Après l’occupation fin août du Crédit agricole de Ghisonaccia par une dizaine d’agriculteurs, Joseph Colombani, le président de la FDSEA, tape du poing sur la table. Au nom d’une profession en crise.
24 Ore : Vous avez récemment occupé les locaux d’une agence du Crédit agricole. Quelles sont les motivations de ce genre d’actions ?
Il s’agit d’attirer l’attention sur les difficultés financières rencontrées par les agriculteurs malgré le protocole de désendettement signé dans le cadre de la commission Hirel et les accords pris avec le Crédit Agricole. Aujourd’hui, la banque ne joue pas le jeu. Certains exploitants signataires du protocole n’arrivent pas à avoir de nouveaux crédits. D’autres n’ont plus droit à une carte de crédit ou à un chéquier. Les dossiers sociaux à qui on a consenti un effacement de la dette – 107 sur 150 demandes, déposées il y a quatre ans – n’ont pas été prévenus. Enfin, les personnes qui n’ont pas trouvé d’accord, qui sont toujours en activité mais âgées de 50 à 60 ans, ont vu leur dette échelonnée sur 20 ou 25 ans. C’est ridicule ! En tout, cela représente près de 500 personnes.
24 Ore : Des procédures judiciaires sont-elles en cours ?
Nous sommes hostiles à ces procédures. L’Etat et la banque ont dit qu’ils ne mettraient pas les agriculteurs dehors. Il est indispensable de sécuriser juridiquement cette annonce, qui veut que les maisons d’habitation soient préservées. Personne ne reprendra leur terre ni ne s’installera chez eux. Ces procédures ne sont pas stoppées, la décision a été mise en délibéré au 20 octobre prochain.
24 Ore : Quelles solutions, selon vous, pour la revitalisation du monde rural ?
Cela fait des années que l’on revendique qu’il y ait une clarification du foncier. Et cela fait des années que l’on fait de l’agriculture sans foncier. L’Etat est responsable. Il est impossible de retrouver les propriétaires, le cadastre n’est pas fiable, il n’y a pas de bornage. 90% des terres en montagne sont occupées sans titre, et parfois sans autorisation de mise en valeur. C’est une réalité scandaleuse mais que tout le monde connaît. L’une des solutions pour régler cette situation est l’Etablissement public foncier qui pourrait organiser un système d’échange de terres : constructibles contre agricoles. C’est déjà le cas à Sisco.
22/09/2011 24 Ore n°319
Par Caroline Ettori
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