(Unità Naziunale – Publié le 18 novembre 2000) « Le comité anti répression rappelle l’intolérance du gouvernement français sur le douloureux sujet des détenus corses.
En effet, alors qu’il prétend d’une part initier les conditions d’une résolution progressive de la question identitaire corse, il réfute d’autre part la dimension politique et humaine des prisonniers, refusant ainsi leur rapprochement et leur regroupement en Corse. Devant cette arrogante intransigeance,le comité appelle à un rassemblement aujourd’hui 18 novembre, dès 14 heures, devant la prison de Borgu pour dire : Ava Basta ! ! !
Le comité anti répression organise des cortèges de départ à : Ajacciu, dès 12 heures, sur le parking de Géant Casino. Porti-Vecchju, dès 12 heures, devant le local de »A Cuncolta Indipendentista » ».
Une centaine de sympathisants a déployé des banderoles devant la prison de Borgo avant de se disperser dans le calme
Une centaine de sympathisants sensibles au sort des détenus corses sur le continent ont manifesté hier à Borgo en début d’après-midi, devant le carrefour giratoire, puis devant l’établissement pénitentiaire.
« Il s’agit d’un rassemblement pour demander le regroupement des prisonniers politiques à Borgo. Ils ne sont que 27 et la prison dispose de plus d’une soixantaine de places libres. Nous constatons que c’est uniquement par volonté politique que nos revendications ne sont pas acceptées« , explique Stella Castela, porte-parole du comité anti-représsion (CAR).
Pendant quelques minutes, les manifestants ont ralenti le passage des véhicules de la RN 193, déployant plusieurs banderoles sur fond de musique corse diffusée à travers des haut-parleurs. Les membres du comité espèrent ainsi en entamant plusieurs actions inciter le gouvernement à accorder le regroupement des détenus à Borgo. « Nous dépensons des sommes d’argent considérables lors des voyages et parfois, nous faisons le déplacement pour une demi-heure de parloir seulement« , poursuit le porte-parole.
Jean-Guy Talamoni s’est également associé à ce rassemblement « symbolique ». « C’est une revendication légitime que nous demandons et il s’agit véritablement d’une question humanitaire. Les situations deviennent très pénibles pour les familles des détenus.Aujourd’hui, le traitement réservé aux prisonniers politiques est plus défavorable que celle faite aux détenus de droit commun en terme d’exécution de la peine. C’est pourquoi les actions comme celles-ci restent très importantes dans le combat que nous menons. »
Les manifestants se sont ensuite rendus devant la prison de Borgo avant de se disperser dans le calme vers 17 heures.