On ne peut que se féliciter de la victoire de Syriza en Grèce car ce parti représente une volonté d’alternative aux désastreuses politiques d’austérité mises en œuvre par l’Europe libérale de Mme Merkel et de la BCE.
En effet, son leader, A. Tsipras veut une conférence européenne sur la dette et la fin des politiques d’austérité (effacement de la majeure partie de la dette, moratoire, clause de “développement”…). Ces mesures techniques seront adossées à un programme social visant à réduire les inégalités et à mieux répartir les richesses (augmentation du salaire minimum, mesures favorables aux retraités les plus pauvres, accès gratuit aux soins, augmentation du nombre de bénéficiaires de l’assurance chômage…).
Toutefois, des interrogations et des doutes sur la stratégie à long terme de ce parti demeurent. Son gouvernement de coalition avec les souverainistes de droite d’ANEL est pour le moins surprenant, et pose quelques hypothèques, au moins sur les droits des minorités.
Trispas incarne une gauche diversifiée dont on a du mal à percevoir le véritable projet de société, si ce n’est la volonté réelle du retour de la justice sociale en Grèce comme dans le reste de l’Europe. Ce choix n’est pas nécessairement révolutionnaire mais incarne un retour à un principe universel de la vraie gauche, ce qui est déjà insupportable aux yeux des capitalistes européens.
Quelles que soient les limites et difficultés de Syriza, le peuple grec a montré aux peuples et au monde du travail que la construction d’une alternative est possible. Cette alternative sera d’autant plus porteuse de transformation politique et sociale que ce gouvernement bénéficiera des mobilisations sociales en Grèce et du soutien populaire en Europe. La situation du peuple grec ne peut être comparée à celles des peuples français et corse, mais un peuple qui relève la tête pour retrouver sa dignité est un bel exemple et une source d’espoir pour toutes celles et ceux qui se battent pour une alternative politique et pour la liberté.
A Manca