Extraits de l’allocution d’ouverture du Président Dominique BUCCHINI:
Mes chers collègues,
je tiens, en préalable, à vous remercier de votre participation à cette séance publique, qu’il convenait d’organiser malgré la proximité des élections départementales, pour ne pas retarder un certain nombre de dossiers figurant à notre ordre du jour.
L’ordre du jour étant relativement chargé, nous avons été conduits, avec l’accord de la quasi-totalité des groupes, à différer l’habituelle séance des questions orales ; celle-ci, bien entendu, sera rétablie dès la prochaine session et, exceptionnellement, la partie télévisée sera portée à 1h20.
A cet égard, je vous indique que la prochaine séance publique est prévue le jeudi 9 avril, et elle sera consacrée notamment au projet de PADDUC ; sachant qu’en cas de vote favorable, notre délibération ouvrira alors la période de mise à l’enquête publique.
D’autre part, une rencontre avec Madame LEBRANCHU aura lieu le 13 avril, dans les locaux du ministère de la décentralisation.
Nous aurons, dans ce cadre, à aborder le périmètre de la collectivité unique, définir un mode de concertation pour rédiger le contenu des ordonnances, et choisir la procédure de référendum la plus appropriée. Sans engager le débat, je rappelle que nous avons tous validé la nécessité de consulter la population, et nonobstant les considérations d’ordre technique, nous avons en quelque sorte une « obligation de résultat ».
Votre commission des compétences s’est d’ailleurs réunie vendredi dernier pour préparer ces échanges, et je ne doute pas que son président réfléchit à des solutions.
Quant au nouveau mode de scrutin départemental, je veux souligner qu’un de ses effets principaux –on a tendance à l’oublier- consistera à introduire enfin la parité dans une institution qui gère d’importants budgets de solidarités : dans la diversité de nos opinions, nous pouvons tous nous en féliciter !
Je commencerai, d’ailleurs, mon propos introductif par un hommage aux conseillères de l’Assemblée de Corse, et du Conseil Exécutif.
C’était en effet dimanche la journée de la femme, observée dans le monde entier, occasion de saluer la contribution apportée par celles qui sont devenues ici majoritaires, à nos prises de décision.
Dans le même esprit, j’accueillerai chaleureusement en votre nom collectif Alexandra PAGNI, qui succède à Nathalie RUGGERI, ne doutant pas qu’elle enrichira, elle aussi, nos travaux de sa note personnelle.
Je poursuivrai, ensuite, par l’expression de notre solidarité aux régions touchées par les violentes intempéries de la fin de semaine.
Il s’agit de toute la façade orientale de la Corse, exposées aux inondations et à la tempête, mais aussi de la commune de Guagno qui a vu une grande part de son patrimoine forestier arrachée, et je sais que son maire y est particulièrement attaché.
Je féliciterai de façon appuyée les agents de nos services routiers, Monsieur le Président du Conseil Exécutif, ceux des départements et de leurs services de secours, en incluant les personnels d’EDF qui se sont mobilisés sans relâche pour limiter les conséquences des coupures de courant.
Une fois de plus, les services publics ont démontré (s’il en était besoin !) leur efficacité et leur utilité.
Enfin, je reviendrai brièvement sur quelques évènements d’actualité.
J’ai reçu récemment des représentants du « Collectif des Chasseurs Corses », qui m’ont fait part de leur exaspération concernant l’absence de réponse du Gouvernement suite à la transmission d’une motion de notre Assemblée, en décembre 2013, qui demandait le transfert à notre Collectivité de la décision des périodes d’ouverture et de fermeture de la chasse en Corse.
Convaincus que les temps de chasse en Corse doivent correspondre à la réalité des flux migratoires, nous venons avec le Président de l’Exécutif de saisir le Premier ministre, en lui rappelant l’importance de cette problématique qui concerne aujourd’hui vingt mille chasseurs insulaires.
Nous avons, bien entendu, proposé au Collectif et aux deux Fédérations de nous concerter afin de finaliser ensemble ce dossier.
Le Salon de l’Agriculture a été, je pense, un succès pour le stand de la Corse et donc, pour nos producteurs. Il convient de le saluer.
En effet, plusieurs dossiers de presse –et je vous invite à les lire attentivement- dénoncent les dérives considérables provoquées par la concentration des multinationales de l’agroalimentaire, tant au niveau des producteurs que des consommateurs. Dans ce contexte, poursuivre l’objectif de reconquête de notre autonomie agricole, tel que nous l’avons indiqué dans le projet de PADDUC devient, à mon avis, une véritable exigence de salut public.
Dans le même ordre d’idée, je ferai aussi référence aux résultats d’une enquête réalisée par la Banque de France auprès de mille entreprises insulaires.
Après avoir dressé le bilan des difficultés concrètes rencontrées par nos artisans ou entrepreneurs, le directeur régional de cet établissement pointe les limites d’un modèle économique insuffisamment diversifié, parce que concentré sur le BTP et le tourisme. Il nous invite donc à favoriser l’innovation et les nouvelles technologies, attirant l’attention sur le fait que les conditions d’investissement ont rarement été aussi avantageuses.
Cette priorité est bien intégrée dans les actions engagées par l’ADEC pour défendre nos entreprises. Mais nous avons tout intérêt aussi à impulser, comme prévu dans le cadre du PADDUC, une réorientation durable du modèle économique de la Corse, le modèle de la rente atteignant aujourd’hui ses limites.
Avant de conclure, je m’associerai volontiers à la commémoration de la marche de SELMA, organisée par Martin LUTHER KING.
A cette époque, l’actualité internationale pouvait être occupée par ce genre de mobilisations collectives porteuses d’espoir.
En défendant inlassablement, et au prix de sa propre vie, la cause de la communauté noire, cette grande figure des droits civiques aura fait progresser l’humanité toute entière. J’ajoute qu’il était tout aussi sévère, on l’oublie parfois, dans la dénonciation d’un système économique fondé sur l’oppression des ressources humaines et naturelles.
Dans une période caractérisée par la crise économique et sociale provoquée par ces déséquilibres, et qui favorise le repli sur soi, le racisme et l’exclusion, il m’apparaît particulièrement utile de s’y référer.
Je souhaite exprimer notre émotion après la disparition, mardi dernier, de plusieurs champions sportifs, et de techniciens de la télévision, dans un accident d’hélicoptère en Argentine.
Vous me permettrez d’avoir une pensée particulière pour Florence ARTHAUD qui, au-delà même de sa pratique sportive, avait noué des liens étroits avec la Corse.
Je vous propose, Monsieur le Président du Conseil Exécutif, que nous assurions les familles des victimes de notre entière solidarité.
Je vous remercie.
Dominique Bucchini