« Comme suite à la décision de la Commission de Discipline de la LFP de condamner Jean-Louis LECA, j’ai écrit ce matin à Frédéric THIRIEZ et saisi le Cabinet du Ministre des Sports. »
J’ai pris connaissance avec stupéfaction et colère, de la décision de la Commission de discipline de la Ligue Professionnelle de Football, en date du 13 novembre courant, de sanctionner M.LECA Jean-Louis d’un match ferme plus un match avec sursis.
Je souhaiterais connaitre les motifs qui ont prévalu à une telle décision.
Je n’ose croire que le simple fait de brandir le drapeau corse (préalablement et maladroitement interdit par le Préfet des Alpes-Maritimes) et se diriger vers le rond central pour partager avec ses coéquipiers la satisfaction d’une victoire sur le terrain de Nice, soit constitutif de cette sanction.
Si cela venait à en être le cas, cela serait très grave. Votre commission aurait de plus commis une double jurisprudence dangereuse et discriminante.
En premier lieu, elle aurait considéré le fait de brandir le drapeau corse comme une provocation, ce qui est inacceptable. Il n’est nul besoin de vous indiquer combien les corses sont attachés à leur Bandera.
La responsable politique et la citoyenne que je suis, voit dans cette sentence une connotation raciste et discriminante.
En second lieu et par extension, il est donc désormais interdit de détenir un drapeau sur un stade et de l’agiter en cas de victoire.
Je m’étonne également de la mansuétude de la décision à l’égard de l’OGC Nice, pourtant responsable de l’organisation de la rencontre.
L’envahissement du terrain, les violences à l’encontre des joueurs bastiais – commises pour la plupart par les membres de la sécurité du club – n’auront entrainé aucune suspension ferme du stade. Cela est proprement scandaleux et incompréhensible, surtout au regard de la jurisprudence en la matière concernant le Stade Armand Cesari, suspendu pour des bagarres entre joueurs sur le terrain ou encore pour des échauffourées entre supporteurs dans les tribunes du stade …d’Ajaccio.
Je peux comprendre que l’UEFA ne doit pas être alertée sur les graves lacunes structurelles en matière de sécurité d’un stade choisi pour l’organisation de l’Euro 2016.
J’ai demandé à nos conseils de réfléchir sur les possibles conséquences pénales de la décision de la commission de discipline. Car désormais, la LFP a porté le débat sur le plan politique et plus simplement sportif.
Je vais saisir également le Ministère des Sports pour lui faire fart de mon sentiment sur cette pénible affaire.
Par la prise de décisions injustes et à sens uniques à l’égard des clubs corses, par votre refus constant et méprisant de sanctuariser la date du 5 mai, vous portez gravement atteinte à l’image du football en Corse.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Emmanuelle DE GENTILI
Première Adjointe au Maire de BASTIA
Conseillère Exécutive de Corse