(Unità Naziunale – Publié le 2 décembre 2000) Le regroupement des prisonniers à Borgo « comme un acte d’humanité élémentaire »
Les familles des prisonniers corses ont exprimé à Corte « leur désarroi face à l’attitude de l’Etat… » et en même temps « leur détermination de voir changer les conditions qualifiées de « dégradantes et d’inhumaines » auxquelles ils sont confrontés.
C’est par la voix de Stella Castela, ayant à ses côtés de nombreuses mères, épouses, enfants, et le soutien de Marceau Siméoni, conseiller territorial de Corsica nazione, que les familles se sont exprimées.
« Alors que nous disposons à Borgo d’une maison d’arrêt récente, nos prisonniers doivent subir des conditions de détention dégradantes. Plus que les actes incriminés, c’est la qualité de Corse qui est combattue par l’Etat avec le plus grand acharnement. »
« Une situation contraire aux résolutions internationales… »
Et de dénoncer « la dispersion des prisonniers corses même au sein d’un même ensemble carcéral, les interdictions de communiquer, les fouilles à répétition, les perquisitions des cellules et la casse d’objets personnels, les conditions drastiques du « mitard » (le cas d’Alain Ferrandi a été cité), l’accès aux soins médicaux qui ressemble à un parcours du combattant, la correspondance retardée, les permis de visite refusés, les parloirs écourtés, les frais de déplacement pour les familles de plus en plus lourds, l’attente devant la prison avec les enfants, sans abri, les permissions qui ne sont pas accordées (cas de José Santoni dont la demande a été refusée pour les vacances de Noel), etc.
Les familles dénoncent encore les accès aux dossiers d’instruction payants pour la défense alors qu’il est gratuit pour l’accusation…
Une situation dite « contraire aux résolutions françaises, européennes et internationales… au pays des Droits de l’Homme… »
Revendications et actions
Les familles des prisonniers corses demandent « dans l’immédiat, l’octroi d’un parloir prolongé par semaine ; les permis de visite accordés aux parents et épouses ; le regroupement des prisonniers au sein d’une même prison.
A très court terme : le regroupement de tous les prisonniers à la maison d’arrêt de Borgo.
« Par les actions qu’ils ont engagées au sein des prisons, a-t-il été souligné, ils apportent leur contribution au processus de Matignon. Nous les soutenons sans détour et avec force et réaffirmons avec eux que nous refusons de servir les intérêts des ennemis de ces accords. Nous ne revendiquons aucune mesure de clémence ni des avantages quelconques mais seulement la reconnaissance de ce qui nous est du. Le regroupement des prisonniers corses à Borgo sera aussi une contribution effective au maintien de la consolidation d’un climat de détente propice à un dénouement pacifique et durable du problème corse. »
Il a été annoncé que le porte parole du comité anti répression Olivier Sauli ont été incarcérés. D’autre part, jeudi prochain, une conférence de presse commune Corses, Basques, Bretons, concernant le rapprochement des prisonniers que les familles qualifient de « politiques », aura lieu à Paris :
« Nous avons décidé de développer en commun plusieurs actions dont certaines auront lieu à la mi-décembre »