(CorseMatin) C’est la phrase que tout journaliste sensé ne pensait pas avoir à écrire un jour, et que tout syndicaliste lucide, tout militant des droits de l’Homme encore vert et frais n’aurait jamais imaginé lire à son tour.
A Bastia, dimanche dernier, vous étiez 8 000 dans le cortège des Charlie selon les organisateurs, et 10 000 selon la police, ou plutôt selon le préfet qui s’est empressé de rectifier les comptes.
8 000 ou 10 000 à Bastia, 12 000 ou 15 000 à Ajaccio, 4 millions et demi ou 5 millions dans le pays, qu’importent finalement les unités ou les virgules, nous étions en Corse et ailleurs, jusqu’à travers le monde, une immensité à marcher.
A marcher contre le terrorisme, pour les valeurs de la démocratie, d’une société du vivre ensemble, pour les libertés, toutes les libertés, celle de croire comme celle de blasphémer, pour la laïcité et enfin, et surtout pour les 17 victimes, et les 17 autres mutilées, mortes ou blessées non par hasard, mais pour ce qu’elles représentaient vraiment : la pensée, l’ordre, la sécurité, le droit à la différence.