Avec mes amis Jean-Charles ORSUCCI et Jean-Louis LUCIANI, nous avons pris position sur la réforme territoriale dont nous débattrons les 11 et 12 décembre prochains.
La réforme des institutions doit avoir un sens pour la Corse. Elle doit permettre de simplifier la gouvernance locale, clarifier les compétences entre collectivités mais également avec l’état, optimiser et rationnaliser l’utilisation de l’argent public et rendre lisible les politiques pour les citoyens.
A ces conditions nous sommes pour une réforme qui vise à créer une collectivité unique, porteuse d’un projet à la fois territorial et social, garante de la cohésion entre les hommes et les microrégions. Les travaux de la Commissions des compétences de l’Assemblée de Corse, présidée par Pierre CHAUBON dont nous louons le travail , se sont conclus sur une proposition qui entraîne un bouleversement du paysage institutionnel insulaire. A peine rendue publique, cette proposition sera discutée à l’Assemblée les 11 et 12 décembre prochains, pour, peut-être, être raccrochée in extremis à la loi dite « Lebranchu ».
Il y a fort à parier que les débats se tiendront dans une session marathon qui se soldera par un agglomérat d’amendements et de modifications pour une nouvelle version d’un texte qui en a déjà connu plusieurs ces derniers mois. Nous pensons que cette intention affichée d’aller vite, peut contrarier l’objectif eu égard à l’importance du sujet. De plus la création prévue de deux entités ayant sans doute une administration propre rajoute de la complexité à un moment où nous devons faire plus avec moins. Aussi nous aurions souhaité que les territoires soient représentés et véritablement décisionnaires pour être ainsi des lieux de contre-pouvoir. Les institutions sont en effet des outils au service de l’intérêt général. Leur réforme, quelle qu’elle soit, a un impact sur la vie des citoyens. Il est donc important de prendre le temps nécessaire pour la pédagogie, l’explication et l’appropriation du sujet par tout un chacun. Nous pensons fondamental que la réforme soit proposée à l’approbation des corses. D’autant plus à l’heure d’internet et de la démocratie participative.
Le Référendum paraît la voie la plus directe et une consultation pourrait être organisée concomitamment aux élections cantonales de mars prochain. Les citoyens disposeraient ainsi du temps et de la sérénité nécessaires pour la maturation du projet.Chaque composante politique pourrait également se positionner en toute cohérence et sans posture, dans le seul but de faire progresser la Corse. Si d’aventure, notre proposition venait à ne pas être retenue, nous considérons que le projet de création de la collectivité unique sera de toute façon l’un des thèmes de la campagne de la prochaine élection territoriale. Pour conclure nous nous prononçons en faveur d’une réforme institutionnelle visant à créer une collectivité unique véritablement simplificatrice, respectueuse de tous et validée par les corses.
Nous ne sommes pas convaincus par la pertinence d’un report des élections territoriales à décembre 2016 qui ne ferait qu’ajouter de la confusion à la complication. Nous demandons à ce que les corses puissent donner leur avis sur la réforme dans le cadre d’un débat ouvert, respectueux et démocratique.