#Corse – Regroupement des prisonniers : colère en Corse

(Unità Naziunale – Publié le 26 novembre 2000) Selon la presse, Des heurts entre gendarmes mobiles et nationalistes avec échanges de cocktails molotov contre grenades lacrymogènes,  se sont produits dimanche après-midi devant la prison de Casabianda, près d’Aléria.

Deux granges ont été brûlées lors d’une manifestation pour le «regroupement des prisonniers politiques corses». Deux nationalistes ont été interpellés et placés en garde à vue. 120 personnes s’étaient regroupées à l’appel du comité anti-répression et de défense des prisonniers.

Plusieurs individus cagoulés se trouvaient dans le cortège emmené par un groupe de femmes derrière une banderole exigeant : «tous les prisonniers politiques à Borgo».

Après d’autres incidents ont eu lieu à Aléria où une voiture de la poste a été incendiée et des pierres lancées contre le crédit agricole.


(Article du 27 novembre 2000) Depuis plusieurs jours déjà les manifestations pour réclamer le regroupement dans l’ile des prisonniers corses qu’ils soient politiques ou de droit commun répartis dans les prisons du continent, se succèdent.
Hier, le rassemblement organisé devant le centre pénitentiaire de Casabianda par le comité anti-répression a dégénéré.
Une centaine de manifestants (selon la gendarmerie), 250 (selon les organisateurs), s’étaient massés à 15 heures à l’entrée du centre pénitentiaire agricole de Casabianda, à la sortie sud d’Aleria.
Après avoir déployé des banderoles exigeant le regroupement des prisonniers corses à la maison d’arrêt de Borgo, ils se sont rendus en cortège vers le pénitencier où le responsable du « CAR », M. Olivier Sauli, a pris la parole pour rappeler « que la situation des familles des détenus est de plus en plus difficile sur le plan financier. C’est pourquoi, dit-il, nous demandons le regroupement à Borgo… ».
Les manifestants gagnaient ensuite la RN 198 pour procéder à un barrage filtrant avec distribution de tracts expliquant leurs motivations. Soudain des heurts violents les ont opposés aux forces de l’ordre.

Deux versions des faits

Selon Olivier Sauli, les gendarmes mobiles auraient chargé sans raison : « Nous parlions calmement avec le capitaine de gendarmerie qui me demandait de quitter les lieux rapidement lorsque j’ai été violemment frappé dans le dos par un représentant des forces de l’ordre. A partir de là des affrontements violents ont éclaté et des jeunes manifestants ont été passés à tabac… ».
La version des manifestants est totalement infirmée par le capitaine Christophe Clarinard, commandant la compagnie de gendarmerie de Ghisonaccia. « Les manifestants, déclare ce dernier, ont tout d’abord incendié deux granges à foins à 16 heures, avant de prendre à partie une patrouille de gendarmes qui régulait la circulation. Ces derniers ont essuyé des jets de cocktail molotov et de pierres. Nous avons alors décidé d’intervenir pour disperser les manifestants… ».
Au cours des heurts, un jeune homme a été blessé et interpellé par les forces de l’ordre. Il était toujours hier soir en garde à vue, vraisemblablement au siège du groupement de gendarmerie de Haute-Corse à la caserne Montesoro à Bastia.

Exactions à Aleria

A Aleria, les manifestants repoussés des abords du centre pénitentiaire se sont regroupés dans l’agglomération.
Un véhicule des Postes d’Aleria a été totalement détruit par un incendie vers 17 heures. Des poubelles situées à proximité de la perception et du Crédit Agricole ont également été brulées. Vers 19 heures hier soir, le calme était revenu à Aleria.
Mais, deux manifestants ayant été interpellés et conduit à Bastia, dans la soirée, devant la caserne de Montesoro, plusieurs dizaines de personnes se sont dirigés vers le commissariat, pensant que leurs deux camarades arrêtés s’y trouvaient, puis vers le groupement de gendarmerie de Montesoro devant lequel ils se sont rassemblés, mettant le feu à des détritus et quelques pneus. Cette action a suscité l’intervention des sapeurs pompiers de Bastia et de la sureté urbaine.

Une présence de soutien à Borgo

Apprenant alors que les deux interpellés ne se trouvaient pas dans les locaux de la gendarmerie de Montesoro, mais à Borgo dans le campement des gardes mobiles jouxtant la maison d’arrêt, les manifestants se sont rendus sur place. On apprenait alors qu’un des deux interpellés se plaignant d’avoir été molesté devait passer des radios.
Peu après 22 heures, les manifestants assuraient une présence de soutien devant le campement des gardes mobiles, mais aucun incident n’était à déplorer.
Aujourd’hui la garde à vue des deux manifestants se poursuit, et peut aller jusqu’à 48 heures. Il appartiendra au procureur de décider de leur sort au vu des charges susceptibles ou non d’être retenues contre eux.

 


(Article du 28 novembre 2000) Poursuites engagées contre les deux nationalistes
Interpellés dimanche Hervé Santelli, le militant nationaliste interpellé dimanche soir lors de la manifestation organisée devant le centre pénitencier de Casabianda, à la sortie sud d’Aleria, par le comité anti répression pour le « regroupement des prisonniers corses » a été déféré hier au parquet et fera l’objet d’une procédure de comparution immédiate. Il est poursuivi pour transport d’armes prohibées (engins incendiaires, cocktails Molotov et fusées), violences sur gendarmes avec engins incendiaires et rébellion en réunion.
Par ailleurs, le deuxième militant interpellé, Jean-Pierre Durazzo, est toujours en garde à vue à la maison d’arrêt de Borgo, il sera vraisemblablement présenté, aujourd’hui, au parquet de Bastia. Les investigations se poursuivent concernant l’incendie de deux granges, la destruction d’un véhicule de La Poste et les dégradations causées à l’agence du Crédit agricole de la localité.
Selon le procureur de la République, Patrick Beau, l’intention de détruire de certains manifestants, porteurs de cagoules et d’engins incendiaires, était « manifeste et délibérée ». Rappelons que les incidents se sont produits au terme du rassemblement qui a réuni une centaine de personnes dans l’après-midi de dimanche, les manifestants rejoignaient la RN 198 pour procéder à un barrage filtrant lorsque les affrontements ont eu lieu. « Des pratiques démesurées »
Dans un communiqué, la Cuncolta independentista, section Bastia Lupino, « s’élève avec force contre les interpellations musclées qui ont visé l’un de ses militants, Hervé Santelli, ainsi que Jean-Pierre Durazzo, au cours du rassemblement à Casabianda ».
Affirmant que les deux hommes ont été « passés à tabac », A Cuncolta précise qu’Hervé Santelli « qui avait perdu connaissance a été abandonné durant plusieurs minutes sous un fourgon de gendarmerie et que les secours alertés par les manifestants n’ont pu l’approcher et lui venir en aide.
De telles pratiques pour le moins violentes, démesurées et tout à fait incompatibles avec l’esprit de concertation initié par Matignon, démontrent le mépris avec lequel entend répondre le gouvernement face à la juste revendication humanitaire du rapprochement et du regroupement des « prisonniers politiques » en Corse.

A Cuncolta, section Bastia-Lupino invite l’ensemble du mouvement à la vigilance et exige, dès à présent, la libération immédiate et sans aucune poursuite judiciaire d’Hervé Santelli et de Jean-Pierre Durazzo ».


(Article du 29 novembre 2000) Un militant remis en liberté

Une information a été ouverte et une confrontation prévue avec les gendarmes

Hervé Santelli et Jean-Pierre Durazzo, les deux militants nationalistes interpellés dimanche dernier lors de la manifestation organisée à Casabianda, près d’Aleria, par le comité anti répression ont comparu hier après midi devant le tribunal de grande instance de Bastia présidé par Pierre Gouzenne. Tous deux étaient poursuivis, rappelons-le, « pour transport d’armes prohibées, violences sur gendarmes avec engins incendiaires et rébellion en réunion ».
Leurs avocats respectifs, Mes Camille Romani, du barreau d’Ajaccio et Rosa Prosperi ont aussitôt contesté le choix de la procédure eu égard aux faits reprochés, ceux ci faisant encourir aux deux prévenus une peine supérieure à 7 ans.
Considérant par ailleurs que le dossier ne pouvait être jugé en l’état, faute notamment de pouvoir disposer des résultats d’analyses effectuées, ils demandaient le renvoi de l’affaire et la remise en liberté de leurs clients. Constatant que « la complexité du dossier nécessite des investigations approfondies », le tribunal ordonnait alors le renvoi de l’affaire et le maintien en détention provisoire jusqu’à comparution devant le juge d’instruction.
Chargé de l’information qui venait d’être ouverte le juge Egron-Reverseau commençait ses auditions en début de soirée : refusant de suivre les réquisitions du ministère public, le magistrat ordonnait la mise en liberté de Jean-Pierre Durazzo qu’il plaçait cependant sous contrôle judiciaire. En vertu de cette mesure, l’intéressé devra s’abstenir notamment de participer à toutes manifestations en faveur du regroupement des détenus corses et de fréquenter des membres du comité anti répression.

Hervé Santelli placé sous mandat de dépôt

L’affaire n’est pas close pour autant, en réalité elle ne fait que commencer puisque l’instruction va s’effectuer selon la procédure habituelle : on peut penser que Durazzo sera confronté avec les gendarmes qui l’accusent et que l’on fera grand cas des prélèvements et analyses faits sur lui, en particulier sur ses mains pour déceler la trace éventuelle de produits combustibles. Au terme de cette instruction, Jean-Pierre Durazzo sera soit définitivement mis hors de cause, soit renvoyé devant le tribunal correctionnel. A sa suite, Hervé Santelli était entendu dans les mêmes conditions, tard dans la soirée, mais l’issue de l’audition devait lui être moins favorable : le juge l’a placé sous mandat de dépôt et fait écroué à la maison d’arrêt de Borgo.

. . A l'accorta annant'à Google Infurmazione For Latest Updates Follow us on Google News Nos dernière informations sur Google Actus

Produit CORSU E RIBELLU

bandeauribelluteeshirt (1)

Produits à partir de 13e

error: