(corsematin.com)Ce mercredi le groupe nationaliste Corsica Libera faisait sa rentrée politique. Une rentrée où la crise économique, sociale, morale et politique étaient au coeur du débat. Mais après avoir évoqué les problèmes généraux, Corsica Libera par la voix de Jean-Guy Talamoni s’est recentré sur une de leurs préoccupations principales, le rapprochement avec les nationalistes modérés de Femu a Corsica pour « prendre le pouvoir » lors des prochaines élections territoriales. Pour lui « il faut mettre le mouvement national en cohérence, nous devons être ensemble au centre de la nouvelle alternative pour 2014 ». Prochainement se tiendra une réunion entre les mouvement nationaux « pour harmoniser la manière d’envisager notre avenir proche ».Vidéo Corsematin.com
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Texte de la conférence de presse (corsicalibera.org)
Un constat objectif s’impose à tous :
La Corse est gravement touchée par l’accentuation de la crise économique, sociale, morale et politique qu’elle connaît depuis des décennies. L’absence de reconnaissance de son peuple et de ses droits, sa dépendance à l’égard de la France confèrent à cette crise une dimension encore plus dramatique.
- Crise économique : l’augmentation considérable des chiffres du chômage montre que les effets de la crise mondiale, atténués dans un premier temps, arrivent chez nous, contrairement aux affirmations qui nous sont délivrées depuis bientôt deux années par certains analystes économiques et par les autorités.
L’économie productive, qui occupe une place largement insuffisante, connaît des difficultés, que ce soit dans l’agriculture (pénalisée par les politiques irresponsables menées par les pouvoirs publics en matière de foncier et de financements), ou dans le tourisme, marqué par l’absence de choix, par des transports inadaptés, par une activité para-commerciale massive (résidences secondaires), et en fin de compte par le détournement systématique des retombées, au profit d’intérêts extérieurs à la Corse.
La pression immobilière s’accroît, les prix de l’immobilier augmentent considérablement. Cette situation a pour conséquence, d’exclure l’écrasante majorité des corses de l’accès au foncier et au logement, et de permettre à quelques spéculateurs de tirer profit de la vente de notre patrimoine.
Enfin la privatisation accentuée des biens publics et de certains secteurs comme l’eau, les transports, l’alimentation, et la formation assujettissent encore plus la Corse à des logiques marchandes.
- Crise sociale : l’accentuation des disparités de revenus conforte l’installation d’une société à deux vitesses. Pendant qu’une minorité s’enrichit, une part de plus en plus importante de corses, sombre dans la paupérisation.
- Crise morale : le trafic et l’usage des drogues se répandent dans la société, affectant toutes les couches de la société, et plus particulièrement notre jeunesse. Au moment où la Corse subit pertes de repères, dérives et procédés mortifères, les autorités en place dissimulent leur carence derrière un paravent de gesticulations officielles.
L’ensemble est savamment instrumentalisé pour dédouaner l’Etat de ses responsabilités majeures dans cette situation…
- Crise politique : La communauté corse perd peu à peu ses valeurs . Malgré les apparences, ni la langue, ni la culture ne retrouvent leur rôle originel dans le tissu social. Les corses sont marginalisés sur leur propre terre. La colonisation de peuplement s’accentue, accompagnée d’une décorsisation massive des emplois dans les secteurs public et privé, et ce alors que nous n’avons pas la maîtrise des politiques et des outils d’intégration. La dépossession du patrimoine s’accentue, avec pour corollaire l’augmentation des prix de l’immobilier.
Face à ces difficultés, les autorités françaises n’apportent aucune réponse concrète.
La classe politique aux affaires n’a aucun projet cohérent, hormis celui d’assurer sa survie sous l’aile protectrice de la France, qui réprime tout ceux qui se battent et refusent d’accepter la ruine de leur pays .
L’Etat français est le responsable historique de ce contexte. Son choix a consisté à programmer la disparition de la communauté corse en niant son existence et ses droits. Il est suppléé en cela, par une classe politique docile représentant le Parti français, droite et gauche confondues.
Les récentes évolutions économiques, sociales et institutionnelles sont uniquement le fruit des luttes et des rapports de forces initiés par le Mouvement Patriotique. Les débats sur la langue, la culture, le foncier, le statut de résident et la citoyenneté, sont le produit de la permanence du discours et de la mobilisation patriotiques.
Comme chaque corse peut le constater, notamment à travers la dépossession foncière, l’évolution que connaît notre pays conforte les analyses développées depuis toujours par les nationalistes. Les luttes menées depuis des décennies ont permis d’arracher bien des avancées, mais elles sont insuffisantes pour solutionner le problème politique corse au fond. La répression policière et judiciaire, le sort des prisonniers politiques, l’activisme mortifère des officines, rappellent que la confrontation est le choix actuel de l’Etat et de ses représentants…
Dans ces conditions, la seule issue pour le peuple corse est de prendre en main ses propres affaires, et de retrouver la maîtrise de son pays, sur les plans politique, économique, social et culturel.
Pour cela, il nous faut rassembler toutes les forces qui refusent de baisser les bras, qui refusent la disparition de notre langue et de notre culture, qui refusent de subir les flux migratoires tant que nous ne disposerons pas des moyens de contrôle et d’intégration, qui refusent la disparition de notre patrimoine, qui refusent que la répression soit l’unique moyen de régler la question nationale corse.
Pour Corsica Libera, la seule garantie pour l’avenir des corses réside dans la mobilisation de tous, pour imposer une solution politique globale qui garantira les intérêts de notre communauté sur sa terre. Il est indispensable que l’ensemble des couches sociales, et en particulier les jeunes, se mobilise, pour engager notre pays dans la voie de la paix et du développement, pour notre peuple comme pour celles et ceux qui ont choisi de partager notre destin.
Comme nous l’avons déclaré aux « Ghjurnate internaziunale », seule une participation forte des nationalistes aux responsabilités sera de nature à sortir de l’impasse.
Si nous devons bien entendu construire avec tous les corses, le mouvement national devra être l’élément moteur de toute évolution. A défaut, toute démarche sera vouée à l’échec. Les changements sont maintenant possibles. Le mouvement national en a les moyens. Notre devoir est de refuser la mise en place des démarches politiciennes que la Corse a trop connues.
Nous avons démontré notre force de proposition. Nous avons un projet de société cohérent que nous soumettons au débat.
Les évolutions indispensables à la société corse et la mise en route d’une solution politique ne peuvent plus attendre. Il appartient au mouvement national, dans sa diversité, de créer, par une approche cohérente, les conditions de cette nouvelle étape porteuse d’identité, de progrès, et d’avenir.
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