#Corse Les nationalistes corses et des élus de gauche demandent l’amnistie pour les prisonniers politiques

M. Angelini, qui s’exprimait lors d’une réunion publique devant quelque 500 personnes au palais de congrès de la Cité impériale, a ajouté que, «dans un contexte beaucoup plus difficile, en Irlande du Nord entre le Royaume-Uni et l’Irlande (…) les pourparlers avaient abouti à une amnistie».

meetingAmnistieReforme6mars2015 (12)Pour le maire socialiste de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, également élu territorial, «le dialogue permanent, sincère et constructif que dit souhaiter le gouvernement ne peut se dérouler avec 26 personnes en prison».

Cette amnistie a été réclamée lors de cette première réunion d’une «Coordination pour un avenir politique» à laquelle ont aussi participé les indépendantistes de Corsica Libera (3 élus à l’Assemblée), des élus de gauche, le Syndicat des travailleurs corses (nationaliste), les écologistes de I Verdi Corsi et la Ligue des droits de l’homme.

26 prisonniers, que le gouvernement refuse de qualifier de politiques, sont concernés, dont Yvan Colonna condamné à perpétuité pour l’assassinat en 1998 du préfet de Corse Claude Erignac.

«Si notre littoral a été préservé, c’est parce que des gens ont fait des actions la nuit (…) et aujourd’hui, le gouvernement ne se montre pas à la hauteur», a déclaré l’élu territorial (DVG) Jean-Baptiste Luccioni, maire du village de Pietrosella, sur la rive Sud du golfe d’Ajaccio.

M. Luccioni rendait ainsi hommage à l’action clandestine du FLNC (Front de libération nationale de la Corse) qui empêcha partiellement, depuis la fin des années 1970, le bétonnage du littoral.

meetingAmnistieReforme6mars2015 (14)Le FLNC a annoncé en juin 2014 l’abandon progressif de l’action clandestine armée pour favoriser le dialogue politique.

Le gouvernement n’a pas réagi à cette démarche, poursuivant les arrestations de militants nationalistes, dont, en février, un dirigeant de Corsica Libera, Pierre Paoli, mis en examen et incarcéré à Nanterre (Hauts-de-Seine) dans une enquête sur des attentats en 2012 contre des résidences secondaires.

Un autre dirigeant de Corsica Libera, Jean-Guy Talamoni a aussi déploré le «traitement de manière très partielle» par le gouvernement des réformes votées à la majorité de l’Assemblée de Corse.

Seul, a-t-il souligné, un projet de réforme institutionnelle en vue de la disparition des deux départements corses au sein d’une collectivité unique a été retenu par le gouvernement.

M. Talamoni, qui est élu territorial, et les participants ont stigmatisé «le silence de Paris» sur les autres réformes.

Celles-ci concernent l’instauration d’un statut de résident pour casser la spirale de la spéculation foncière et immobilière, la co-officialité de la langue corse et un statut fiscal adapté permettant aux familles insulaires de conserver leur patrimoine et de pouvoir vivre dans l’île.

AFP

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