(article du 2 avril) Les demandes de rapprochement et d’amnistie ont toujours été portée par le mouvement clandestin, puis par les différents mouvements publics dans des périodes où le mouvement clandestin était toujours en action.
Plus de 15 ans de demandes répétées pour le rapprochement des prisonniers politiques.
Une demande portée avec force par le Comité Anti Répression et l’Associu Sulidarità, mais pas que… Actions, manifestations, occupations, grèves de la faim, motions à l’Assemblée de Corse, rencontres avec les élus, les sénateurs, les Ministres de l’Etat, opération coup de poing dans toute la Corse, mais aussi beaucoup de soutien au niveau international et de propositions de lois. Plus de 15 ans de lutte, de rapprochements, le plus souvent au compte goutte, n’ont toujours pas réglé le problème. Aujourd’hui encore, l’Assemblée de Corse demande le rapprochement familial.
25, c’est le nombre de prisonniers politiques aujourd’hui incarcérés dont 8 seulement sont en Corse, donc proche de leurs familles. Très peu de libération, très peu de rapprochement, beaucoup d’interpellations et d’incarcérations… Un leitmotiv colonial qui n’a pas l’air de tenir compte des résolutions à prendre chaque année. 15 années de présence sur le terrain.
Libération des prisonniers politiques dans un processus de paix
La libération des prisonniers politiques est un des fondamentaux de Corsica Libera depuis sa création (2008), c’est une demande répétée du FLNC UC depuis des années, un FLNC qui au mois de juin 2014 à disparu de l’échiquier politique afin de laisser la place à un processus de paix.
Aujourd’hui ces demandes de « rapprochement et d’Amnistie » sont portés par un certains nombres d’élus de l’Assemblée de Corse comme les élus de Corsica Libera, mais pas que… Jean Louis Orsucci du Parti Socialiste est lui aussi favorable à ce projet de loi d’Amnistie depuis quelques mois, il est le premier de la classe politique traditionnelle à en avoir (re)parlé.
La Coordination pour une voie politique (lien) s’est donc emparé du dossier afin de le faire porter par le plus grand nombre au sein de l’Assemblée de Corse mais aussi par les représentants politiques, et la société civile.
Cette amnistie fait l’objet d’un consensus très large et personne ne s’y oppose en Corse. Pas encore.
Le 3 février dernier (lien), le Conseil Communautaire di E Cinque Pieve di Balagna s’est prononcé à l’unanimité des membres présents pour l’amnistie des prisonniers politiques corses. C’est la première décision officielle dans ce dossier d’amnistie.
Malgré un processus politique, la répression ne s’arrête pas, Pierre Paoli, secrétaire national de Corsica Libera est interpellé, interpellations, procès, convocations sont le lot hebdomadaire des militants du mouvement national engagé dans un processus de paix. Malgré tout, la démarche de la coordination pour une voie politique continue et s’organise lors d’un meeting le 6 mars à Ajaccio (lien) réunissant les représentants de la Gauche, de la société civile mais surtout de l’unité du mouvement national autours de cette question.
A la suite de ce meeting, le 13 mars 2015, Jean Marie Poli (lien) lors d’une session de l’Assemblée de Corse demande que la CTC se saisissent de ce dossier, ce qui est accepté. Une réunion des Présidents de Groupe a lieu quelques jours après, le 24 mars (lien) cette demande sur le thème de l’Amnistie sera proposé au vote lors d’une prochaine session. Ce 13 mars alors qu’un rapport sur l’amnistie a été accepté, L’assemblée de Corse délibère une nouvelle fois sur le rapprochement des « détenus insulaires ». Conférence de presse de l’Associu Ghjuventù Tocca à Noi et de la LDH
A l’occasion du premier tour de la départementale en Corse du Sud, le 22 mars, (lien) et dans les Cantons où aucune liste Corsica Libera n’est présente, les militants déposent un bulletin « Amnistia » dans les enveloppes.
A la veille de la journée internationale des prisonniers politiques, la Ghjuventù Indipendentista propose un concours d’affiche sur le thème de l’amnistie. Un site, une pétition d’envergure internationale seront en ligne d’ici quelques jours. (lien)
En attendant, ce 2 avril, à peine élu Président du Conseil Départemental de Haute Corse, François Orlandi se positionne pour le rapprochement familial des prisonniers politiques dans une interview accordée à Alta-Frequenza.
« C’est une position très simple, je pense que le mouvement nationaliste, à travers la branche armée, a déposé les armes, qui veut donc s’inscrire dans un débat démocratique. Et qu’à ce titre c’est un geste fort, et je pense que l’Etat dans un souci d’humanité peut partager ce geste par un rapprochement des détenus politiques qui ne fera qu’améliorer la situation, améliorer le dialogue. Je l’appelle très sincèrement de mes vœux »
Dossier AMNISTIA – RAPPROCHEMENT (article sur les prisonniers politiques)
I Scrianzati