Après la victoire de l’Associu di i Parenti Corsi, APC,qui a conforté sa première place d’organisation de parents d’élèves dans l’île, u Sindicatu di i Travagliadori Corsi, STC,à son tour a confirmé sa première place d’organisation syndicale dans l’île en remportant les élections de la Fonction publique territoriale en Corse;
La question sociale, une réalité cruciale dans l’île
Corse, la pauvreté progresse
La Corse se développe, la Corse est la « Région » où il y a le plus grand nombre de créations d’entreprises, la Corse épargnée par la crise, tandis que les » journées portes ouvertes sur l’emploi et la formation des jeunes » occupent des pages entières et la une dans les médias,…et j’en passe, la liste des poncifs n’est pas exhaustive,
Voilà ce que l’on nous assène à longueur de temps par médias interposés, relayés par nos politiques, nos représentants du « grand » patronat local, et nos « spécialistes locaux » de l’économie…mais la triste réalité est là. la « manne » touristique dont toute la pseudo’-économie de la Corse dépend et est tributaire, nous conduit toujours un peu plus dans le mur et l’île devient une destination résidentielle pour les riches tandis que la population locale dans sa majorité s’appauvrit, que nombre de petits commerces et de petites entreprises artisanales ou autres ferment, que les impôts locaux et autres augmentent, que le coût de la vie est toujours aussi élevé (Plus 20 % par rapport à la moyenne nationale française), que les logements sont de plus en plus chers, que les salaires au mieux stagnent (moins 20% par rapport à la moyenne nationale française) et que les emplois précaires se multiplient… la pauvreté progressant (30000 personnes se trouvent à la limite ou en dessous du seuil de pauvreté)
Les chiffres d’octobre du chômage viennent hélas de confirmer encore cette lente mais désespérante dégradation sociale dans l’île.
En Octobre 2014, la Corse compte 21.099 demandeurs d’emploi , toutes catégories confondues. Le nombre de chômeurs a donc augmenté de 1 % par rapport à la fin du mois de septembre. Sur un an, cela correspond à une hausse de 11.8 %. Cette hausse est supérieure à celle enregistrée en France puisque le nombre de demandeurs d’emploi y a augmenté de 0.5 % entre septembre et octobre, soit une augmentation de 5.6 % en un an dans l’hexagone. La hausse du nombre de demandeurs d’emploi est plus importante en Haute-Corse ( 11.467 demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A, B et C, fin octobre) avec une hausse de 1.3 % en un mois et de 14.9 % en un an. En Corse-du-Sud, 9.631 demandeurs d’emploi sont inscrits en catégorie A, B et C, soit une augmentation de 0.6 % par rapport à septembre et de 8.4 % en un an.
Quelques rappels
Dans les années 1970, alors que se développe un mouvement de contestation dans l’île, et que le problème corse occupe la une de l’actualité, les salariés corses décident de lutter quotidiennement pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de leurs salaires. Ils sont au départ regroupés dans des syndicats dits traditionnels et s’inscrivent dans des schémas de lutte et de réflexion découlant des analyses et des actions de mobilisation impulsées à l’échelon national français. Avec la montée en puissance de la contestation en Corse, suite au développement notamment de la lutte clandestine du Front de Libération Nationale de la Corse (FLNC), des adhérents corses de ces syndicats traditionnels veulent impulser la prise en compte par ceux-ci de revendications spécifiques. Ils tentent de les mobiliser autour des thèmes des conditions de travail et d’emplois propres à la Corse, en tirant leurs analyses et leurs prises de position d’une approche spécifique de la situation économique et sociale de l’île.
C’est ainsi que ces pionniers, entraînant à leur suite de nombre de militants autonomistes puis nationalistes, investissent dans un premier temps les syndicats dits traditionnels, surtout la CFDT, réussissant à faire évoluer leurs structures régionales. Celles-ci prennent alors des positions beaucoup plus « politiques » et « originales » en tenant compte de l’élargissement des idées autonomistes puis nationalistes au sein des différentes couches sociales de la société corse.
Au début des années 80, cette stratégie de « l’entrisme » va connaître ses limites et le mouvement nationaliste alors en pleine ascension va en tirer les enseignements. A l’initiative du FLNC, est élaborée la stratégie des contre-pouvoirs politiques, économiques, sociaux, culturels, associatifs et syndicaux. C’est la fin de la politique de « l’entrisme » syndical prôné et encouragé jusqu’alors, et la mise en chantier d’une structure syndicale spécifique de défense des salariés corses.
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