Le 22 mars aura lieu le premier tour des élections départementales. Ce scrutin pourrait être le dernier s’agissant de l’institution départementale et de son existence et la mandature écourtée pour passer à la Collectivité unique de Corse en 2018. Ce projet inscrit par amendement à la loi NOTRe sera décliné par ordonnances pour définir le champ de compétences de cette Collectivité, sa fiscalité, son budget et les conditions de transfert des agents. Tout serait bouclé en définitive sans que les Corses n’aient un mot à dire sur une réforme appelée à rythmer leur vie quotidienne dans le futur.
Dans le même sens, les Etablissements de coopération intercommunale sont promis à une fusion pour en réduire le nombre de moitié. Car tel est l’objectif de cette réforme spécifique à la Corse mais appendice d’une loi imaginée par le gouvernement Valls Hollande après les cuisantes défaites des municipales et des européennes. Il s’agit de concentrer à rebours de la décentralisation. Le choc recherché n’a rien à voir avec la prétendue lourdeur administrative qui ruinerait le pays quand les marchés financiers lui garantiraient la prospérité. Ce qui est dans le viseur, avec ce langage libéral, c’est la dépense publique soumise ainsi à la moulinette de l’austérité et des critères low cost. Réforme institutionnelle et austérité budgétaire vont donc de paire.
Les candidates et les candidats du PCF et du Front de gauche ont fait le double choix d’une part, de combattre la politique d’austérité du gouvernement et d’autre part, de la clarté dans l’engagement à gauche sur les valeurs démocratiques et républicaines, de respect des électrices et des électeurs, de respect du peuple. Voila pourquoi ils dénoncent l’absence de consultation par référendum sur ce projet de pouvoir unique en Corse et la procédure retenue qui enterre dans un simple amendement du gouvernement cette exigence démocratique élémentaire satisfaite en 2003 sur un projet identique.
Les autres candidats, qui veulent la Collectivité unique et préparent les funérailles du département, sont en contradiction. La Chambre des territoires, qu’ils réclament en substitution au département dont ils ne veulent plus, ne serait qu’un Etablissement public administratif, sans compétence et sous tutelle de la région. En fait, cela ne ferait qu’anticiper la disparition de l’entité départementale et de la préfecture de Haute Corse à Bastia.
La Corse à besoin d’une démocratie renouvelée au plus près des citoyens avec une Assemblée départementale élue à la proportionnelle et des communes de plein exercice par le maintien de la clause de compétence générale. Ce projet, il faut le faire vivre dans chaque canton urbain ou rural ou l’intervention et les compétences du département en matière de politique sociale (RSA, handicap, petite enfance, solidarité, sport, environnement…) sont d’autant plus importantes que la détresse gagne de partout.
Pour ce qui les concerne, les élu(e)s communistes et Front de gauche ne se présentent pas sans étiquette, ils mettront leurs actes en accord avec leurs paroles :
•Pour une politique du logement social,
•Pour l’action sociale en réponse à l’urgence sociale,
•Pour la qualité de vie, la défense de l’environnement,
•Pour l’amélioration du réseau routier,
•Pour la mise en place de transports de proximité réguliers et multimodaux.
Agir contre l’austérité demande des élus qui se battront contre les politiques ultralibérales et antisociales. Sont en cause à travers elles les postes d’agents de la fonction publique et le service public rendu à la population. Or ce ne sont ni les départements, ni les communes, qui sont responsables de la crise qu’ils veulent faire payer aux peuples à la place des marchés financiers et des évadés fiscaux qui comptent en milliard. La loi Macron en est l’illustration, elle s’attaque comme jamais au droit du travail, aux retraites, à la protection sociale, à l’éducation nationale, la culture, au logement social, au système de santé sous les applaudissements du MEDEF qui en redemande.
Avec le bulletin de vote il est possible de donner un cout d’arrêt à cette politique néolibérale, de reconstruire l’espoir, de défendre une alternative de gauche et d’ouvrir une perspective autre que celle du retour annoncé de la droite sous influence du FN. Le 22 mars un seul bulletin permettra de s’indigner, de se révolter, de dire NON à l’austérité du gouvernement, OUI à une politique de gauche, de dire NON au pouvoir unique en Corse, OUI au référendum, c’est le bulletin PCF Front de gauche.