(Unità Naziunale Publié le 5 aout 2000) Une semaine après le vote de l’Assemblée de Corse, les nationalistes ont ouvert leurs « Journées internationales de Corte » pour réaffirmer leur extrême vigilance à l’égard du plan Jospin.
Les dirigeants de Corsica Nazione ont insisté sur leur demande d’une « amnistie générale » en faveur des prisonniers politiques, soulignant que l’indépendance restait leur objectif.
Les journées internationales de Corte, capitale historique de la Corse, revêtent une importance particulière cette année compte tenu des avancées obtenues par les nationalistes corses, qui ont obtenu le principe d’un statut à mi-chemin entre décentralisation et autonomie à l’horizon 2004.
Cette rencontre, organisée par la Cuncolta indipendentista, a débuté par la présentation des délégations internationales, des représentants des Basques du sud (EMA) et du nord (Herri Batasuna), des Catalans du Partit per Catalunya, des Sardes de Sardinia Nazione, du MEDES de Guyane, ainsi que des Bretons d’Emgan et des indépendantistes jurassiens.
Au centre des débats de la matinée de samedi, « la revendication indépendantiste et son traitement par la presse nationale et internationale ».
En milieu d’après-midi, les divers mouvements nationalistes qui assistent, chaque année au mois d’août, à ces journées devaient confronter leurs analyses et objectifs avec les invités de toutes les délégations, sur le thème de « l’indépendance nationale des peuples en lutte en Europe ».
Le sort de la trentaine de prisonniers politiques sera évoqué par les associations humanitaires Patriottu et le Comité anti-répression.
« Les prisonniers politiques corses doivent bénéficier d’une amnistie générale », a déclaré Jean-Guy Talamoni, porte-parole de Corsica nazione et principal négociateur des accords de Matignon du côté nationaliste.
Ces prisonniers « sont partie prenante de la démarche de paix en cours, comme tout ceux qui ont lutté à leur manière, quelle que soit la forme de leur engagement: la solidarité et une et indivisible », a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, s’était indigné d’une précédente déclaration de Jean-Guy Talamoni laissant entendre qu’il soutenait tous les clandestins, y compris Ivan Colonna, l’assassin présumé du préfet Claude Erignac.
En milieu d’après-midi de dimanche, le débat le plus important sera centré sur « l’évolution statutaire et les perspectives de souveraineté ».
Les dirigeants de la Cuncolta ont réaffirmé, comme ils l’avaient fait devant l’assemblée de Corse, que leur objectif demeurait l’indépendance, dans le cadre européen.
« L’objectif est de faire en sorte que, par un accord équilibré et audacieux, nous puissions nous mettre au travail dans la paix retrouvée et continuer, les uns et les autres, à défendre nos idées par des moyens exclusivement politiques », a expliqué Jean-Guy Talamoni.
Lors d’une conférence de presse dans la nuit de jeudi à vendredi, le mouvement clandestin Fronte patriottu Corsu, avait prolongé sa trêve des attentats mais sous conditions.
« Nous considérons Matignon comme la première étape d’un processus et attendons à court terme des gages forts et un échéancier ferme, explicite, définitif et sans conditions », avait déclaré un porte-parole.