L’adoption du PADDUC par l’Assemblée de Corse aura été une étape fondamentale dans le processus d’élaboration du projet de réforme nécessaire à la Corse. Pour de nombreux observateurs, ce débat constituait le moment de vérité. En effet, le domaine du développement économique et de l’aménagement du territoire est extrêmement sensible.
Tout spécialement en Corse où le patrimoine naturel a été préservé jusqu’à aujourd’hui par le combat clandestin et où les spéculateurs mafieux ont singulièrement été mis en appétit par les perspectives de “désanctuarisation” tracées dans le cadre du précédent projet de PADDUC.
Le groupe Corsica Libera a pesé de tout son poids pour que le débat ne soit pas reporté, alors que dans les heures qui l’ont précédé, une certaine confusion s’était installée à cet égard. Les responsables indépendantistes l’ont dit et répété: il était temps de trancher entre les deux stratégies opposées, d’une part l’économie dite “résidentielle”, le béton et les dérives mafieuses, d’autre part un développement maîtrisé par les Corses et au bénéfice des Corses. Les élus corses ont décidé, en conscience.
Désormais, les sujets les plus importants ont fait l’objet d’un vote largement majoritaire : coofficialité de la langue corse, statut de résident, transfert à la Collectivité Territoriale de Corse de la compétence en matière de fiscalité des successions, demande de révision constitutionnelle…
Il reste à débattre de la question plus technique de l’architecture institutionnelle, puis viendra le temps du rapport de force avec Paris. Pour imposer la mise en oeuvre d’un réel processus de dévolution qui ne se limite pas à l’objectif dépassé d’autonomie.
Comme en Catalogne, où une délégation de Corsica Libera s’était rendue pour assister au scrutin d’indépendance, l’objectif à terme doit être plus ambitieux. Du cours Grandval aux Ramblas de Barcelone, la souveraineté demeure la question essentielle.