(article du 17 novembre 2014) Réunis ce dimanche à Corte, les responsables nationalistes veulent continuer sur une voie apaisée, en accédant à davantage de responsabilités, et avec en ligne de mire une plus grande implication populaire
Des applaudissements pendant une longue minute et des militants debout dans l’amphithéâtre de la faculté de droit de Corte : c’est par cette image qu’a débuté, hier, l’assemblée générale de Corsica Libera. La raison de cette adhésion ? Une motion de soutien à Olivier Sauli, le militant porto-vecchiais victime d’une tentative d’assassinat vendredi matin sur la route d’Arca.
Le reste de l’après-midi aura été studieux avec la validation – « moins une abstention », précise Jean Guy Talamoni – de la stratégie mise en place depuis 2010, notamment à l’assemblée.
Les différentes motions d’orientation générale ont été « largement adoptées et permettront à l’exécutif et aux élus de poursuivre leur travail. Nos idées sont arrivées jusqu’à l’assemblée de Corse, nous devons maintenant nous battre pour qu’elles soient mises en œuvre, d’autant que d’autres courants politiques nous ont rejoints sur ces notions de coofficialité ou de statut de résident que nous étions les seuls à porter en 2010 », rappelle le leader nationaliste.
Mais ce que souhaite avant tout Corsica Libera, c’est que « le peuple corse s’empare de ce qui se passe à l’assemblée, qu’il soit partie prenante de la démarche. Le temps presse d’arriver à une grande implication populaire », estime François Sargentini. « La société civile doit se mobiliser afin que les élus ne soient pas seuls en première ligne », renchérit Jean Guy Talamoni.
Et pour cela, les militants« qui sont la base de notre mouvement » entendent se redéployer sur le terrain, avec notamment la « création de comités locaux pour que tout le monde puisse s’investir et aller au-delà de la base militante »,détaille Petr’Antone Tomasi.
«La force du message du FLNC reconnue»
Fait non négligeable depuis la dernière assemblée générale du mouvement en 2010, le dépôt des armes du FLNC, donne« une plus grande responsabilité encore à Corsica Libera pour porter ses idées ».
Et sans doute, une marge de manœuvre différente pour discuter avec les autres groupes politiques : « Une majorité évolutionniste est en train de se former en Corse au travers du projet de la CTC. La force du message du FLNC a été reconnue », explique François Sargentini. Il est rejoint dans ses propos par Petr’Antone Tomasi, qui précise qu’il « ne s’agit pas d’accéder aux responsabilités pour l’acte en lui-même mais de construire un éventuel accord politique autour des idées et fondamentaux du mouvement national ».
Les leaders de Corsica Libera estiment néanmoins que leurs idées devront passer par un rapport de force avec Paris. « C’est l’une des raisons pour lesquelles nous allons nous élargir à l’international, développe Jean Guy Talamoni. Nous avons envoyé des délégations en Écosse et en Catalogne, mais au-delà de ces deux cas, nous voulons mettre en accusation l’État français pour qu’il tienne enfin compte de ce que veut la Corse et de ce que ses élus ont voté ».
Les militants et sympathisants de Corsica Libera savent qu’ils pourront, en ce sens, compter sur un exécutif rajeuni et élargi (voir par ailleurs sur CORSE MATIN).