La première étape, importante, a été franchie dans l’élaboration par l’assemblée de Corse du PADDUC , le Plan d’Aménagement et de Développement Durable de la Corse.
Une forte majorité, associant, à une exception près, l’ensemble de la gauche et les nationalistes s’est dégagée pour approuver un document charpenté qui pose pour la première fois les bases d’une vision progressiste du développement de notre Île. Il concilie le necessaire développement et l’indispensable protection , sans lesquels la Corse ne pourrait avancer qu’en sacrifiant la principale de ses richesses, la beauté de ses sites, à une prospérité ephémère.
La droite ne l’a pas voté: elle souhaitait, et le document qu’elle avait élaboré n’en faisait pas mystère, la “désanctuarisation” de la Corse, c’est à dire , puisqu’il faut appeller chat un chat, la bétonisation du littoral. Elle a bien compris que ce document était de nature à mettre fin à leurs projets.
Les élus nationalistes ont su déjouer , sans mettre son adoption en péril, les manoeuvres de dernière heure qui visaient à limiter la portée du document, par un exécutif sans doute soumis aux pressions que l’on imagine aisément dans le contexte de spculation immobilière et son cortège de violences que connait notre Île.
Il reste cela étant beaucoup de chemin à parcourir. Il faudra rapidemnt déterminer spatialement les contours et les règles de ce projet de développement, autocentré, et trouver une majorité pour les adopter en tenant ferme sur l’essentiel sans heurter de front les interets de chacune des collectivités auxquelles il s’imposera.. Il faudra surtout obtenir qu’une réforme de la constitution permette à ce qui est un projet hors normes, de franchir l’obstacle constitutionnel, et donne en même temps à l’assemblée de Corse les moyens et les outils juridiques indispensables pour mener ce chantier d’envergure sans passer à chaque étapes par les fourches caudines du Conseil Constitutionnel.
J’avais proposé, lors d’une récente rencontre à l’université de Corse , qu’une délégation de l’assemblée de Corse demande une audience au Président de la République pour obtenir une réponse claire sur cette question de celui qui détient l’une des clés de la solution, la deuxième étant détenue par le parlement.
Un certain nombre d’élus de la gauche progressiste et des groupes nationalistes ont rédigé une motion dans ce sens, qui sera soumise à l’assemblée lors d’une prochaine séance , et je m’en réjouis. Je n’imagine pas qu’elle n’ait pas de suite, pas plus que je n’imagine que le Président de la République ne reçoive pas les élus corses et leur apporte les réponses claires auxquelles ils sont en droit de s’attendre.