un remède – éloigner les étudiants corses, les expatrier- qui était pire que le mal ; la révolte publique en France même, chez eux !

A que point l’aveuglement partisan peut-il obscurcir le jugement, le sens critique de l’Etat, secondé par son vieux compère claniste ? Ahurissant. Ce fut une de ces sottises qui boostèrent l’émancipation nationale. Longue est la litanie de leurs erreurs. La Corse approche de l’heure de l’indispensable bilan, des responsabilités avant d’aborder les solutions dont le socle sera la liberté.

BLOG EDMOND SIMEONI

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