Un groupe de sept à huit personnes décédées il y a 9 000 ans a été découvert dans une même sépulture sur une colline près de Sollacaro, un village de Corse du sud. Ce sont les plus anciens restes humains trouvés en Corse. Quatre ou cinq adultes d’abord, un adolescent, un nouveau-né, ont été mis au jour sur plusieurs mois par une équipe d’archéologues de plusieurs universités françaises, assistés d’un collègue danois. Les ossements étaient tous éparpillés sur quelques mètres carrés, à Campo Stefano. Récemment, un dernier adulte, cette fois au squelette quasiment complet, a été exhumé de cette unique sépulture multiple datant du Mésolithique (-10 000 à -5 000 av. JC) en Corse. La datation au Carbone 14 des premiers ossements permet de les dater de 7 400 à 6 800 av. JC, tandis que la « Dame de Bonifacio », découverte en 1973, aurait vécu vers 6 500 av. JC. Le mésolithique marque le début de la sédentarisation agricole, avant le néolithique. Le site était exploité depuis sept ans pour des recherches portant sur l’âge de bronze. Cette « divine surprise », selon l’expression de Joseph Cesari, conservateur régional de l’archéologie et des monuments historiques, était demeurée confidentielle. Il s’agissait d’éviter l’afflux de visiteurs dans le secteur, proche de lieux touristiques, tel le vaste site préhistorique de Filitosa. Les archéologues ont minutieusement dégagé, à l’aide de pinceaux et de fines baguettes de bois, le crâne et les membres supérieurs repliés sur la cage thoracique du dernier squelette, avant de fermer le chantier. Si les chercheurs parviennent à extraire de l’ADN des ossements, les études vont « permettre de pousser plus loin nos connaissances sur la génétique, la nutrition et le mode de vie en général » des peuples de cette époque, selon le paléontologue Patrice Courtaud.
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