A ghjuventù Indipendentista avait appelé à manifester le soir même de la condamnation de ses militants à des peines de prison aggravées en appel, et surtout après des refus de l’Etat de prendre en compte les aspirations légitimes du Peuple Corse à travers les décisions prises et votées à l’Assemblée de Corse.
Comme réponse à cette demande, des forces de répression en nombre important quadrillant la ville historique de Corti, interpellant à la descente du train une dizaine de jeunes corses, mettant tout en oeuvre pour provoquer des incidents. Ce qui a fait réagir Corsica Libera et Sulidarità dans un communiqué, qui ont appelée à un rassemblement ce soir devant le casernement de BORGO.
Face à cette provocation les manifestants ont décidé d’éviter les incidents en se rendant à la citadelle, et en l’occupant pacifiquement. Retrancher dans le Nid de l’Aigle, les militants de la Ghjuventù Indipendentista sont en grève de la faim, tandis que des militants se sont rassemblés en soutien. Ils sont déterminés et décider d’aller jusqu’au bout de cette action.
Décision prise d’entamer une grève de la faim, afin d’obtenir un certain nombres de revendications (ci-dessous). Une grève de la faim entamé aussi la semaine dernière par Nicolas Battini, militant de la Ghjuventù actuellement incarcéré sur Paris.
I Scrianzati
Voici la déclaration de Ghjuventù Indipendentista après avoir pris la décision d’occuper le nid d’aigle de la Citadelle:
« Plusieurs dizaines de membres de la Ghjuventù Indipendentista ont décidé d’occuper ce jour, de manière pacifique et jusqu’à nouvel ordre le lieu-dit « Nid d’aigle », dans la citadelle de Corte. Cette occupation, politique et symbolique, est accompagnée d’une grève de la faim illimitée.
Nous demandons :
– L’application des lois votées majoritairement à l’assemblée de Corse ces derniers mois, à savoir : Statut de Résident, Statut Fiscal, Co-officialité de la langue corse. Nous ne demandons rien de plus que l’application de la démocratie.
– Que soit prononcée l’Amnistie des prisonniers politiques corses, alors que le FLNC a entamé sa démilitarisation il y a presque un an maintenant. Il s’agit d’une condition indispensable à l’installation d’un climat durablement apaisé en Corse. Si la France refuse l’amnistie, cela signifie qu’elle refuse la paix.
Nous ne cesserons cette occupation qu’à la condition d’obtenir une rencontre avec un ministre de l’Etat français compétent en la matière, et que ce dernier accède à nos demandes qui ne sont que l’aspiration d’une écrasante majorité d’insulaires, comme en témoignent les votes de l’Assemblée de Corse souveraine. Nous accepterons d’être accompagnés d’élus ou de représentants indépendantistes.
Le choix de la citadelle de Corte, capitale historique de la Corse, n’est pas vain. Ce bâtiment, haut lieu de notre patrimoine, est également symbole de résistance.
Nous demandons à tous les Corses de nous soutenir publiquement. Etudiants, commerçants, agriculteurs, fonctionnaires, salariés, retraités, lycéens, vous êtes tous concernés.
C’est pour vous tous qu’aujourd’hui, plusieurs dizaines de jeunes « normaux », étudiants et travailleurs, se privent de l’essentiel. Sachez réagir en conséquence.
Le caractère insoluble de la situation politique corse nous oblige à employer aujourd’hui d’autres formes de lutte, pacifiques et d’ampleur plus importante. Cette occupation a pour but de faire prendre conscience à la population corse et aux élus de la gravité du moment.
Sunata hè l’ora. Avà, tocc’à voi. »
Ghjuventù Indipendentista
LES REACTIONS
STC CFC : Sustenimu a nostra ghjuventu chi lotta per a demucrazia, per i diritti di u nostru populu! Sustegnu a i militanti di a ghjuventu indipendentista! Lotta ghjuventu l’avvene si tu!
Petru Vesperini, Président de la Ghjuventù Indipendentista :Aujourd’hui, cette manifestation n’est pas un énième rassemblement de protestation qui se finira dans la fumée des lacrymogènes. Aujourd’hui, nous franchissons un cap. Des hommes ont décidé de prendre des risques pour leurs vies, pacifiquement, et de se mobiliser comme on ne l’a jamais vu, pour leur pays, pour vous, pour vos familles. Ils sont vingt jeunes hommes, ils se sont enfermés dans la Citadelle, ils sont en grève de la faim et ils n’en sortiront que quand l’Etat aura apporté une réponse recevable ! Notre devoir est de les soutenir jusqu’au bout et de faire en sorte que leur sacrifice et leur force de conviction soient entendus jusqu’à Paris !
A #ghjuventù corsa si batte per u so avvene : ci tocca à #sustene la ! #Corse pic.twitter.com/MYJBZc2DCg
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) 22 Avril 2015
DOSSIER MANIFESTATION DU 22 AVRIL 2015
DOSSIER GREVE DE LA FAIM 22 AVRIL 2015