(CorseMatin) La Corse connaît une crise économique et sociale généralisée, avec des facteurs aggravants liés aux fragilités insulaires. Selon Pierre Poggioli, le nationalisme, avec en premier lieu sa représentation syndicale, doit faire de cette question un des axes essentiels de son engagement.
Selon certains analystes, la Corse serait partiellement épargnée par la crise. Qu’en pensez-vous ?
La Corse se développe, la Corse est la « Région » où il y a le plus grand nombre de créations d’entreprises, la Corse épargnée par la crise, tandis que les « journées portes ouvertes sur l’emploi et la formation des jeunes » occupent des pages entières et la une dans les médias…
Et j’en passe, la liste des poncifs n’est pas exhaustive. Voilà l’information que l’on nous assène à longueur de temps, relayée par nos politiques, nos représentants du « grand » patronat local, et nos « spécialistes locaux » de l’économie… Mais la triste réalité est là. La « manne » touristique dont toute la pseudo-économie de la Corse dépend et est tributaire, nous conduit toujours un peu plus dans le mur.
Avec quelles conséquences ?
L’île devient une destination résidentielle pour les riches tandis que la population locale dans sa majorité s’appauvrit, que nombre de petits commerces et de petites entreprises artisanales ou autres ferment, que les impôts locaux augmentent, que le coût de la vie est toujours aussi élevé (plus 20 % par rapport à la moyenne nationale française), que les logements sont de plus en plus chers, que les salaires au mieux stagnent (moins 20 % par rapport à la moyenne nationale française) et que les emplois précaires se multiplient…
La pauvreté progresse – 30 000 personnes se trouvent à la limite ou en dessous du seuil de pauvreté. Les chiffres d’octobre du chômage viennent hélas de confirmer encore cette lente mais désespérante dégradation sociale dans l’île.