« Une colonie est un établissement humain entretenu par une puissance étatique appelée métropole dans une région plus ou moins lointaine à laquelle elle est initialement étrangère et où elle s’implante durablement.
Résultat d’un processus politique, économique, culturel et social appelé colonisation, et qui consiste en l’exploitation des ressources de la zone en même temps que sa mise en valeur, la colonie est généralement intégrée dans un Empire colonial marqué par le colonialisme, une idéologie dont le précepte est la conquête, l’accaparement de nouvelles régions et la sauvegarde de celles sur lesquelles s’exerce déjà une mainmise ».
Cette définition s’applique à la Corse à la virgule près ! Lors de sa conférence de presse au siège de Veolia mercredi 14 janvier,Aiacciu Cità Corsa a mis le doigt sur une des plaies de la Corse : le pillage des ressources naturelles et la captation de l’argent des Corses sans contre-partie équitable.
Autrement dit un certain nombre de sociétés extérieures à la Corse ont reçu en fermage le droit du négoce des ressources naturelles et des services au prix qui leur convient , sans que cela soit justifié par des investissements pour améliorer la qualité du service et la garantie de la fourniture! Et les Corses paient un prix prohibitif des ressources dont ils sont les propriétaires naturels…
La prise de position d’Aiacciu Cità Corsa portait précisément sur la distribution de l’eau : cherté du coût pour les ménages ajacciens, vétusté du réseau, direction régionale extérieure à la Corse, cadres de direction systématiquement non corses…
Ce monopole de fait est un marché de dupes auquel ont participé tous les dirigeants politiques aux affaires depuis toujours; ils grèvent le budgets des familles, accumulent des profits qui repartent hors de Corse ; en aucun cas, Veolia en l’occurrence, n’investit dans des équipements structurants qui garantirait la continuité du service et la pondération des prix ! Et la Corse qui est l’île la plus arrosée de Méditerranée se retrouve avec l’eau domestique la plus onéreuse de France !
Cette forme d’administration coloniale est d’autant plus pernicieuse qu’elle obère le développement économique et contribue à la paupérisation des Corses. Ce qui est vrai de Veolia est valable pour tous les secteurs supposés publics :
-la fourniture d’énergie électrique est assurée par EDF dont au fond personne ne connaît le statut exact. Hormis son rôle de fournisseur d’électricité à partir d’installations dépassées et polluantes, EDF est incapable d’agir sur l’avenir énergétique de la Corse et laisse perdre 90% des 8 milliards de m3 d’eau annuelles qui nous tombent du ciel ! Là aussi, EDF se contente d’encaisser des factures dont le produit est investi ailleurs…
-même chose pour le logement social ! Dans ce secteur, l’alliance objective entre organismes locatifs, administrés de Marseille ou Paris, et les petits seigneurs des conseils généraux a depuis longtemps détourné la mission des offices d’HLM en les transformant en machine électorale dont bien entendu, les royalties se retrouvent hors de Corse…
On voit bien comment ces problèmes qui concernent Aiacciu, autrement dit 1 corse sur 4, sont l’affaire de tous ! Ce débat , qui touche au cœur de la construction économique et sociale de la Corse de demain, Aiacciu Cità Corsa ne manquera pas de le poser, dans le cadre de l’action politique de Corsica Libara, pendant la campagne des municipales et bien au delà…
A SQUADRA
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