U Ribombu Internaziunale : Monsieur Georges B., bonjour.
Georges B : En ce qui me concerne, je ne vous salue pas, et je ne vois pas en quoi ce jour pourrait être bon, tant est omniprésent au quotidien le danger indépendantonationaloséparatiste.
U Ribombu Internaziunale : Vous n’êtes pas obligé de vous montrer désagréable et de parler aussi vite, nous avons tout le temps de vous écouter.
Georges B : Je parlerai autant et aussi vite que je voudrai, d’ailleurs ce n’est pas pour rien que mes amis m’ont surnommé Georges Bouche. Ce n’est pas un scribouillard indépendentonationaloséparatiste qui va m’apprendre la politesse, d’ailleurs je vous méprise.
U Ribombu Internaziunale : Pourtant vous avez accepté de répondre à quelques unes de nos questions.
Georges B : Oui, mais ce n’est que pour avoir une occasion de plus de dénoncer le complot indépendantonationaloséparatiste dont vous n’êtes que le misérable outil de propagande, complot de grande ampleur, que nous saurons néanmoins déjouer et réduire d’une main de fer républicaine, française et citoyenne.
U Ribombu Internaziunale : Soit, mais, puisque vous parlez de complot, quelles en sont les parties prenantes ?
Georges B : Mais tous, tous sont suspects de faire partie du complot. C’est ce qui caractérise les complots d’ailleurs: à gauche, au centre, et même à droite, je sais qu’il y a des comploteurs, complices des menées indépendantonationaloséparatistes; il n’y a qu’à voir cette assemblée de Corse qui est devenue le nid de toutes les séditions.
U Ribombu Internaziunale : Ne croyez-vous pas exagérer un peu en parlant ainsi ? Après tout, l’Assemblée de Corse traduit légitimement les aspirations du peuple qui l’a élue. C’est on ne peut plus démocratique.
Georges B : (assez agité) Vous mentez! Mensonges, calembredaines! Billevesées et attrape-couillons! L’idée même d’une démocratie corse est une insulte à la République une et indivisible, mais, heureusement, nous sommes là !
U Ribombu Internaziunale : Vous êtes là, vous êtes là… On ne peut pas vraiment dire que vous représentiez grand monde en Corse, et sûrement pas les forces de la jeunesse et de l’avenir.
Georges B : (très agité) Mensonges! Vous mentez, une fois de plus, comme le font tous les comploteurs. Nous allons nous présenter aux prochaines élections et, là, on verra ce qu’on verra!
U Ribombu Internaziunale : Mais vous ne pouvez quand même pas nier l’apport des nationalistes dans toutes les avancées qu’a connues la Corse ces dernières décennies (statuts, Université, Assemblée, préservation du littoral,etc…). Ni leur contribution centrale aux débats actuels.
Georges B : (Au bord de l’apoplexie) C’est une mascarade, cela n’a jamais existé, je ne le veux pas! Vous mentez, et nous vous écraserons!
U Ribombu Internaziunale : Soit, soit. Mais, vous avez quand même surpris tout le monde en disant que vous étiez, malgré tout, favorable au “plus d’autonomie possible” pour la Corse. Vous voilà autonomiste, ne craignez-vous pas de vous retrouver indépendantiste un jour ?
Georges B : (atterré, livide, en proie à un doute horrible) Il y a des comploteurs partout, je le savais. Il faut se méfier de tout le monde, je vous l’avais bien dit. Il faut que je vérifie immédiatement si je ne suis pas homme à comploter contre moi-même.