#Corse – Prisonniers politiques : le témoignage de la mère de Stéphane Tomasini

(Julien Pernici – Alta Frequenza) – Ce vendredi, l’Associu Sulidarità a abordé trois cas concernant des prisonniers politiques. 

Le premier concerne Paul-André Contadini, condamné en novembre dernier devant la cour d’Appel de Paris à une peine de cinq ans ferme pour transport et détention d’explosif en bande organisée sans que le motif terroriste ne soit retenu. L’Associu souhaite ainsi qu’avant sa libération, celui-ci soit rapproché à la maison d’arrêt de Borgu, ce qui lui est refusé aujourd’hui.

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Le cas de Nicolas Battini a été de nouveau évoqué, concernant les conditions que celui-ci doit s’infliger pour poursuivre ses études. Enfin, le cas de Stéphane Tomasini a été aussi évoqué. Ce jeune corse de 23 ans est en détention provisoire depuis près de deux ans sur le continent sur la foi d’un dossier vide selon ses avocats, qui exigent la clôture de son dossier et sa libération immédiate. Celui-ci tente malgré tout de continuer tant bien que mal ses études de droit en prison, comme nous l’explique Maryse Marcantoni-Tomasini, la mère de Stéphane Tomasini.

Ecoutez-la.

AltaFrequenza

ALTA FREQUENZA TDR

Voici le texte de la conférence :

Paul-André Contadini
Paul-André Contadini, qui est incarcéré depuis décembre 2012, a comparu devant la Cour d’Appel de Paris en novembre 2014. Il a été condamné à une peine de 5 ans d’emprisonnement pour transport et détention d’explosif en bande organisée, la Cour d’Appel ayant jugé qu’aucune des infractions reprochées n’avait été commise en relation avec une entreprise terroriste.
Le Parquet Général a formé un pourvoi en cassation le 28 janvier.
Depuis sa condamnation, Paul-André Contadini sollicite son rapprochement familial à la Maison d’Arrêt de Borgu, dans l’attente de la décision de la Cour de Cassation.
Dans son mémoire déposé le 27 février 2015, le Parquet Général motive son pourvoi en indiquant qu’après avoir constaté qu’aucun des faits dont elle était saisie n’entrait dans le champ d’application de l’article 706-16 du Code de procédure pénale, la Cour d’appel de Paris aurait dû se déclarer incompétente, et renvoyer le Ministère Public à mieux se pourvoir.
Autrement dit, la Cour ayant constaté que l’infraction ne revêtait pas une qualification relevant des dispositions des lois antiterroristes, elle aurait dû se déclarer incompétente au profit de la Cour d’Appel de Bastia.
Si le raisonnement du Parquet Général devait être suivi, cela justifierait d’autant plus le transfert immédiat de Paul-André Contadini au centre pénitentiaire de Borgu, celui- ci ayant été incarcéré près de deux ans et demi à Paris, alors qu’il est désormais reconnu que les faits qui lui étaient reprochés ne relevaient pas de la législation anti- terroriste.
Paul-André Contadini est père d’une petite fille de 2 ans et demie qu’il ne voit malheureusement plus depuis son incarcération car elle réside en Corse, et sa famille n’a pas les moyens financiers de se déplacer pour lui rendre visite.
En outre, son père qui souffre d’un cancer, est actuellement hospitalisé et sa mère est traitée pour une grave dépression liée à la maladie de son mari et à l’incarcération lointaine de son fils.
Rien aujourd’hui ne s’oppose à son transfert à Borgu, surtout lorsque l’on sait que la Cour de Cassation juge sur la forme sans entendre les accusés ou prévenus !
Paul André Contadini entre parfaitement dans le champ d’application de la Loi pénitentiaire de décembre 2009 qui stipule que « les détenus en plus attente de jugement peuvent être rapprochés de leur famille ».
Nous exigeons son retour immédiat en Corse en attendant sa libération.
Stéphane Tomasini
Le cas de Stéphane Tomasini est également ahurissant. Le fait qu’il soit encore incarcéré est une aberration. Stéphane est âgé de 23 ans, et au moment de son incarcération il étudiait en première année de droit à l’Université de Corse. Il tente actuellement de poursuivre ses études avec beaucoup de difficultés.
Son dossier est vide. Il est détenu sur la base de ragots colportés et non confirmés ! Il n’y a à son encontre aucun élément matériel, aucun témoignage direct, aucune mise en accusation directe. Il a fait plusieurs demandes de mises en liberté qui ont toutes été refusées, sans véritable motivation juridique.
Il est incarcéré depuis juin 2013, c’est-à-dire pratiquement deux ans, et on nous dit depuis le mois de juin 2014 que le dossier va être bientôt clôturé. D’ailleurs depuis cette époque, il n’a eu droit qu’à un seul interrogatoire, au mois de décembre dernier. Et encore, au cours de cet interrogatoire, le juge antiterroriste lui a dit qu’il n’avait rien à lui demander !
Ses avocats ont sollicité officiellement la clôture du dossier.
Il est plus que temps que cesse l’acharnement à son encontre et qu’il retrouve sa liberté. Nous exigeons sa libération immédiate.

Nicolas Battini
Enfin, alors que l’Université et la Ligue des Droits de l’Homme se sont associées à l’associu Sulidarità pour dénoncer les conditions indignes dans lesquelles Nicolas Battini doit poursuivre ses études, le Juge d’Instruction continue à opposer un refus aussi inexplicable qu’injuste à son transfèrement vers une autre Maison d’Arrêt.
En France au XXIème siècle, un jeune homme de 21 ans s’est déjà infligé 45 jours de « mitard » pour pouvoir étudier !!!

Ces exemples, ajoutés aux dernières vagues d’interpellations et aux dernières incarcérations de militants nationalistes démontrent une nette volonté de l’Etat français de continuer dans une politique répressive à l’encontre du mouvement national, et ce en totale contradiction avec la situation actuelle en Corse.
Nous exigeons que le gouvernement français prenne enfin en compte la situation politique réelle en Corse, libère tous nos prisonniers et arrête les poursuites judiciaires à l’encontre de nos militants recherchés.
SULIDARITÀ

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