(Unità Naziunale – Publié le 30 octobre 2000) Le Comité anti-répression (Associu patriottu et Unità) a nommé, récemment (le 15 octobre 2000), une partie de ses représentants.
Ont été désignés : –
trois porte-parole nationaux : Jean-Marie Poli, Olivier Sauli et Stella Castela;
– un secrétaire national, Emmanuelle Le Baler;
– un secrétaire adjoint, Jean-Michel Simon;
– deux représentants nationaux et leurs suppléants, Stella Castela, Marie-Thérèse Garibaldi pour le nord ; Jamie Ferrandi, Michèle Alessandri pour le sud.
Le principe d’une fusion avait été adopté le 15 octobre 2000 :
Un comité regroupant toutes les forces anti-répressives a été présenté officiellement au cours d’une conférence de presse tenue hier à Bastia par l’Associu patriotu et Unita.
Cette structure qui sera représentée par un bureau exécutif et trois porte-parole nationaux, est d’ores déjà opérationnelle : outre le rassemblement organisé hier soir à Figari (le 25 octobre 2000 voir ci-dessous), deux actions sont également prévues le samedi 18 novembre, devant la maison d’arrêt de Borgo et le samedi 25 novembre, à Casabianda, à partir de 14 heures sous le mot d’ordre : rapprochement et regroupement des détenus politiques en Corse.
« La permanence des comportements politiques répressifs démontre en fait que la paix s’impose au travers de la XIVe section dite anti-terroriste, dont la dimension tant arbitraire qu’autoritaire a été dénoncée au niveau international, tout particulièrement par la fédération internationale des droits de l’homme », expliquait Olivier Sauli.
« Le processus en Corse, c’est l’accélération des interpellations et des incarcérations, la condamnation outrancière des militants nationalistes mis en examen, le refus d’un rapprochement des détenus. Le mouvement national a pourtant toujours clairement affirmé sa volonté de participer activement à l’instauration de la paix. Concernant la question des détenus politiques, il a toujours été énoncé que l’amnistie ne constitue nullement un préalable à toute discussion.
Mais que leur dimension humaine et le respect de leur dignité devaient amener les autorités à prendre des mesures d’urgence comme leur regroupement et leur rapprochement ». Une mobilisation qui va se matérialiser au-delà du territoire insulaire, les détenus corses envisagent en effet une série d’actions et les comités anti-répression corse, basque et breton ont programmé du 8 au 16 décembre, à Paris, diverses manifestations de soutien aux détenus.
Composition du comité
Ont été nommés au sein de ce comité : porte-parole, Jean-Marie Poli, Olivier Sauli, Stella Castela, secrétaire adjoint, Jean-Michel Simon, représentants nationaux et leurs suppléants pour la commission suivi et soutien familial, Jamie Ferrandi et Michèle Alessandri pour le sud. Stella Casella, Marie-Thérèse Garibaldi pour le nord.
Manifestation contre les mécanismes répressifs à Figari le 25 octobre 2000
A l’appel de la Cuncolta Indipendentista, du comité anti répression et d’autres formations politiques de la démarche Unità, près de 200 personnes se sont rassemblées hier soir à partir de 18 heures devant la mairie de Figari. Il s’agissait de manifester un soutien à Batti Canonici, actuellement recherché, à Petru Magni, arrêté car il est suspecté de l’avoir hébergé, et plus largement à tous les prisonniers ou les personnes recherchées pour un délit qualifié de politique.
Dans un tract diffusé sur place, la Cuncolta estime que, dans le contexte du dialogue engagé avec le gouvernement, « le maintien et l’accroissement des mécanismes répressifs et la négation de la dignité humaine dès qu’il s’agit d’aborder la question des prisonniers politiques sont autant de gestes qui démontrent certaines doubles intentions. »
Le mouvement poursuit en ces termes : « la paix ne se construit pas avec la répression politique. Et la récente machination polico-judiciaire construite contre Batti Canonici, à partir d’une sordide histoire de meurtre pour lequel tout le monde sait ici qu’il est innocent, comme la déportation d’un agriculteur corse, incarcéré pour seul délit de solidarité, appellent à une riposte quotidienne de notre part : la mobilisation. »
Devant la mairie, les militants ont fait signer la pétition dans laquelle chacun s’accuse d’avoir hébergé une personne recherchée pour un motif politique. Ils entendent, s’il le faut, mener une campagne de solidarité internationale pour faire libérer Petru Magni. Les participants à ce rassemblement se sont ensuite dirigés en cortège jusqu’à la gendarmerie du village. Après quelques slogans réclamant la liberté des prisonniers, la manifestation allait rapidement se disperser. Seul incident à noter, juste après l’ordre de dispersion, malgré les consignes des responsables, un cocktail inflammable a été lancé dans le parking de la gendarmerie.
Un communiqué des familles Canonici, Vergelati, Guiseppi :
« Les familles Canonici, Vergelati, Guiseppi, tiennent à faire savoir qu’elles assurent avant tout de leur total soutien un de leur membre Batti Canonici, contre lequel est actuellement délivré un mandat d’amener.
Quelles que soient ses opinions politiques, qu’il a toujours défendues, sans renonciation, ni compromission aucune, et que nous partageons ou que nous ne partageons pas, il est intolérable qu’aujourd’hui il soit délibérément sali nominativement et médiatiquement jeté en pâture, accusé d’un meurtre alors que les personnes mises en examen dans le cadre de l’assassinat de M. Difenzo l’ont mis hors de cause…
Nous ne pouvons accepter cette machination politico-judiciaire, ni l’odieux chantage de la XIVe section antiterroriste, dont un rapport établi au niveau international par la fédération internationale des droits de l’homme, a mis en relief le fonctionnement autoritaire et arbitraire.
Nous savons comme beaucoup d’autres que Batti est innocent. Nous sommes convaincus qu’il s’en expliquera en temps voulu.
A famidda porta u so sustegnu a tutti i carcerati e i ricercati ».
« Pas de regroupement à Borgo » indique Marylise Lebranchu le 26 octobre 2000
« Pas de regroupement à Borgo » indique Marylise Lebranchu Pas question d’un regroupement des détenus nationalistes corses dans la prison de Borgo : la nouvelle ministre de la Justice suit, comme on pouvait s’y attendre, en ce qui concerne cette question sensible du dossier corse, la même politique qu’Elisabeth Guigou. Le Premier ministre s’était d’ailleurs clairement expliqué à ce sujet. S’exprimant à la Chancellerie à l’occasion d’une première rencontre avec la presse et répondant à une question, Marylise Lebranchu a été très ferme : « Les prévenus nationalistes qui sont détenus à Paris ou dans la région parisienne ne bougeront pas puisqu’ils doivent se rendre à des convocations des juges d’instruction s’occupant des affaires de terrorisme et qui sont au palais de justice de Paris ». Quant aux condamnés, je répondrai au cas par cas aux demandes des avocats, s’ils sollicitent des transfèrements dans des prisons du Midi. Pour le Garde des Sceaux, « il n’y a aucune raison pour que les familles des détenus soient pénalisées en devant effectuer de longs voyages pour effectuer des visites. Nous ferons ce qui est possible ».